Je soutiens Djemila

Communiqués 2013

Campagne de soutien et de financement
L’écrivaine et journaliste Djemila Benhabib, Prix international de la laïcité 2012 et finaliste du Prix Simone de Beauvoir en 2013, est actuellement poursuivie en justice par un établissement scolaire privé portant le nom Écoles musulmanes de Montréal (EMMS) pour avoir tenu publiquement des propos soi-disant « anti-coraniques » et « diffamatoires » (comme l’atteste la poursuite) lors d’une entrevue radiophonique au 98,5 FM à l’émission de Benoit Dutrizac, le 8 février 2012, qui donnait suite à un article publié sur son blogue du Journal de Montréal mettant en cause la dite école. Comme cette école religieuse créée en 1985 offre des services en maternelle, au primaire et au secondaire, est subventionnée en partie par des deniers publics à raison de plus de 400 000 $ par année, nous considérons qu’il est de notre devoir de nous questionner sur ses agissements ainsi que sur ses méthodes d’enseignements et le contenu de ses programmes.
Étant donné les moyens disproportionnés dont dispose cette institution scolaire affiliée à La Mosquée de Montréal et au réseau Muslim community of Montreal (MCQ) au ramification internationale, il nous apparaît que l’un des objectifs visés par cette poursuite est de plonger madame Benhabib dans une situation inextricable pour l’intimider, lui faire peur, contrarier son engagement et finalement la condamner au silence. Car force est de constater que ni la station radiophonique 98,5FM, ni Le Journal de Montréal n’ont été visés par la même poursuite.
Face à cette situation que nous jugeons très préoccupante, nous nous sommes organisés en Comité de soutien à Djemila Benhabib et nous avons désigné comme porte-parole, Louise Mailloux, professeur de philosophie, auteure et militante laïque, féministe et indépendantiste bien connue. A travers cette action, nous voulons apporter à Djemila Benhabib notre soutien et lui exprimer aussi l’admiration que nous vouons à son engagement constant en faveur de la société québécoise. Nous agirons désormais en qualité de Comité de soutien de Djemila et nous nous engageons à recueillir les fonds nécessaires pour défrayer ses frais juridiques. Par ailleurs, l’organisme à but non lucratif, Génération nationale, se chargera de coordonner les dons. A préciser que les noms des donateurs ne seront pas rendu publics.
L’auteure de Ma vie à contre-Coran, vous le savez, milite depuis des années contre l’intégrisme musulman et dénonce ses stratégies d’entrisme et ses ambitions hégémoniques aussi bien dans les pays musulmans qu’en Occident. La réduire au silence serait une perte considérable pour la liberté d’expression.
Puisque le précédent crée le droit, une victoire des accusateurs aurait des conséquences très graves pour l’avenir de notre société, en particulier en ce qui concerne la liberté de critiquer les religions. Ces enjeux qui touchent aux libertés fondamentales, au système éducatif ou encore à l’égalité entre les femmes et les hommes ou au droit du public à être informé, concernent tout le monde. Ils doivent retenir notre attention, plus encore, être débattus sur la place publique sans crainte de représailles de qui que ce soit.
Il est à souligner, dans cette affaire que les adversaires de madame Benhabib organisent des rallyes à travers des réseaux islamiques afin de financer leur cause et ce depuis 2012.
Nous devons faire preuve de solidarité envers madame Benhabib car cette affaire dépasse sa simple personne. Ce procès est d’abord et avant tout politique et idéologique. C’est une femme courageuse, une intellectuelle engagée en faveur de la laïcité et des droits des femmes ainsi qu’une farouche opposante à l’islam politique que l’on cherche à atteindre. C’est pourquoi nous vous invitons à soutenir cette campagne en faisant parvenir un don par l’entremise de ce lien.


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