L’Office national de la bien-pensance

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Le dérapage de la bien-pensance prend des proportions cataclysmiques






On s’est fait dire qu’il ne fallait pas utiliser le mot «powwow» parce que seuls les Autochtones ont le droit de l’utiliser.




On savait qu’il ne fallait pas porter de coiffes indiennes dans des festivals de musique parce que c’est de la vilaine appropriation culturelle.




Mais ce qu’on ne savait pas encore, c’est que les Autochtones sont victimes de graves «iniquités systémiques» dans «l’actuel environnement de production» cinématographique au Canada. Et c’est l’ONF qui nous l’a appris hier.




DES INIQUITÉS SYSTÉMIQUES?




L’Office national du film a dévoilé hier «son plan triennal visant à redéfinir ses relations avec les peuples autochtones». Hé misère! Je ne savais même pas que l’ONF avait un problème de «relations avec les peuples autochtones». Mais s’ils élaborent un plan «triennal», c’est que l’heure est grave!




Ce plan, qui est détaillé en 20 pages, comprend 33 engagements. Et c’est un chef-d’œuvre de bien-pensance.




«L’ONF compte 400 employés à temps plein. De ce nombre, seulement deux se définissent comme des Autochtones. (...) Selon les données démographiques canadiennes, 4 % du personnel de l’ONF, soit 16 employés, devrait déclarer volontairement son ascendance autochtone.»




C’est comme ça qu’on fonctionne à l’ONF: si les Autochtones représentent 4 % de la population, ils doivent représenter 4 % des employés, sinon, c’est une iniquité horrible? (Personnellement, ce qui me surprend le plus, c’est d’apprendre qu’il y a en ce moment 400 personnes qui travaillent à temps plein à l’Office national du film, mais bon...)




L’ONF va «faire en sorte qu’un minimum de 15 % des dépenses globales de production soit consacré aux œuvres réalisées par des artistes autochtones».




On va aussi «adopter des protocoles autochtones pour le traitement du contenu et des sujets autochtones». Un protocole autochtone, qu’est-ce que ça mange en hiver? Ça signifie que seuls les Autochtones vont pouvoir parler des Autochtones? Et après, on aura des protocoles féminins/racisés/transgenres pour le traitement du contenu et des sujets féminins/racisés/transgenres?




ÉDUCATION ANTIRACISTE?




Comprenez-moi bien, si l’ONF veut donner plus de visibilité aux Autochtones, c’est un objectif louable. Mais c’est le ton du document, qui transpire la rectitude politique et la culpabilité blanche, qui me dérange.




«Nous prenons l’engagement de cultiver la sécurité et l’humilité culturelles tant au niveau de la direction qu’à l’échelle de l’institution.»




Heu, c’est quoi, l’humilité culturelle?




L’ONF fournira à tous les membres du personnel «une formation obligatoire sur la compétence culturelle qui portera notamment sur l’histoire autochtone, la compétence interculturelle, les droits de la personne, la résolution de conflit et l’éducation antiraciste».




Compétence interculturelle, éducation antiraciste... Coudonc, c’est à une formation ou à un camp de rééducation que sont conviés les employés de l’ONF?




Ne vous inquiétez pas pour la suite des choses, les fonctionnaires de l’ONF ont tout prévu: « La prochaine étape de l’opérationnalisation de ces engagements consistera à les mettre en application selon une démarche progressive axée sur les priorités qui ont été fixées dans le cadre de nos discussions avec les membres du comité-conseil autochtone. Des mesures de la performance seront aussi établies.»




Une question: comment on mesure ça, la performance de l’humilité culturelle?



 




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