L’élan nationaliste de Legault

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Legault a miné le PQ sur le nationalisme et le PLQ sur l'économie



On s’attendait à plus d’effervescence pour le premier congrès des jeunes de la CAQ depuis sa prise de pouvoir historique, mais François Legault a fait en sorte de maintenir l’élan nationaliste qui donne des ailes à sa formation.




Il a signalé à la centaine de jeunes réunis que, le projet souverainiste étant écarté, ils ont « une occasion unique de rassembler » les Québécois de tous les horizons.




Sans hésiter à évoquer tant Maurice Duplessis que Jean Lesage, il a plaidé pour le retour aux priorités que devraient être l’éducation, la fierté et le nationalisme.




Dans un discours débité étonnamment sans énergie, il les a encouragés à assumer ces valeurs, alors que « dans certains cas, c’est rendu tabou d’être nationaliste ».




Il a identifié la loi sur la laïcité, adoptée le printemps dernier, comme un jalon de ce nationalisme campé, en la comparant à la Loi 101 sur la langue française.




Selon lui, pour que le Québec soit accueillant envers les autres, il faut d’abord qu’il constitue une famille.




Habile manœuvre




En continuant de marteler ce message, le chef caquiste occupe un large terrain, que le PLQ se mord aujourd’hui les doigts d’avoir déserté.




Et à moins de réapprêter le plat de l’indépendance, pour lequel les Québécois ne démontrent aucun appétit, le PQ pourra difficilement se démarquer de ce discours.




La CAQ a habilement manœuvré. Dans l’opposition, François Legault a d’abord déconstruit l’idée selon laquelle le PLQ était le parti de l’économie. Il a ensuite bâti une équipe du monde des affaires et nationaliste.




Blague révélatrice ?




Le chef caquiste est assurément en contrôle, mais il demeure à risque de glisser.




Avant de participer à un échange avec les jeunes militants, il a prévenu qu’il répondrait au plus grand nombre de questions, mais qu’il devait se rendre au défilé de la Fierté, à Montréal.




Il a alors lancé, sourire en coin : « Ce serait mal vu si je manquais ça... J’ai même mis une chemise violette. »




Même à la blague, il ne pouvait mieux renforcer l’impression qu’il n’accorde aucune importance à ce rassemblement et qu’il s’y rendait uniquement par obligation...






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