Tournée du Mouvement Québec français

L’Estrie subit déjà les conséquences de l’anglicisation du Québec

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Le français — la dynamique du déclin



Sherbrooke, le 13 octobre 2011 — Le Mouvement Québec français (MQF) a tenu une conférence de presse dans le cadre de la tournée qu’il effectue dans toutes les régions du Québec. Le président du MQF, Mario Beaulieu, était accompagné des représentants de deux organismes qui défendent le français en Estrie, soit Denis Pagé, coordonnateur du Réseau de Résistance du Québécois (RRQ) de l’Estrie et de Christelle Lison, présidente du Mouvement estrien pour le français (MEF).

Selon Mario Beaulieu, « Il est essentiel que le débat linguistique se fasse en Estrie et dans toutes les régions, non seulement parce que l’avenir du français est gravement menacé, mais parce que l’ensemble du Québec porte déjà les conséquences de l’anglicisation de la région montréalaise. «L’anglicisation menace le droit de travailler en français des employés en Estrie qui transigent de plus en plus fréquemment en anglais avec les entreprises de Montréal, comme celui des travailleurs francophones issus de l’immigration. En surfinançant les institutions anglophones, comme les cégeps, les universités et les hôpitaux, le gouvernement québécois dispose de moins de financement pour ces institutions en région et favorise l’anglicisation et l’exode de la main d’oeuvre spécialisée vers l’extérieur du Québec. L'accommodement le plus déraisonnable qu'on observe au Québec est de financer des services publics en anglais pour les nouveaux arrivants et les allophones.»

Christelle Lison, du MEF, constate que «la connaissance de l’anglais est de plus en plus exigée même dans les services municipaux et gouvernementaux en Estrie, à un tel point que la Ville de Sherbrooke a voulu instaurer une prime au bilinguisme et que la ville de Magog exigeait récemment d’être parfaitement bilingue pour un poste de réceptionniste. » Denis Pagé, coordonnateur du Réseau du RRQ de l’Estrie, ajoute que son organisme a même dû intervenir sur le terrain pour inciter des commerces de Sherbrooke à améliorer leurs services en français.

Le MQF, en collaboration avec le RRQ et le MEF, tiendront une assemblée publique samedi 15 octobre à 19 h 30 au bar le Duplessis (256, rue Dufferin, Sherbrooke). Mario Beaulieu y présentera la plate-forme adoptée par le MQF, qui propose des mesures à prendre pour que le français soit véritablement la langue commune du travail, la langue officielle et institutionnelle et la langue de l’éducation au Québec. Cette assemblée sera suivie d’une prestation de l’auteur-compositeur-interprète estrien, Jerôme Fortin.

Le MQF est indépendant des partis politiques et a pour objectif de mobiliser les citoyennes et citoyens ainsi que les organismes de la société civile à travers le Québec afin d’assurer l’avenir du français et d’en faire la véritable langue officielle et commune au Québec.

On se souviendra que la première édition du Mouvement Québec français, dirigée par François Albert-Angers, avait contribué puissamment à l'établissement de la loi 101. Le MQF a été réactivé périodiquement pour contrer le charcutage de la loi 101 par les lois 178 et 86. « Combattue et sapée dès son instauration, la Loi 101 a subi plus de 200 amendements qui l'ont affaiblie dans la plupart de ses secteurs d'application. Il est plus que temps de susciter une mobilisation nationale pour le français », rappelle Mario Beaulieu.


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