Bernard Frappier (1942-2012)

L'intelligence du coeur

"Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point" (Blaise Pascal)

Tribune libre

Il existe parfois des agencements où l’association de deux mots qui se côtoient rarement produise un effet choc. Il en est ainsi de cette réflexion signée de la main de Jean-Claude Pomerleau qui paraît ces jours-ci sur la page d’accueil de la tribune libre de Vigile, à savoir le rapprochement des mots « intelligence » et « cœur » :
« Cette lutte est exigeante. Elle demande, intelligence, rigueur, abnégation, détermination, constance. Autant de qualités auxquelles il faut ajouter l’intelligence du cœur, réunies chez un seul homme : Bernard Frappier ».
« L’intelligence du cœur »…Un harmonieux mélange où la raison et les émotions cohabitent, apprennent à s’apprivoiser pour finalement rejaillir telle une fontaine au milieu du désert.
En effet, sans que j’aie pu connaître personnellement M. Frappier, je crois qu’il possédait ce don de conjuguer admirablement bien le pouvoir de son intelligence et la sensibilité de ses émotions…un don qui est légué à très peu de personnes.
La plupart des êtres humains, tout au cours de leur carrière professionnelle, manifestent de propensions pour leur rigueur intellectuelle ou leur ouverture au monde des sentiments, mais très peu héritent de cette faculté inestimable de pouvoir concilier ces deux qualités.
À mon sens, ceux et celles qui, à l’exemple de Bernard Frappier, naissent avec cette chance et surtout ce talent de pouvoir exploiter ces deux dimensions de l’être humain réussissent à relever les défis titanesques qui se présentent à eux au cours de leur passage sur terre.
Personne ne connaîtra jamais tous les tiraillements que le créateur de Vigile a pu vivre tout au cours de son odyssée sur la mer qui l’a conduit sur sa traversée à bord de son vaisseau vigilien en tant que « gardien dans la nuit ».
Toutefois, une chose m’apparaît certaine…Bernard Frappier a sûrement vécu des épisodes houleux à travers lesquels il a dû se débattre entre sa raison qui lui commandait de prendre telle décision et ses émotions qui lui suggéraient de faire preuve d’ouverture et de confiance envers la nature humaine.
Dans une de ses innombrables pensées, Blaise Pascal nous lance cette réflexion : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point »… Dans le sillage de cette pensée, il m’apparaît que M. Pomerleau nous invite à découvrir toute la grandeur d’âme qui habitait Bernard Frappier, et je permettrai d’ajouter tout l’espoir qu’il a voulu transmettre en l’atteinte de son but ultime à ceux et celles qui lui survivent, à savoir l’indépendance du Québec.
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2089 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    23 septembre 2012

    Très beau texte en hommage au fondateur de Vigile, monsieur Frappier.
    Merci monsieur Marineau pour ce texte. Monsieur Frappier était devenu quelqu'un que je connaissais sans le connaître. Il travaillait à un monde meilleur.
    Il a accompli sa mission sur terre avec une mention d'honneur.

  • Oscar Fortin Répondre

    23 septembre 2012

    Je trouve votre texte très beau, tant en écriture et qu'en profondeur. Je le fais mien pour me joindre à vous dans l'expression de cette reconnaissance d'autant d'intelligence et de sentiments réunis dans la personne de M. Bernard Frappier et son œuvre, "Vigile". Comme des centaines d'autres, je bénéficie de cette fenêtre pour mieux comprendre l'histoire de notre marche vers l'indépendance, mais aussi pour mieux saisir ce qui se passe dans notre monde.
    Merci à vous tous et toutes pour maintenir l'inspiration de cet engagement de M. Bernard Frappier.