Parmi les invités de la Conférence de Montréal, Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne.
: Archives Agence France-Presse
Éric Desrosiers - La crise de la dette souveraine en Europe occupera une place centrale lors de la 17e édition de la Conférence de Montréal la semaine prochaine.
«La reprise économique n'est pas aussi solide qu'on le voudrait. L'Union européenne est secouée par les difficultés financières de plusieurs de ses pays membres, la situation de l'emploi et du marché immobilier ne s'est pas tellement améliorée aux États-Unis, on évoque la menace d'une bulle spéculative en Asie et on craint partout une poussée de l'inflation. Ça fait des choses à discuter», observait en entretien téléphonique au Devoir cette semaine Gil Rémillard, président fondateur de l'événement, qui se tiendra dans un hôtel du centre-ville du 6 au 9 juin inclusivement.
Sur le thème «Un ordre économique en changement: nouvelles réalités, nouveaux modèles», cette 17e édition de la Conférence de Montréal du Forum économique international des Amériques consacrera une bonne partie de sa première journée, lundi, à la crise européenne, avec entre autres conférenciers: le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, le commissaire européen au Marché intérieur, Michel Barnier, et l'économiste en chef du géant allemand de l'assurance Allianz, Micheal Heise.
Les quelque 150 conférenciers aborderont bien sûr aussi d'autres enjeux durant la semaine. Il sera notamment question de l'impact de la catastrophe japonaise sur l'économie asiatique, avec le président de la Banque asiatique de développement, Harukiko Kuroda, des nouveaux enjeux de l'énergie, avec le p.-d.g. de GDF Suez, Gérard Mestrallet, de sécurité internationale, avec l'ancien président du Pakistan, Pervez Moucharraf, de l'émergence de nouveaux centres de pouvoir, avec le président de la fameuse Brookings Institution de Washington, Strobe Talbott, et de la nécessité de faire déboucher la mondialisation sur un nouvel humanisme, avec la directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova. On parlera aussi de la crise alimentaire, des nouvelles technologies en santé, du printemps arabe, des négociations commerciales en cours, et même de course automobile, avec le grand manitou de la Formule 1, Bernie Eccleston.
L'événement devrait encore accueillir entre 2500 et 3000 participants cette année. Ces derniers seront principalement des gens d'affaires issus de PME québécoises, mais aussi des représentants d'institutions, des fonctionnaires et des universitaires. «Ils sont là pour s'informer sur les grandes questions de l'heure, mais également pour tisser et entretenir des liens entre eux, explique Gil Rémillard. Il se tient chaque année des centaines de rencontres bilatérales et multilatérales parallèlement au programme officiel.»
Les organisateurs de la conférence n'ont pas eu la chance, cette année, de profiter de la tenue d'un sommet quelconque à Toronto, à New York ou à Washington pour convaincre de gros noms de faire un petit détour par Montréal. Leur tâche, cette fois, a été rendue plus difficile encore par les récentes élections fédérales qui empêchaient que d'éventuels conférenciers puissent au moins prendre rendez-vous avec des ministres à Ottawa.
Une conférence qui fait des petits
La formule est toujours un peu la même, convient-il, parce qu'elle a fait ses preuves. Elle a d'ailleurs fait des petits aussi. L'équipe de Gil Rémillard organise depuis cinq ans à Toronto la tenue d'une autre conférence du même genre sur le thème des grandes villes mondiales. Une troisième conférence annuelle a vu le jour ce printemps à Palm Beach, en Floride, avec pour thème la gouvernance.
«Cette première édition de la conférence de Palm Beach a été un grand succès, rapporte Gil Rémillard. L'une de ses retombées est que le gouverneur de la Floride, Rick Scott, viendra à la conférence de Montréal cette année à la tête d'une délégation d'une quarantaine de personnes.»
Il ne serait pas surprenant que d'autres conférences viennent s'ajouter encore. «Il y a des projets dans l'air», confirme-t-il.
Pour l'équipe du Forum économique international des Amériques, tous ces différents événements se complètent bien l'un l'autre. «La mission première du Forum est de faire la promotion de l'intégration des Amériques», rappelle Gil Rémillard.
Conférence de Montréal
L'état du monde interprété par ceux qui le font
Crise de la dette en Europe, crise de l'emploi aux États-Unis, crise alimentaire appréhendée, rien n'échappera à l'analyse des experts d'horizons divers
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