Si les analyses politiques sur la pauvreté n’ont pas beaucoup d’intérêt dans la population s’explique sans doute par l’amélioration du niveau de vie général qui est aujourd’hui certainement plus élevé qu’au début du 20e siècle. La réduction du temps de travail, l’augmentation des salaires, l’accessibilité à davantage de confort, traduisent une élévation du niveau de vie. Ce phénomène qui n’est pas dû à un virement altruiste des capitalistes, mais plutôt à la volonté de ces derniers de créer un marché de consommation plus grand. Les discours politiques dénonçant l’exploitation économique ont perdu l’attention des travailleurs qui se sont endormis face à cette situation.
Les bandits des marchés financiers comme Standard & Poor’s, Moody’s ou Fitch semblent de plus en plus puissants. Ils imposent leurs lois, leurs méthodes, leur langue, leur absence de morale. Partout, ils sont les maîtres dans nos entreprises, dans nos commerces et dans nos quartiers. Ils mesurent notre temps et contrôlent nos déplacements. Au travail, ils nous évaluent, augmentent nos cadences de travail et nos rendements. Ils comptabilisent et chiffrent tout. Ils décident des taux d'emprunt, peuvent nous ruiner du jour au lendemain. Ils nous oblige à quitter notre maison, à nous congédier par milliers et à nous jeter à la rue. Ils ont droit de vie et de mort sur des régions entières. Ils exigent que la population se serre la ceinture. Mais que fait le premier ministre? Le gouvernement doit agir! Hé oui, il agit. Il collabore avec nos exploiteurs. Ce n’est pas le peuple qui est au pouvoir, ce sont les grosses fortunes. Ils font et défont, sans même s’en cacher, les gouvernements en Grèce, en Italie ou ailleurs. En pleine révolution tunisienne, l’agence de notation Moody’s baissait la note du pays arguant l’instabilité politique et sociale. Un bon dictateur y a rien de mieux pour maintenir ou augmenter le taux de profit, quitte à verser des larmes de crocodile quand les morts jonchent les rues.
Les élections sont pour bientôt. Nous élirons un autre premier ministre, de gauche cette fois! Pourtant, au fond de vous, vous savez que cela ne changera rien, mais quand même, vous vous dîtes que ce sera un peu moins pire. Demandez aux Grecs, aux Espagnols, aux Irlandais, aux Hongrois s’ils ont le sentiment que ça a été « moins pire » avec les socialistes! Tous pourris, à gauche comme à droite!
On nous dit que nous plaçons quelqu’un « à la tête de l’État ». Mais cet État sert les intérêts des banquiers, des financiers, des gros actionnaires. Il préserve les milliardaires de l’impôt et augmente la TVQ. Cet État démoli les services publics en dégradant l’école par de multiples réformes, privatise en douce la santé et brade les ressources naturelles avec son Plan Nord. Cet État maintient les inégalités en enrichissant les riches et en appauvrissant les pauvres. Ce ne sont pas nos intérêts qu’il défend.
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
8 mars 2012"les analyses politiques sur la pauvreté n’ont pas beaucoup d’intérêt dans la population..."
Vous avez raison monsieur Lahaie.
La preuve c'est que votre article ne fait pas trop de vagues sur Vigile.
Les gens s'en foutent comme de l'an 40 des pauvres.
Les seuls que j'ai vus se préoccuper des pauvres dans notre société, c'est d'autres pauvres; ce ne sont surtout pas les gouvernements qui vont améliorer leur sort.
Et ce n'est pas l'amélioration du niveau de vie qui fait que ceux qui vivent à l'aise et heureux ne sont pas préoccupés par les pauvres.
La raison, c'est que la société capitaliste encourage les individus à être compétitifs, donc de plus en plus centrés sur eux-mêmes et ainsi de plus en plus individualistes.
C'est Michel Chartrand qui avait raison quand il militait en faveur d'un revenu de citoyenneté universel afin que tous puissent vivre décemment au Québec.
Car, comme vous le dites, être obligé pour survivre d'accepter n'importe travail ingrat avec des confrères de travail qu'on n'est, bien souvent, pas capables de sentir, cela ne devrait pas être la situation dans une société dite civilisée.