L’ex-chef des Mossos d’Esquadra pourrait être accusé de «sédition»

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La justice espagnole vise tous les collaborateurs séparatistes

La juge enquêtant sur le rôle de la police catalane dans la tentative de sécession de la Catalogne veut traduire en justice son ancien chef, Josep Lluis Trapero, pour « sédition », un délit passible de 15 ans de prison, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.


Dans son arrêt, la juge Carmen Lamela de l’Audience nationale — juridiction chargée des affaires politiques complexes — notifie la fin de son instruction sur le rôle des Mossos d’Esquadra, la police catalane, lors d’une houleuse manifestation indépendantiste, le 20 septembre à Barcelone, et du référendum d’autodétermination interdit organisé le 1er octobre.


Elle y estime disposer d’éléments de preuve suffisants pour faire juger pour « sédition » quatre responsables catalans soupçonnés d’appartenance à une « organisation criminelle » dont le but était de proclamer une république catalane indépendante.


Selon elle, le major Josep Lluis Trapero, l’ancien directeur des Mossos, Pere Soler, et le secrétaire aux Affaires intérieures de l’exécutif catalan, Cesar Puig, tout comme Teresa Laplana, ex-haut gradée de la police catalane, ont agi dans le cadre d’une « stratégie préméditée et parfaitement coordonnée ».


La juge assure que les Mossos d’Esquadra n’ont pas répondu aux appels à l’aide des agents de la Garde civile espagnole qui perquisitionnaient à Barcelone un bâtiment de l’exécutif séparatiste, le 20 septembre, et n’arrivaient plus à en sortir en raison de la présence de milliers de manifestants aux abords du site.


En revanche, M. Trapero aurait échangé 17 appels téléphoniques avec l’un des organisateurs de la manifestation, Jordi Sanchez, patron à l’époque de la puissante association indépendantiste ANC (Assemblée nationale catalane).


Le 1er octobre, la police catalane a selon la juge ostensiblement évité d’empêcher le référendum, comme elle en avait reçu l’ordre de la justice.


Des policiers ont fait acte de présence avec trois heures de retard par rapport à l’horaire prévu, d’autres n’ont saisi les urnes qu’à la fin du vote quand les bulletins avaient été dépouillés, relève-t-elle.


Certains auraient été chargés de missions d’espionnage des forces de sécurité nationales, contrôlées par Madrid, écrit-elle.


> La suite sur Le Devoir.



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