Décrit comme étant en état de décrépitude précoce cet échangeur est devenu un danger publique, Dès l’année 2000 on observa une détérioration accélérée de l’échangeur Turcot.
Ces viaducs qui s’écroulent après 30 ans ou 40 ans de service dont le viaduc de la Concorde et l’échangeur Turcot que l’on dit vétuste demandent que l’on s’interroge sur les circonstances de leur construction.
Le type de structure retenue pour l’échangeur Turcot fait appel à des poutres caissons, c’est à dire poutres en béton armé évidées à l’intérieur. Cependant, le rapport signale des faiblesses à la tête des piles et en outre le procédé est jugé désuet. Il est exclus que l’on construise de cette façon aujourd’hui l’ensemble de la structure.
«Échangeur Turcot: les ingénieurs ont paniqué»
Tel est l’article de M. Denis Lessard dans cyberpresse du 24 novembre 2008
«Les ingénieurs qui ont vérifié la solidité de l’échangeur Turcot étaient tellement inquiets qu’ils ont réclamé une rencontre «d’urgence» avec le Ministère québécois des Transports. Parmi les problèmes observés: l’armature d’acier n’a pas toujours été placée selon les plans avant que ne soit coulé le béton. Un scénario qui rappelle celui du viaduc de la Concorde»
Dans son rapport de trois pages sur l’ échangeur vétuste, l’ingénieur Trottier poursuit. « La conception même des chevêtres-le haut des T- de Turcot pose problème. La capacité portante est très faible, de moins de 10%,» on ne reconstruirait pas de cette manière cette structure en hauteur, coulée sur place en 1967»
Dans le rapport on poursuit: mais surtout, «en dégageant le recouvrement du béton (...)nous n’avons observé aucun chevauchement entre les crochets des armatures (....)
Ce qui laisse présumer que la capacité est encore moindre et donc plus critique»,poursuit le rapport de l’ingénieur Trottier. Les armatures entre les pièces de béton ne sont pas toujours accrochées entre elles, «contrairement à ce qui est indiqué aux plans, observe le spécialiste»
En juillet, le ministère des Transports avait subitement décrété la fermeture partielle de l’échangeur Turcot, le temps de procéder à des renforcements de la structure, on a multiplié les tiges de métal verticale pour consolider l’ouvrage.
Parmi les mesures recommandées il y a celle de réduire la circulation à une seule voie centrale, afin de «permettre de soulager considérablement la charge vive appliquée sur les caissons» écrivait M. Trottier. On prévenait aussi que si d’autres fissures aussi importantes, ouvertes de plus de 3 millimètres, étaient constatées, des actions seraient proposées, «pouvant aller jusqu’à la fermeture des voies de circulations.»
Pour l’ensemble on relève des lacunes au niveau de la conception ,mise en place des armatures non-conformes aux plans. Un examen visible de l’ensemble de l’ouvrage, montre qu’il s’agit à l’instar du viaduc de la Concorde d’un travail bâclé et dont le contrôle de la qualité est déficient même inexistant.
On peut comparer facilement l’échangeur Turcot avec les autres structures tels les échangeurs construits à la même époque en 1970, lesquels après 40 ans de service. sont toujours en très bon état. À cet égard, les usagers de la 20 à l’entrée ou à la sortie du pont Laporte observeront les deux échangeurs situés aux extrémités du pont construits à la même époque. La circulation sur le pont Laporte est d’environ 155 000 véhicules par jour.
Les normes AASHTO: durabilité; 60 à 100 ans.
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Les normes en vigueur AASHTO en Amérique du Nord et au Québec assurent pour les ponts en acier et en béton armé une durée de vie d'au minimum de 75 ans malgré la circulation intense et les tonnes de sels qui y sont déversées chaque hiver.
Pour ce qui sont des structures en béton précontraint on va jusqu’à 100 ans si on observe scrupuleusement les règles de l’art. La technique du béton précontraint est couramment utilisée dans les structures à géométrie variable des échangeurs
Ce sont des firmes privées qui furent mandatées pour la conception et la réalisation de ces travaux. Ce qui suscite surtout des questionnements au niveau du contrôle de la qualité.
Généralement, pour ce qui est du contrôle de la qualité on s’en remet au professionnalisme de la firme mandatée pour la réalisation des travaux. Une situation qui dans le passé ne posait pas tellement de problème
Maintenant que des éléments douteux ou troubles ont envahi ce champs de construction d’infrastructures, le Ministère des transports doit assumer au complet à l’instar de l’État de New-York, le plein contrôle de la qualité
Quant à la construction des infrastructures dite clé en main ou type PPP, à la lumière de ce que nous avons constaté sur des ouvrages récents , j’avoue qu’elle fait frémir. Nous ne sommes nullement à l’abri d'escroqueries qui mettent en danger la sécurité du public et qui peuvent s’avérer financièrement désastreux comme c’est le cas pour l’échangeur Turcot lequel doit être reconstruit au coût de 1 700 000 000. de dollars.
LIENS:
Vue générale de l‘échangeur Turcot-
http://vailcourt.com/TURCOT02.html
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5 commentaires
Jacques Vaillancourt Répondre
30 avril 2010L’échangeur Turcot et le suivi du chantier.
Parlant de contrôle de la qualité des travaux, il y a l’inspection minutieuse de toutes les installations temporaires servant à la réalisation des différentes sections des ouvrages, que ce soient caissons en rivières, échafaudages destinés à recevoir les coulées de béton.etc.
Ainsi à l’échangeur Turcot, le 16 décembre 1965, à la suite de l’effondrement d’une section de coffrage qui venait de recevoir une coulée de 1600 tonnes de béton sept travailleurs y ont perdu la vie et six autres y ont été blessés.
Tous les plans soumis de ces installations temporaires en plus d’être l’objet d’une vérification rigoureuse le seront aussi sur le terrain.
Ainsi va cet échangeur Turcot mal conçu, mal ficelé, construit au coût de 24 millions et inauguré en 1967. Il est remarquable que personne en tant que consultants et entrepreneurs n’en revendiquent la paternité. Il ne doit pas figuré parmi la série des grands chantiers du Québec à l’affiche au réseau ARTV ou autre.
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Nosco Répondre
2 mars 2010Il faudrait surement des inspecteurs indépendants, cela aiderait à notre sécurité. Mais il faudrait aussi que les syndicats cessent de s’opposer à l’augmentation des amendes pour intimidations sur les chantiers, comme le fait le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction international (CPQMCI) dans son mémoire sur la loi 73. Parce qu’un inspecteur qui se fait tasser dans un coin sur un chantier ça ne vaut pas grand-chose.
Voici en résumé, comment le CPQMCI se positionne par rapport à la loi 73 visant à réduire la criminalité sur les chantiers. Dans le mémoire du CPQMCI sur la loi 73 (novembre 2009) on remarque que la position du CPQMCI consiste essentiellement à s’opposer aux augmentations des amendes (intimidation sur les chantiers, etc.) et cherche surtout à étendre la loi actuelle sur l’ensemble des chantiers. « Il faut cesser l’effritement continuel du champ d’application de la loi R-20. Ces travaux reviennent de droit aux employeurs et aux salariés de l’industrie de la construction. » Donc d’un point de vue légal – le statu quo –, mais on étend le tout à toute l’industrie.
Nosco
Archives de Vigile Répondre
1 mars 2010Il y avait eu plusieurs morts pendant la construction de cet échangeur. Michel Chartrand en parlait souvent.
Jean-Yves Durocher Répondre
1 mars 2010La démolition de Turcot est INUTILE. C'est une arnaque immobilière (comme le CHUS McGill).
D'ailleurs presque toutes les démolitions reconstructions de viaducs (nommés ponts lorsqu'ils dépassent $6,000,000...) étaient inutiles. Pire, comme presque TOUS auraient pus être réalisés selon le même plan et le même modèle, on a dépensé des milliards en trop.
La prime, tant pour Turcot que toutes ces démolitions, l'excellent Centre de rcherches sur les infrastructures de béton a été tenu à l'écart.
http://www.lecrib.ca/fr/index.php
Il me semble qu'avant de dépenser quelques milliards on prend le temps de respirer par le nez et qu'on organise une toute petite réunion d'experts. Il me semblerait aussi que normalement l'opposition devrait s'opposer... Mais comme ce sont des milliards en salaires d'employés syndiqués de la construction...
La cerise sur le proverbial sundae triple-chocolat: le traffic lourd sur Turcot va diminuer des deux tiers dès que la 30 sera terminé.
N'oubliez que c'est le temps de faire vos rapports d'impôts.
Isabelle Poulin Répondre
1 mars 2010Oui, une équipe d'ingénieurs inspecteurs INDÉPENDANTS sur tous les chantiers est nécessaire. Il paraîtrait que le bithume est surutilisé en proportion dans nos routes et que cela expliquerait pourquoi elles s'affaissent si facilement. Ces ingénieurs doîvent aussi pouvoir faire cesser les travaux et des compagnies peuvent être gardée 'stand buy' pour correction de travaux. Plus de transparence... On va être bien quand notre ville n'aura plus l'air d'une zone de guerre. On aura sûrement l'impression qu'on a du pouvoir !