Éducation

L’enseignement, le plus beau métier du monde

Tribune libre


À une époque où l’enseignement semble avoir perdu la cote auprès des finissants de cégeps, causant de la sorte une pénurie d’enseignants dans le système scolaire québécois, il m’apparaîtrait pertinent de recentrer notre discours sur les effets valorisants de l’enseignement qui peut devenir le plus beau métier du monde pour qui se sent appelé à exercer cette profession avec amour.

Le privilège de travailler sur du matériel humain


Avec l’avènement de plus en plus croissant des emplois appelés à utiliser les technologies modernes, le contact humain est pratiquement absent des emplois qui mettent en priorité ces technologies. Dans ces circonstances, l’enseignement dont le rôle premier est de communiquer des connaissances à des apprenants est appelé à jouer un rôle primordial au sein de la société de demain.

Ainsi l’élève devient la matière première sur laquelle l’intervention de l’enseignant joue le rôle de pierre angulaire de toute forme d’apprentissage. Existe-il un métier aussi valorisant que celui qui transcende les conventions mécaniques pour se concentrer sur la complexité d’un être humain? À mon sens, la réponse est non. De par son métier, l’enseignant a la chance extraordinaire de travailler sur du matériel humain et, à ce titre, de contribuer à sa croissance personnelle. Quel magnifique défi, n’est-ce pas?

Établir la communication avec les élèves

La communication, à savoir le fil conducteur essentiel qui permettra à l’élève de participer à son apprentissage, devient, dans ces circonstances, l’atout primordial dont dispose l’enseignant. Et, pour y parvenir, l’enseignant se doit de créer un climat propice à cette communication sans laquelle toute acquisition de connaissance devient impossible.

À titre d’exemple, je verrais mal un enseignant commencer son cours immédiatement après le son de la cloche alors que les élèves ont encore en tête leurs échanges de la pause entre les cours. Le silence doit être rétabli dans la classe et, pour ce faire, l’enseignant doit laisser le temps nécessaire aux élèves de retrouver le calme s’il espère rejoindre leur attention avant d’aborder son contenu de cours quitte à échanger quelques minutes avec eux sur une expérience personnelle qu’ils ont vécue récemment.

Être attentif aux problèmes que peuvent vivre les élèves

Certains élèves vivent des situations problématiques à la maison, d’autres ont vu leur relation amoureuse prendre fin ces derniers jours, d’autres encore ont perdu un grand-père qu’ils affectionnaient particulièrement. Dans ces circonstances, il serait pertinent que l’enseignant, avant le début du cours, s’informe auprès du jeune vivant une situation difficile , une attitude qui, sans l’ombre d’un doute, contribuera à renforcer le lien avec son professeur et, par ricochet, à éveiller davantage son attention en classe et à améliorer possiblement ses résultats.

Les élèves ne sont pas des robots qui n’ont qu’à gober des connaissances, une utopie qu’il faut rayer de l’approche pédagogique. Au contraire, ils sont des êtres humains à part entière qui ont besoin d’une attention particulière à certains moments de leur vie, d’où la vigilance constante à développer de la part de l’enseignant.

À tous ceux qui aspirent embrasser la profession d’enseignant

Derrière leur apparence souvent rebelle, les jeunes voilent un besoin d’amour. À vous qui envisagé peut-être devenir enseignants, je vous laisse sur cette rencontre que j’ai vécue avec un adolescent gravement atteint d’un cancer :


-Ça ne va pas?

Il me fixe profondément…

-Tu as mal?

Il devient triste.

-Je puis faire quelque chose?

Il me fait signe d’approcher.

-Dans trois mois, je ne serai plus!…En attendant, aime-moi!


Henri Marineau, enseignant du secondaire retraité


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Henri Marineau2030 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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