Le 24 juin, Mathieu Bock-Côté titrait : « Le Québec bilingue, ce ne sera plus le Québec » http://blogues.journaldemontreal.com/bock-cote/politique/le-quebec-bilingue-ce-ne-sera-plus-le-quebec/
Parmi des dizaines de commentaires, je lui laissais ceci : Mathieu, c’en est fait du français en Amérique. La jeunesse d’ici préfère l’anglais.
Cependant, cette jeunesse n’a peut-être pas dit son dernier mot. Quand même pas porter les valises des anciens maîtres! Le territoire, ça leur tient peut-être à cœur : pourquoi le céderaient-ils comme ça à ceux qui le leur tirent de sous les pieds? La voie maritime du Saint-Laurent, surtout!
La solution qu’ils pourraient envisager: la tentation de Papineau, nouvel État américain. Quebec State. Anglo, sans doute, mais soulagé du harcèlement par le ROC. Et ce qui resterait du Canada, lui-même forcé, à brève échéance, à s’annexer au géant du sud.
…à moins que la République des États-Unis d’Amérique n’ait encore des scrupules à négocier pareille aubaine avec une colonie anglaise… C’est ce qui avait mis fin au projet annexionniste de Louis-Joseph Papineau. Et ses propres scrupules, à lui, qui l’empêchaient peut-être d’en parler publiquement, hors sa correspondance avec son fils Amédée, portaient sur la perte probable de la foi et de la langue. Or, ces deux objections ne semblent plus tenir aujourd’hui, pour la population de demain.
J’ajoutai un second commentaire : Comme le ROC est prêt à nous déporter pour s’emparer du territoire, pourquoi les Québécois de demain ne décideraient pas de couper l’herbe sous le pied à ces spoliateurs?
Puis les States, quoi qu’on en dise, c’est peut-être mieux considéré dans le monde que BS canadien… (à en croire Céline Dion et le cracheur de feu Guy Laliberté). Surtout, si nos rejetons prennent la précaution d’apporter dans le mariage leur part de valeurs du Canada… Ça rendra le deal encore plus facile. Ils mériteront même une dot géante pour générer tant de richesses chez l’Oncle Sam « en faillite ». L’armée américaine saurait-elle faire respecter les richesses naturelles que nous vole le Canada?…
Qu’est-ce qui devrait nous amener à considérer de nouveau l’annexion aux É.U.?
Il y eut cette phrase de Denis Julien, dans une discussion sur l’attrait pour nous de la république http://www.vigile.net/Lettre-a-Bernard-Drainville-63143 : Nous avons une chance incroyable de refaire le miracle de 1968 et sur « des bases idéologiques nouvelles. »
Nous avions eu cette réflexion : tous les vigilants remarquent la déformation intentionnelle du Québec par le Canada. L’emploi délocalisé et l’immigration accélérée. Recul du français. Nos qualités, joie de vivre et sens de la fête, ont causé notre perte : aucune méfiance vis-à-vis de l’autre nation, qui ne nous a pourtant jamais fait de cadeau. Accueillants, nous avons parlé anglais à ces nouveaux arrivants qui ne venaient pas nous visiter, mais peupler le Canada. Ne trouvaient pas d’emploi, nous les avons subventionnés au chômage et à l’aide sociale. Si y’en a pour 4, y’en a pour 10 (?). Et pourquoi pas nous tasser pour leur offrir un quota comme fonctionnaires, même prosélytes pour des religions douteuses. Le simple fait de le dire me méritera des insultes « d’inclusifs » comme M.C.Gilles Ouellet : Accueil, voyons, ouverture, t’sé, c’est pas pour une couple de tunes en anglais... Et des gars comme ça, employés par des J.-R. Dufort, ça crée la mode… Moderniser la fête nationale, c’est le bilinguisme de ces jeunes qui ont élu Couillard, par réaction à nos tergiversations autonomistes! Le Québec-pays, ça sonne souliers de beus, voyons, abattons les frontières, notre culture est forte!
« Des bases idéologiques nouvelles », ça voudrait dire affronter tous les médias canadianisés qui nous rappellent toujours, répugnants, que nos idées sentent la boule à mites. Il en faudra des Mario Beaulieu, des Léo Bureau-Blouin, des Mathieu Bock-Côté pour retourner cette propagande comme un gant et enseigner à la masse de la jeunesse qui, au fond, est comme nous tous, sensible à l’effet d’entraînement. Suffirait-il de ramener à la mode l’idée de s’occuper nous-mêmes de nos affaires (les vraies) et de botter hors du territoire ces députés Conservateurs qui ne portent pas nos doléances mais nous rapportent d’Ottawa toute sa pestilence? Qui saura démontrer comme une formule mathématique le plan accéléré du ROC pour s’emparer de notre territoire? Plan insidieux que des non-avertis ne voient pas, et acceptent 200$ pour laisser passer le pipeline sur leur terre. Le plan nous a-t-il déjà assez appauvris pour que ces jobbines de construction du tube sale nous plaisent ? Même les Premières Nations ont gardé plus de brio que ça !
Est-ce si difficile à démontrer « par-devers » une jeunesse individualiste ? Coudonc, c’est quand même pour la jeunesse, ce futur !
Seront-ils capables de se concerter au point de décider de gérer leurs propres affaires, en république moderne ? Bon, elle sera anglaise, c’est sûr, au train où vont les choses, mais gardera-t-elle quelque autonomie à ce territoire distinct que leur ont défendu les Patriotes ? Ou bien… choisiront-ils la tentation de Papineau : nouvel État américain ?* Ça aurait la conséquence de rendre le Canada complètement insignifiant. Et les É.U. y gagneraient l’impayable main mise sur l’entrée des Grands-Lacs, qu’ils ont toujours convoité**. Au point où l’on en est... .( René Lévesque, dirait :comme une sorte de victoire sur la Reine)
*Ls-Jos. Papineau, décembre 1856. La vision de l’avenir du Bas-Canada qu’a Papineau est on ne peut plus claire, en particulier en ce qui concerne l’inévitable assimilation culturelle et linguistique : colonie, notre nationalité sera étouffée et extirpée par la violence et l’insulte. Mais, État, elle se modifiera lentement par l’assimilation, ayant autant et plus à donner pour faire naître l’esprit français littéraire, artistique et éminemment social autour d’elle… Le nouveau destin de cette nationalité est américain et il semble bien que l’autonomie des États dans la république fédérale soit satisfaisante(supérieure à celle de province).
Ainsi, Papineau ne renonçait pas totalement à apporter l’influence française aux É.U. Or, maintenant, au XXIième siècle, chez les États-Uniens, on sent presque un remords d’avoir laissé couler la Louisiane dans le melting pot. Des voix se font entendre pour favoriser l’apprentissage du français dans la république. Comme un appel à une seconde chance pour les Papineau! (relier Quebec State, New-England, New Amsterdam, Florida latina, Louisiana State?) Ne pas sous-estimer la force rassembleuse de notre jeunesse)
**C’est à partir de 1854, moment où le régime d’Union fait face à des difficultés croissantes et où l’on commence à chercher une solution nouvelle, que Louis-Joseph Papineau envisage une nationalité autre. Non pas une nationalité « néo-canadienne et mixte, mais plutôt une nationalité tout aussi mixte et américaine. Il entrevoit même cet État du Québec (State of Quebec) en tant que partie d’un tout continental, d’une « nationalité colombienne ».
Déjà en 1845, le fils, Amédée, parle en correspondance avec son père, d’une « unité humanitaire » ayant berceau en Amérique. L’idée lui était venue à l’entrée du Texas dans l’union états-unienne : « Le grand et bel événement est accompli. Le vaste territoire du Texas appartient aux É.U. Un bel enfant de plus au sein de la grande famille continentale… » Il opinait même : « en dépit du Mexique, de la France et de l’Angleterre. »
Voilà peut-être la « chance incroyable de refaire le miracle de 1968 et sur « des bases idéologiques nouvelles. », selon le vœu de D. Julien.
(Yvan Lamonde et Jonathan Livernois : PAPINEAU, erreur sur la personne) Boréal, 2012
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4 commentaires
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
6 juillet 2014Une fois de plus, nous démontrons que "les jeunes" ne sont pas sur Vigile... sauf M. Le Hir, qui reprend sont armure de candidat au Bloc :-)
Dès le titre provocateur de ce billet, nous lancions une perche fourchue aux jeunes générations pour les faire réagir à cette hypothèse ancienne de l'annexion aux É.U. C'eut été un point de départ pour la comparaison avec d'éventuelles "bases idéologiques" qui grouilleraient sous les cendres du P.Q. incendié le 7 avril.
Ce billet secouait le spectre des manoeuvres canadian de l'assimilation de la "nation dans un Canada uni", sans passer sous silence l'immigration massive non intégrée.
Ces rappels répétitifs n'éveillent même plus de réflexe argumentaire de la part de ceux-même qui auraient besoin d'un Québec combatif pour l'avenir. Même l'évocation claire de l'hypothèse d'un système républicain pour donner le pouvoir au peuple, reste lettre morte...
Et les références étoffées au volume de Lamonde et Livernois sur la réflexion d'un Papineau bardé de l'expérience américaine et française ne suscite rien d'autre qu'un sarcasme de bas étage (Elvis Gratton)
Attention Vigile: danger de "ligue du vieux poêle"!
Archives de Vigile Répondre
3 juillet 2014À cette époque, les États-Unis subissaient une fièvre d'anti-catholicisme. Anti-Papisme comme ils disaient à l'époque. Samuel Morse, les Know Nothing, etc...
Les Irlandais étaient tellement méprisés qu'à l'époque de la guerre américo-mexicaine, ils désertaient en masse leurs régiments pour rejoindre les Mexicains et former le bataillon Saint-Patrick (San Patricios).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataillon_Saint_Patrick
https://www.youtube.com/watch?v=_X-Z1dfOrE8&list=PL5890E1FC4F69201D
https://www.youtube.com/watch?v=W7Ldi7cCzHU
http://en.wikipedia.org/wiki/Know_Nothing
Papineau n'avait pas toute sa tête lorsqu'il a émis cette idée. L'époque était mauvaise.
Jean-Louis Pérez-Martel Répondre
1 juillet 2014Le Québec doit rester sans union politique avec d'autres tiers États, mais souverainement indépendant et modèle de solidarité, de démocratie participative directe, d’économie nationale évolutive dans l’avant-gardisme et d’écologie soutenable pour les autres nations du monde, tels les pays scandinaves.
Rappelons ce que disait Thomas Jefferson : « La paix, le commerce, une honnête amitié avec toutes les nations, d’étroites alliances avec aucune. »
JLPM
Archives de Vigile Répondre
1 juillet 2014C'est n'importe quoi!!! Que Papineau l'ait envisagé, soit... Mais à l'époque, une nouvelle démocratie naissait et la fuite d'un conquérant pour se réfugier vers un peuple nouvellement affranchi, pouvait sembler souhaitable.
Mais aujourd'hui, connaissant l'impérialisme tout azimut des USA, se faire Hara-Kiri pour faire "suer" le ROC, c'est du délire à la Elvis Gratton!!! Il n'y a rien de plus éloigné de la mentalité républicaine dominante ( Bush et cie.) que l'humanisme social démocrate québécois...
Vous croyez vraiment à un quelconque mea culpa de l'Américain moyen, individualiste et suffisant....