L'OMS malade de la grippe

L'Empire - la fabrication de la PEUR


Encore une fois, l'Organisation mondiale de la santé fait l'objet de vives critiques pour sa gestion de la pandémie de grippe A (H1N1). Son manque de transparence sur ses liens avec l'industrie pharmaceutique lui a valu deux rapports accablants vendredi dernier. Des explications s'imposent.
Cela fera bientôt un an que l'OMS a déclenché l'alerte générale, décrétant que la grippe A (H1N1) avait atteint des proportions pandémiques. Une pandémie qui a eu des effets dramatiques, souligne le député britannique Paul Flynn. Son rapport au Conseil de l'Europe dénonce notamment «le gaspillage de sommes colossales d'argent public (et) l'installation d'un sentiment de crainte injustifié parmi les Européens». Si l'hécatombe redoutée n'a pas eu lieu, la crédibilité de l'OMS en a pris pour son rhume.

Le British Medical Journal (BMJ) l'accuse «d'alimenter les théories du complot» en refusant d'identifier les scientifiques membres de son comité d'urgence sur la grippe A (H1N1). Le rôle de ce comité est crucial. La directrice générale Margaret Chan s'en est inspirée pour confirmer l'existence d'une pandémie. Et cette pandémie a servi de signal déclencheur pour les contrats d'approvisionnement en vaccins, souligne la revue médicale.
L'OMS assure qu'elle dispose de mécanismes pour gérer les conflits d'intérêts potentiels, mais l'enquête du BMJ soulève des faits troublants. Des scientifiques indépendants ayant contribué à la rédaction des lignes directrices de l'OMS sur la grippe ont reçu des fonds de sociétés pharmaceutiques travaillant sur ce virus. Des déclarations de conflits d'intérêts auraient été fournies à l'OMS, mais l'organisme ne les a pas mentionnées dans ces documents publics. Les gouvernements qui ont considéré ces lignes directrices étaient-ils au moins au courant? On ne le sait pas.
Le rapport au Conseil de l'Europe et l'article du BMJ formulent plusieurs autres critiques, toutes soigneusement documentées. Malheureusement, les réponses fournies jusqu'ici par l'OMS sont loin d'être aussi convaincantes.
Lorsque l'organisme justifie le secret entourant son comité d'urgence par un souci de protéger ses membres des pressions, on se demande sur quelle planète elle vit.
L'OMS a promis de dévoiler la composition de ce comité lorsque la pandémie sera terminée, et a entamé une enquête interne sur sa gestion générale de la crise. Tant mieux, mais ça ne l'exempte pas de répondre à d'autres questions.
Les pouvoirs publics ont dépensé des centaines de millions de dollars pour se protéger d'un virus qui s'est finalement révélé bien moins dangereux que prévu. Coûteux exercice de feu! Heureusement, on en a tiré quelques leçons, notamment en matière de vaccination de masse. Le post-mortem doit être poussé beaucoup plus loin. Il doit viser toutes les parties, y compris l'OMS. Surtout l'OMS. Sa crédibilité est en jeu et sans elle, son efficacité est gravement compromise.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé