L'anglais, langue des émotions?

Tribune libre

Texte publié dans Le Devoir du vendredi 9 octobre 2009
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Je ne suis pas un maniaque de la télé, mais j'aime bien suivre en soirée quelques séries québécoises. Je trouve que les auteurs de chez nous ont beaucoup de talents. J'avais bien remarqué que depuis quelques années, on avait intégré dans plusieurs séries des personnages qui parlaient anglais. Je me disais alors qu'il fallait bien montrer le visage réel du Québec ou de Montréal, plus particulièrement, et je me félicitais du fait que au moins, ces personnages s'exprimaient très bien en français.
Cependant, je voudrais exprimer mon désaccord quand dans les séries Aveux et La Galère, on accompagne toutes ou presque toutes les scènes plus tristes de chansons en anglais. Pourquoi?
L'anglais se prête-t-il mieux à l'expression des émotions que le français? N'existe-t-il aucun auteur québécois francophone capable de composer des chansons qui peuvent traduire la peine, le découragement, la tristesse, le désarroi des personnages? Ou, ce qui serait encore plus déplorable, ces mêmes auteurs québécois francophones écrivent-ils maintenant leurs chansons en anglais? Les auteurs de ces séries ont-ils eux-mêmes fait ce choix?
J'aimerais qu'on m'explique pourquoi.


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3 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    8 octobre 2009

    Pourquoi?
    Bien, je suppose que c'est pour avoir l'air branché, moderne, ouvert sur le monde... Hip ou with it, pourrait-on dire...
    Sauf que quand on ouvre la porte à ça, il faut prévoir des conséquences...
    Je repense à la St-Jean en anglais de l'été dernier, à Rosemont. Supposément au nom de l'ouverture, la modernité, etc.

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    8 octobre 2009

    Ce n'est pas parce que les Français emploient certains mots de la langue de Shakespeare, qui sont passés dans le langage courant, que ces derniers sont réellement intégrés ou utilisés à l'écrit, il n'existe pas ce "French english" dont nous parle Monsieur Grandpapa et si vous avez pu observer cela, ce n'est le fait que d'une minorité.. peut-être bien parisienne, allez savoir !...Il faut vivre quelques temps dans la France profonde et vous pourrez voir combien nous faisons au contraire de la résistance ! . Les Anglais utilisent eux aussi des mots de la langue Française et personne ne vient dire qu'ils parlent un "English french" .. Il est des langues comme de tout d'ailleurs, chaque siècle y apporte quelque chose, une langue est vivante et subit des influences extérieures, les mots nouveaux sont digérés et assimilés. Qui se rappelle aujourd'hui que le mot "vasistas", était absolument inconnu juqu'à la guerre, ce mot est un mot allemand .. le voilà digéré et assimilé, il est vraiment Français aujourd'hui et se trouve dans tous nos dictionnaires .. alors que le mot allemand était en fait une phrase : "was ist das " et signifiait "qu'est ce que c'est" question posée par le gardien allemand à travers une ouverture minuscule d'un cachot ! Les Français, eux, ont appelé de ce nom la petite ouverture elle-même..
    Actuellement les chauffeurs de taxi de Marseille sont invités à venir apprendre, au cours d'un stage, quelques phrases typiques en Anglais, pour se faire comprendre des nombreux étrangers Anglais, Chinois, ou d'autres pays encore, qui visitent notre capitale provençale.. Sur la totalité de ces chauffeurs à peine une toute petite cinquantaine est venue faire un essai .. et croyez-moi, avec l'accent du midi, à la sauce de Marcel Pagnol, je ne sais si un Anglais de Londres ou un Chinois de Pékin arrivera à les comprendre.. il passera beaucoup d'eau encore dans le port de Marseille avant que cela ne se fasse, à moins que les Anglais ou les autres étrangers ne se mettent à parler... marseillais !..

  • Archives de Vigile Répondre

    7 octobre 2009

    Ce n'est peut-être qu'une imitation de ce que nous écoutons souvent provenant de France : films et télévisions. Ce que je nomme du ¨french english¨ parisianiste mondialiste.
    Au début des années soixante les Italiens sont tombés dans ce travers. Que reste-t-il aujourdh'hui du cinéma italien ?