L’immigration et le climat auront raison de la démocratie en Occident

La Troisième Guerre mondiale sera vraisemblablement une guerre civile au sein des pays riches

Tribune libre

     Des leaders musulmans aux États-Unis demandent aux membres de leur communauté de ne pas voter pour le démocrate Joe Biden en 2024, vu qu’il refuse d’appeler à un cessez-le-feu à Gaza. L’un d’eux a déclaré : « Nous ne sommes pas impuissants en tant que musulmans américains. Nous sommes puissants. Nous n’avons pas seulement l’argent, mais nous avons aussi les voix. Et nous utiliserons ce vote pour sauver cette nation d’elle-même. » [1] Voilà qui devrait aider la cause du probable opposant républicain, Donald Trump, lui qui vient de promettre de restaurer son décret migratoire antimusulman de 2017 [2].


     Les présidentielles de 2016 et de 2020 se sont gagnées par peu ; il est vraisemblable qu’il en aille de même en 2024. Avec le retour au pouvoir du démagogue, qui se montre plus menaçant que jamais (il a récemment traité de « vermine » ses opposants attachés à l’État de droit), la démocratie pourrait en pâtir et même venir à tomber aux États-Unis. Vous imaginez les répercussions dans le monde, en Ukraine d’abord.


     À six mois des élections européennes, l’UE fait face à une poussée de l’extrême droite [3]. Les partis de la droite dure et de l’extrême droite participent déjà au gouvernement dans cinq États membres [4]. Le Parti pour la liberté, d’extrême droite, est arrivé premier aux Pays-Bas le 22 novembre [5], ce qui a semblé surprendre son chef lui-même, Geert Wilders, qui a déjà traité les migrants marocains de « racaille » (souvenons-nous que c’est en traitant les migrants mexicains de « violeurs » que le candidat Donald Trump a pris une sérieuse option sur la présidentielle de 2016).


     En 2021, la Biélorussie a refoulé des migrants (en provenance principalement du Moyen-Orient) sur la Lituanie, la Lettonie et la Pologne [6], forçant notamment cette dernière à construire un long mur [7]. La Russie a joué le même tour à la Finlande récemment, forçant celle-ci à fermer le dernier poste frontalier encore ouvert [8]. Les deux pays hostiles savent d’emblée que l’afflux de migrants affectera l’économie de leurs voisins, et à terme la démocratie.


     La Turquie a fait pareil en 2015, forçant pour ainsi dire l’Allemagne à accueillir plus d’un million de réfugiés, ce qui a choqué un grand nombre d’Allemands, qui ont donné par la suite un nouvel essor à l’extrême droite. Dans plusieurs pays démocratiques, les peuples ne s’y reconnaissent plus et demandent à ce qu’on arrête l’immigration massive et illégale. Pendant ce temps, la gauche et l’extrême gauche se bandent les yeux.


     Dans quelques décennies, du fait des bouleversements climatiques et du réchauffement substantiel de la Terre, plusieurs grandes régions seront inondées ou deviendront inhospitalières, bref invivables. Pour ne pas crever, des centaines de millions de personnes qui n’ont pas tiré le bon numéro n’auront d’autre choix que de fuir vers des contrées plus vivables. Cet afflux extraordinaire de migrants fauchés, assoiffés et affamés créera une grande pression sur les pays riches, qui appauvrira la classe moyenne, dont les membres porteront à terme au pouvoir des partis populistes et extrémistes.


     La Troisième Guerre mondiale sera vraisemblablement une guerre civile au sein des pays riches, entre les « de souche » et les « fraîchement repiqués » (nous en avons un avant-goût ces dernières années en France). Les premiers l’emporteront, mais, pour ce faire, instaureront des régimes autoritaires, voire dictatoriaux. Certains pays riches géographiquement en retrait et opposés à l’immigration, comme le Japon, seront l’exception. Les pays déjà totalitaires, comme la Russie et la Chine, verront tout cela d’un bon œil, car ils n’auront plus à craindre la satanée concurrence de la démocratie.


Sylvio Le Blanc









[4] Idem.









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2 commentaires

  • François Champoux Répondre

    11 décembre 2023

    Bonjour M. Leblanc,


    Est-ce tout ce que vous avez à nous dire?


    N’avez-vous pas une seule solution à nous proposer pour éviter votre conclusion?


    Avoir raison c’est une chose; avoir des idées meilleures pour favoriser la paix, le respect, la vie belle, c’est très difficile pour certaines personnes. 


    Je vous concède que nous sommes dans la recherche du mieux; mais celle-ci est éternelle et est peut-être là une erreur magistrale.


    Ma suggestion : revenir à plus simple, car l’éclatement (votre conclusion) semble actuellement irréversible sans ce constat : revenir à plus simple, à l’essentiel.


    Oui, je sais, ce n’est pas très original; c’est peut-être pour ça qu’il faudrait le tenter finalement au lieu de tout compliquer inutilement. L’on dit souvent que ce qui est génial était tout simple et pourtant on ne l’avait pas trouvé, n’est-ce pas?


    Merci de votre recension du catastrophisme; cherchons des solutions simples, l’essentiel.



    François Champoux, Trois-Rivières


    • Sylvio Le Blanc Répondre

      11 décembre 2023

      M. Champoux,
      Je laisse le plus compliqué à d'autres, tout simplement.
      SLB