L'Essentiel - Le temps est compté

Tribune libre

Le temps est compté qui permet un changement. Il est compté aux indépendantistes. Il est même aussi compté au peuple québécois lui-même, à moins d’espérer que les nouveaux arrivants se transforment tous en indépendantistes. Bonne chance alors.
Ne parler que de souveraineté, ou ne parler que d’indépendance, cela n’est éminemment pas très électoraliste. Il y a un temps pour parler de chaque chose, incluant l’essentiel.
Les indépendantistes ne vont pas se réfugier dans le sectarisme, l’anti-carriérisme et le déni, la fuite en avant et la diversion, sous prétexte que le P.Q. serait devenu bien trop électoraliste.
Le P.Q. ne se colle pas assez à l’électorat, et ne l’est pas assez, électoraliste.
L’électorat est ailleurs, eh oui, et n’est surtout plus depuis longtemps—et plutôt définitivement—à gauche, surtout cette gauche du tout à l’état.
Cette époque est terminée.
Le P.Q. ne lie plus son élection à la tenue d’un référendum, comme dans le passé, pour désamorcer, ne pas faire peûûr à quelques peureux, et pour s’excuser d’être souverainiste. MAIS Y-A-T-IL UN SEUL QUÉBÉCOIS QUI IGNORE QUE LE P.Q. EST SOUVERAINISTE ? C’est sachant cela que l’électorat pourrait porter demain le P.Q. au pouvoir. Me semble… Me semble que ce n’est pas rien, si on y pense un peu. Si on y pense un peu…
La désaffection apparente à l’égard de la question nationale tient sans doute à plusieurs facteurs. Mais sans doute aussi (c’est devenu un passage obligé quant à moi), au discours social-démocrate, le dur, celui du tout à l’état, celui qui voudrait « investir » et « réinvestir » toujours et encore plus d’argent dans les programmes, comme si l’argent poussait dans les arbres et que le service de la dette était un mythe, ce discours-là éloigne l’électorat.
Et c’est bien d’ailleurs ce que révèlent les sondages, qui mettent en perspective le fait que la désaffection de l’électorat à l’égard des libéraux ne se reporte pas en entier au profit du P.Q.
À ce que nous sachions, particulièrement les vigiles, il n’y a jamais eu d’indépendantistes « stationnés » et en attente chez les libéraux.
Mais même chez les libéraux, il y a des Tremblay d’Amérique…
Accuser maintenant la direction du P.Q., le P.Q.Marois, le P.Q. tout entier et Mme Marois en particulier de ne rien faire et se taire en 2010 sur l’indépendance, de pousser à droite et à drette*, et concocter une gestion « provinciale », c’est révéler, hélas, un manque de foi et d’espoir, en 2010**, non pas envers le P.Q. (qui se l’est mérité souvent dans le passé) mais envers le peuple québécois lui-même : c’est en 2010 (les deux référendums sont bien loin),c’est maintenant que le peuple québécois cherche confusément encore à se déprendre de ce qui l’attache.
Le P.Q. et Mme Marois ont besoin du pouvoir et de sa légitimité. Elle le réclame maintenant, ce qui est courageux va à l’encontre du supposé « carriérisme » péquiste.
Si on y pense un peu, un nouveau « beau risque » est devenu IMPOSSIBLE. L’essentiel devrait être là. L’essenciel itou.
• Les finances publiques sont à terre, avec les libéraux à terre. Non mais. %8/o((*-%$=6r3&*)) et multiplié par mille……
Les années 60 sont si loin, hélas,1000 fois hélas.


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2 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    18 mai 2010

    Nous sommes un peuple étrange, quand même, les Québécois...
    Ottawa nous crache en pleine face; des hordes successives d'immigrants arrivent ici et reproduisent leur toute vie étrangère chez nous (certains allant jusqu'à nous dire que nous n'avions qu'à dire OUI en 1995, au lieu de nous plaindre aujourd'hui); Charest est en train de nous livrer pieds et poings liés à Ottawa (et à Power Corporation), etc, etc...
    Et on ne sent aucune colère, aucun cri du coeur, aucun instinct de survie presque, chez ce peuple qui est en train de se faire étouffer, pour ensuite être assimilé silencieusement. La vie continue tranquillement; métro-boulot-dodo, en attendant les vacances d'été...
    Nous préférons attendre une sorte de Messie souverainiste, qui réglera tous nos problèmes, magiquement, au lieu de nous organiser pour éduquer politiquement notre population; lui faire comprendre la nécessité de la séparation (certains disent souveraineté... mais il existe différentes formes et différents niveaux, à la chose)... et agir en conséquence!
    Nous préférons le statu quo, la tranquilité, le fait de ne pas trop se casser la tête, comme si le temps allait arranger les choses. Nous discutons des qualités et défauts de leaders inadéquats, tels que Pauline Marois.
    L'auteur de ce texte, a pourtant tellement raison! Oui, le temps nous est compté!

  • Archives de Vigile Répondre

    18 mai 2010

    "Accuser maintenant la direction du P.Q., le P.Q.Marois, le P.Q. tout entier et Mme Marois en particulier de ne rien faire et se taire en 2010 sur l’indépendance, de pousser à droite et à drette*, et concocter une gestion « provinciale », c’est révéler, hélas, un manque de foi et d’espoir, en 2010**," (Marcel Haché)
    Bein voyons, même les membres ont rejetté les propositions de Marois.
    Vous nous demandez une foi aveugle ?
    Mais qui donc a besoin d'un parti au service des faiseux de sondages ? Et c'est nous que vous accusez de manquer de foi ?!!