C’est une maladie en train de pourrir l’Occident. Ne plus croire que la politique peut assurer le progrès social, la sécurité des citoyens et l’élévation des êtres humains pour déjouer le mal, la haine et la violence fait triompher la victoire des réseaux sociaux sur la démocratie.
L’athéisme politique conduit à la primauté des apparences sur le contenu. C’est la négation de la réalité des choses au profit du relativisme. Lorsque tout est égal à tout, quand la notion du bien et du mal ne renvoie qu’au jugement de l’individu, la vie en société devient invivable.
L’athéisme politique implique qu’on ne croit plus à la capacité de l’homme à changer les choses. Alors, on en conclut que les politiciens sont tous pourris, tous corrompus à l’exception de cette nouvelle mouture, dont Justin Trudeau est l’incarnation la plus glamorisée. Nous assistons actuellement à une mystification éblouissante de dimension planétaire à son sujet.
Vedettariat triomphant
L’athéisme politique dans ce cas de figure est créateur de « sauveurs », ces vedettes médiatiques, pâles répliques des dirigeants politiques admirés du siècle dernier. Autrement dit, Donald Trump et Justin Trudeau sont les deux extrêmes d’une même vision politique. L’un est le diable et l’autre, l’archange. C’est le vedettariat triomphant sur lequel surfe aussi le sous-produit du genre. Sur le plan local, c’est Denis Coderre, qui est en train de se statufier lui-même faute d’opposition dans son petit royaume aux terrasses et autres mobiliers urbains en planches de bois brut.
L’athéisme politique favorise l’extrémisme, qu’il soit de droite ou de gauche. Et il faut être naïf pour croire que cet extrémisme dont les démocraties européennes sont atteintes va nous épargner à l’avenir.
La majorité silencieuse, dont une frange sévit dans l’ombre sur les réseaux sociaux, se laisse dériver par des communicateurs géniaux œuvrant désormais dans les cabinets politiques en lieu et place des intellectuels qui ont longtemps conseillé les dirigeants des pays occidentaux. Au Canada, Trudeau père, lui-même intellectuel renommé, avait recruté des conseillers chevronnés, souvent visionnaires. Jean Lesage, Robert Bourassa et René Lévesque en avaient fait autant. C’était l’époque où les idées inspiraient les politiques.
Maquillage politique
L’athéisme politique est aujourd’hui un paradis pour les stratèges de tout acabit, les maquilleurs de réalité, des anesthésistes qui nous endorment au gaz hilarant. Dans les cabinets politiques, l’on trouve aussi des spécialistes dans l’art de transformer en insignifiance des décisions à caractère controversé.
L’athéisme politique des jeunes fait craindre le pire pour l’avenir des institutions. La désacralisation du droit de vote, l’expression ultime en démocratie parlementaire, ne mène ultimement qu’à la rue, c’est-à-dire au désordre.
On ne vote plus ou alors on vote selon son instinct, son sentiment du moment, sa rage ou son ignorance.
Dans ce contexte, le beau Justin Trudeau sera réélu, le rationnel Philippe Couillard n’aura pas non plus à s’inquiéter et le maire Coderre filera vers une victoire par défaut.
Voilà pourquoi tant de citoyens se sentent désemparés.
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