C’est un constat, la presse en papier se vend de moins en moins. Les acheteurs des journaux font partie d’une tranche d’âge vieillissante, et les jeunes clients potentiels vont plus volontiers sur les sites internet d’information. En général, la population des travailleurs qui vont au boulot en transport en commun ramassent l’information dans les journaux gratuits (Métro ou 24 Heures). Les journaux se vendent moins car le pouvoir d’achat des gens baisse considérablement et que le coût du papier ne cesse d’augmenter, rendant la presse papier cher.
L’avenir de la presse passe par le médium internet. C’est ici que la presse alternative doit planifier ce changement d’habitude pour ne pas laisser les deux empires médiatiques (Gesca et Quebecor Media) poursuivre leur omniprésence dans le domaine de l’information. L'analyse du développement de la presse au Québec est marquée par la concentration économique, l'anti syndicalisme et un conservatisme à outrance. La presse alternative doit offrir une contre-information à la désinformation des empires médiatiques. Mais la périodicité mensuelle des médias alternatifs ne permet pas une réplique efficace sur l'actualité.
Il est nécessaire de créer un quotidien internet tel que « Rue Frontenac », indépendant des pouvoirs économiques et politiques. Un quotidien qui défend la cause des travailleurs, des couches populaires et des nationalistes québécois. En 1971, la parution du Quotidien populaire, dont le tirage atteignait 60 000 à 80 000 exemplaires, fut un important instrument de combat contre la propagande des médias au service du pouvoir. Bien sûr, le Quotidien populaire ne pouvait pas continuer d'exister sans publicité ni système de distribution.
Un autre exemple de ce qui a été fait est l'hebdomadaire Québec-Presse qui a été organisé selon la formule coopérative. Il recrutait ses sociétaires parmi des individus, dans les syndicats, les groupes populaires, les caisses populaires et les coopératives. Le journal donnait la manchette chaque semaine aux derniers développements dans les luttes sociales et nationales. Ainsi, les gens pouvaient s'informer régulièrement et avec confiance, sur les développements de dernière heure. Le journal a vu ses énergies détournées vers le nouveau projet du quotidien Le Jour. Les éternels problèmes financiers de Québec-Presse ont menés à sa mort.
La création d’un quotidien sur internet permet d’éliminer en partie les problèmes financiers dû l’impression papier. Mais la rédaction de textes ne suffit pas à faire d’un média internet un succès. Celui-ci doit offrir une plus value que les versions papiers ne peuvent offrir. C’est-à-dire d’offrir la polyvalence de médiums. Un tel média internet aurait l’avantage de faire la jonction entre les télé-journaux, les journaux papiers et l’information radiophonique. Espérons que les médias alternatifs prendront le virage internet.