L'incontinence

Quebecistan

L'incontinence
Les collègues réunis hier matin au centre de la salle de rédaction secouaient la tête de dépit en lisant le National Post.
- C'est incroyable, [Barbara Kay en a remis->1593]!
Ça vous surprend vraiment tant que ça? Vous ne devriez pas, c'est de votre faute.
À force de parler des âneries de Mme Chose, de les commenter sur toutes les tribunes, de les analyser dans vos papiers, vous avez fait exactement ce que tout polémiste recherche: faire parler de soi. Du coup, en l'espace de trois jours, une chroniqueuse dont l'immense majorité de Québécois ne connaissaient même pas l'existence est devenue sujet de débat national.
Alors, bien sûr, elle en remet. Et pourquoi voudriez-vous qu'elle devienne soudainement plus subtile? Ses affaires vont plutôt bien. Elle écrit des chroniques sur le Québec et elle est le talk of the town depuis trois jours. Ses patrons vont être ravis à Toronto. Même le premier ministre Charest s'est senti obligé de commenter les fientes de Mme Chose.
Ce n'est pourtant pas la première fois (et malheureusement pas la dernière) qu'un grand intellectuel à la Don Cherry ou à la Diane Francis se soulage sur le Québec.
Ces gens souffrent d'incontinence intellectuelle et au lieu d'être gênés de leur état, ils en remettent pour faire parler d'eux.
Et nous, on se surprend en se pinçant le nez: ouach, que ça pue! Mais on aime ça un peu, dans les médias, quand ça pue. Ça fait de la bonne copie. À défaut de bons débats.
Extrait de "La froideur et l'inexpérience"
_ Marissal, Vincent
_ La Presse vendredi, 18 août 2006


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