L'offensive tous azimuts

Tribune libre

Depuis toujours, les indépendantistes doivent se défendre de vouloir briser le Canada. Ils doivent justifier leur soif de liberté politique. Ils doivent sans cesse répondre aux insultes des fédéralistes, qui depuis trop longtemps prétendent détenir la vertu. Nos adversaires brandissent les mêmes sempiternels « arguments » de peur, de représailles économiques. Face à des indépendantistes convaincus et convaincants, qui se tiennent debout, voyant leur discours faire patate, les chantres de la soumission à l’ordre fédéral nous accusent de racisme, de nationalisme ethnique. Bref, ils nous dénigrent, nous « détestent » comme l’a un jour dit le chef du Quebec Liberal Party, Philippe Couillard. Non seulement ces accusations sont-elles fausses, mensongères et diffamatoires, elles sont immorales.

Il est grand temps, et ce temps est maintenant arrivé, de passer à l’offensive tous azimuts. Ce sont à nos adversaires (ou même ennemis, car nous sommes en guerre, ne l’oublions pas, ce sont leurs propres mots!) d’être sur la défensive. Ce sont à eux de justifier, maintenant, pourquoi la soumission à l’ordre établi vaut mieux que l’indépendance. Dans cette perspective, influencé par M. Jean-Jacques Nantel, j’aimerais proposer certaines pistes.

Que dites-vous des arguments de type moraux? Par exemple : pourquoi vous opposez-vous à l’autodétermination du peuple québécois? Pourquoi l’agir par soi collectif du peuple québécois vous effraie-t-il tant? Pourquoi donc serions-nous incapables de gérer nous-mêmes notre territoire? Pourquoi ce qui est bon pour tant de peuples serait-il si mauvais pour le nôtre? Pourquoi donc insistez-vous tant à ce que d’autres rédigent nos lois et signent nos traités? Aurions-nous donc dans notre ADN collectif des tares si -énormes -qu’il nous serait impossible de voler de nos propres ailes?

Pensez-vous d’ailleurs, sérieusement, qu’un État conserverait ses prérogatives sur une partie du pays qui désire l’émancipation si ce n’était pas payant et rentable? La péréquation et quelques autres arguments bidon ne servent qu’à masquer la réalité : c’est le Canada qui dépend du Québec, pas le contraire.

Le Québec est un pays naturel, économiquement et géographiquement bien plus fort que ne le laissent entendre les sbires de la soumission à Ottawa. Le Canada est un pays faussement unitaire créé de toute pièce sur les ruines d’un pays conquis. Prenons un exemple tout simple : la voie de sortie vers l’Atlantique, pour le Canada, passe par le fleuve Saint-Laurent. L’État-nation du Québec négociera et exigera à tous les navires qui passent sur ses eaux de payer leur dû, comme toute nation qui se respecte. Des millions sinon des milliards de dollars seront récoltés-- lorsque sera terminé ce parasitisme d’Ottawa.

D’aucuns affirmeront que c’est impossible : « ils ne nous laisseront pas faire ». Ils prétendront même que c’est ridicule... Or, je ne vois pas en quoi il est ridicule d’exiger des sommes pour passer sur le fleuve, voie de sortie du Canada vers l’Atlantique. Toute proportion gardée, c’est comme les canaux de Panama ou de Suez. Il faudra des négociations, certes, mais contrairement à ce que peuvent « penser » bien des fédéralistes, nous serons alors bel et bien en position de force.

D’autres feront ressortir des insipidités, tentant de nous rendre coupables de faits commis par le Régime créé avec l’Acte de l’Amérique du Nord britannique. Ainsi, pour contrecarrer ces vicieux arguments, il faudra impérativement que tous les séparatistes, souverainistes, indépendantistes, sécessionnistes tendent la main à nos frères Amérindiens. Un front commun comme nous avons été jadis capables de créer (Grande Paix de Montréal de 1701) est envisageable, faisable, et se fera.

Les fédéralistes ne semblent pas comprendre que la « compétence » fédérale est basée sur une Constitution frauduleusement imposée aux Québécois — et à tous les Canadians, de surcroît. Nous n’avons pas à respecter ce torchon qui fait office de loi fondamentale de ce pays fictif.

C’est quand même amusant, la pensée magique des fédéralistes. Combien de peuples se sont donné un vrai État et l’ont ensuite regretté, pour mieux abandonner leur indépendance? « Je préfère la soumission et la dépendance, finalement, à la liberté. » Votre pays fictif, le Canada, est parsemé de partis séparatistes dans toutes ses composantes. Partout au Canada, des gens allumés considèrent qu'il y a -quelqu-e chose de pourri dans ce royaume centralisateur, dans cette dictature des- -neuf-- juges de la Cour Suprême.

Vraiment, chers fédéralistes, vous pouvez rester du côté des tortionnaires, des criminels de guerre, des saboteurs de l’environnement, des héritiers de gens qui ont casé les peuples amérindiens dans des réserves. Nonobstant ce que vous pouvez penser, effectivement, du côté de la morale, -nous -n’y êtes tous simplement pas, à défendre l’indéfendable. La liberté, c’est vieux comme le monde; aucune condition ne doit y être apposée.

Et ne venez pas nous faire croire que votre Canada fictif est réformable.
C’est la plus grande chimère de toute, avec bien sûr tous vos arguments creux : « fonds de pension », « péréquation », « montagnes Rocheuses », « argent Canadian Tire » et autres débilités pseudo-intellectuelles.

Et d’autres, d’affirmer, par exemple, que « Washington ne reconnaîtra pas l’État du Québec » ou encore « qu’ils ne respecteront pas les traités X-Y »... Et le droit international, vous en faites quoi? Et les autres capitales? Je vous suggère, Messieurs et Mesdames les fervents fédéralistes, si ce n’est pas déjà fait, de lire « La bataille de Londres » de l’historien Frédéric Bastien. Vous pourriez ainsi y apprendre qu’en 1980, même Londres aurait reconnu diplomatiquement l’État du Québec.

Au-delà de toutes les fumeuses tractations antidémocratiques de Trudeau père et son petit coup d’État, vraiment, vous défendez l’indéfendable, coûte que coûte. D’ailleurs, jamais vous ne vous attaquez à la corruption endémique, inscrite notamment dans les gènes du Quebec Liberal Party. C’est pourquoi, effectivement, c’est à votre tour d’être sur la défensive.

Sachant que le parti de la soumission et de la corruption règne sur le Québec depuis 2003, sauf le bref intermède du gouvernement minoritaire de Pauline Marois, se pourrait-il que le Quebec Liberal Party ne soit pas si doué en économie, comme il le prétend pourtant? Avez-vous regardé à quel point la dette augmente toujours sous les libéraux? Comment, chaque fois, des odeurs nocives de corruption émanent?
N’est-ce pas une drôle de coïncidence?

Je n’ai pas encore lu ni entendu un seul argument intellectuellement viable venant des fédéralistes.
Ils jouent bien coordonnés, ces musiciens des soumis à Ottawa, mais ils sonnent terriblement faux.
Je n’en crois pas un traître mot. Tout ça n’est que fumisterie.

« Contrairement au Parti québécois, la défense de l’intérêt privé avant l’intérêt public est dans les gènes du Parti libéral. Cela mène inévitablement à une confusion des genres et à la corruption. Les libéraux ont eu de grands moments mais, sous Robert Bourassa et Jean Charest, ils se sont surtout distingués par leur disposition à affaiblir, pervertir ou démolir ce qui, dans la société québécoise, incarne notre identité, favorise le progrès social et permet de réduire les inégalités. »
Jean Garon, Pour tout vous dire, p. 510. (mars 2013).


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4 commentaires

  • Laurent Desbois Répondre

    28 mai 2015

    Quitte à vous surprendre, Chuck Guitté, le porte-parole fédéral, exprimait la vérité et la perception d’Ottawa, lorsqu’il parlait des commandites, lors de la commission Gomery en 2004: « Nous étions en guerre! ».
    https://www.facebook.com/#!/lepatriote.quebec/photos/a.640406052734901.1073741827.640403782735128/719653498143489/?type=1&theater
    Ottawa et les anglais Orangistes ont toujours été en guerre contre la nation Québécoise!
    1. En 1970, la crise (sic) d’octobre, Trudeau envoie l'armée au Québec pour terroriser la population ;
    2. En 1940, la crise de la conscription, Camillien Houde, maire de Montréal, est interné dans un camp de concentration en Ontario ;
    3. En 1917, la crise de la conscription, 1er avril 1918 à Québec où l’armée canadienne a ouvert le feu sur ses propres citoyens et tuée quatre personnes dans la foule et fait plus de 70 blessés ;
    4. En 1900-1920, lors de l’élimination des droits des francophones en Ontario, au Manitoba, au Nouveau-Brunswick, etc.…
    5. Entre 1870 et 1930, l’exil de millions de Québécois aux États-Unis (13 millions en 1980);
    6. En 1885, massacre des Métis francophones et la pendaison de leur chef Louis Riel;
    7. En 1837-38, oppression et exécution des Patriotes;
    8. En 1759-1800, lors de l’occupation militaire;
    9. En 1759, avant et lors de la prise de Québec, Wolf à fait éliminer plus de 30% de la population du Québec (incluant les Autochtones), en plus des violes et des pillages;
    10. En 1755-1763, génocide et déportation des Acadiens.
    Québec - Je me Souviens… Nous Vaincrons !
    http://www.youtube.com/watch?v=nWy1WzGI0wo
    La Nation Québécoise

  • Pascal Audry Répondre

    26 mai 2015

    À monsieur Tremblay,
    Merci pour ces informations, j'ignorais l'existence de cette petite république. (d'aucuns diront certainement que c'est une république de bananes... dans leur mépris pour la souveraineté des peuples).
    À monsieur Jean,
    Bien que je sois d'accord en l'essence avec ce que vous dites, je continue quand même de penser que tous les fédéralistes ne sont pas de facto malhonnêtes et hypocrites. Certes, leurs partis politiques le sont, ça, la preuve n'est plus à faire. Toutefois, oui, restons dignes et levons-nous. Cessons d'avoir peur de faire peur, et les fédéralistes qui l'étaient par peur et non par malignité se joindront à nous. En tout cas j'espère, tant bien-sûr qu'ils ne viennent pas négocier notre liberté, à grands coups de "tirets", "d'associations" et autres patentes creuses visant à réduire le pouvoir du peuple... ;)

  • Serge Jean Répondre

    26 mai 2015

    Nous ne sommes pas tenus d'argumenter devant des menteurs, des voleurs, bref des gens de mauvaise foi; je refuse de négocier quoi que ce soit (m'agenouiller)devant ces faux vertueux hypocrites menteurs et manipulateurs, comme Fournier par exemple.Je propose de les larguer par dessus bord et de continuer notre route.
    Le bonne foi ne s'agenouille jamais devant les mauvais,c'est indigne de nous-mêmes.
    Voiles toutes droit devant!
    Serge Jean

  • Archives de Vigile Répondre

    25 mai 2015

    Tous ceux qui nous ressassent les arguments usés sur notre incapacité à devenir un pays indépendant ignorent sans doute l'existence de la République du Cap Vert. Ça se trouve dans l'Atlantique Nord. Au recensement de 2014, le pays insulaire comptait 538 535 habitants. Ils sont pauvres et sont devenus un état indépendant du Portugal en 1975. Ils nous ont exporté Cesaria Evora. Je suis sûr que nous pourrions faire aussi bien qu'eux.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Cap-Vert