Je crois que reprendre l’idée de l’Equality party est néfaste pour la majorité des Québécois et pour toutes les minorités du Québec. À mon sens, c’est la répétition du vieux plan de solitude à la Adam Thom, ce conseiller de Durham, dans le cadre d’un splendide isolement dans un mille carré doré nouveau genre.
1 — La minorité la plus choyée au monde
Exemple : En Estrie, ma région, les anglophones représentent 3 % de la population. Encore faut-il compter les mariages mixtes. Mais le Québec leur accorde 30 % des budgets de l’éducation et de la santé. C’est une illustration de la politique de bilinguisme institutionnel telle que nous la vivons dans le cadre fédéral. Politique occulte, évidemment. Résultat : les petits francophones manquent de grammaires et de dictionnaires pendant que les petits anglophones sont équipés d’ordinateurs dernier cri. Les millions que coûte cette passe antidémocratique sont comptabilisés sous le beau titre de « projet pilote ». Cela est d’autant plus choquant que les foyers anglophones paient 20 — 25 % moins de taxes scolaires que les foyers francophones.
À Montréal, ce n’est pas mieux. Illustrations avec le cas du CHUM et du MUHC. Per capita, les anglophones reçoivent quatre fois plus que les francophones.
Par ailleurs, les anglophones du Québec jouissent non seulement d’écoles, d’hôpitaux, de postes de radio, de télévision, de quotidiens, etc. en surnombre, ils sont sur représentés dans la fonction publique et évidemment dans l’industrie privée. Ils se disent dynamiques, nous traitent de paresseux, sans jamais mentionner que le système politique canadian est truqué à leur avantage dans le cadre fédéral actuel des banques, des juges, de l’armée, des puissants groupes de pression, alouette… je te plumerai.
2 — La minorité la plus riche du monde
Après 1760, les Anglais se sont monopolisé le commerce, la dictature gouvernementale et la violence armée. Être nommé gouverneur équivalait à un permis de tuer au point que les Anglais qui tiraient sur les Québécois étaient médaillés. Par exemple aux élections de 1833 à Sore. Entre 1760 et 1854, c’est-à-dire jusqu’à l’abolition des seigneuries, les Anglais se sont emparés, avec des procédés pas très catholiques, des 2/3 des seigneuries. Ce vol était dit légal puisque c’est eux qui faisaient la loi. Pierre E.Trudeau lui-même a parlé de mainmise grâce à la force du canon dans Le fédéralisme et la société canadienne-française, Montréal, 1867. C’était avant qu’il ne devienne premier ministre. Avant lui, on avait vu Wilfrid Laurier (« la confédération sera le tombeau des Canadiens-français » - 1867) changer son capot de bord aussi en devenant premier ministre du Canada - 1896.
Vint l’ère industrielle où les Anglo-Québécois, toujours seuls maîtres visibles de l’économie et occultes de la politique, ont relégué les Québécois au rang de cheap labor, une manière d’énergie moins chère que les chevaux. S’alliant avec le pouvoir ottawaien et toutes les autres provinces contre les Québécois et les Québécoises, les Anglo-Québécois se sont bâti des Westmount dans toutes les villes du Québec, des golden square miles, des quartiers réservés où les francophones étaient non seulement exclus, mais méprisés, y a qu’à lire les journaux de l’époque (quoi que les médias actuels ne donnent pas leur place!). Ces Westmount étaient dotés de tous les services (eau courante, égouts, pompiers, etc.) et l’espérance de vie se comparait à celle d’aujourd’hui, pendant que dans les quartiers francophones, l’espérance de vie se comparait plutôt à celle des quartiers pauvres du Tiers-monde. Cela devait durer jusqu’à la Révolution tranquille, ce merveilleux moment où le Québec a décidé de prendre les moyens pour devenir « maître chez nous ».
3 — La minorité la plus chialeuse du monde
Ici, je pèse mes mots parce que chialeux est un euphémisme. Les médias anglophones du Québec et du Canada n’en manquent jamais une pour découdre du Québec. Et leurs thuriféraires n’ont pas honte d’aller déblatérer dans les médias francophones. Évidemment, l’inverse serait censuré sinon puni. Richard Martineau a interviewé, sur les ondes de Télé-Québec, une journaliste anglophone très connue qui déblatérait carrément et insistait : Pauline Marois, la première ministre, veut tuer tous les anglophones du Québec. Rien de moins! Notre Martineau national lui-même faisait de grands yeux étonnés.
Depuis Durham dont le Rapport a inspiré l’idéologie canadienne officielle de l’assimilation des Québécois, cette ruling class ne cesse de décrier notre peuple comme petit, en retard, dégénéré, paresseux, ivrogne, etc. Nous y sommes exposés de façon subtile ou non, tous les jours, dans tous les médias. Tout ça laisse des marques. Ne fut-ce que l’insensibilité à sa propre détresse, si bien que des Québécois ne s’en rendent même plus compte. Ou se bouchent les oreilles, se ferment les yeux, pour éviter de trop souffrir. C’est ainsi que la ruling class nous a inculqué des complexes de névrosés qui travaillent contre leur propre intérêt dont il faut absolument se débarrasser. Trop périlleux. Seule l’indépendance peut nous rendre notre sens des responsabilités.
4 — Invitation
Au cours de la deuxième moitié du 20e siècle vint la Révolution tranquille. Et l’affirmation du Québec. La minorité anglaise du Québec en a pris note, mais a réagi en tentant d’écraser le moindre désir de liberté chez les Québécois.
Mais n’a-t-elle pas assez profité du Québec pendant deux siècles pour se mettre à l’aimer vraiment aujourd’hui? Après avoir décousu des Patriotes, mais démontré qu’elle ne peut abattre les Québécois, le temps est venu pour la minorité anglophone du Québec de se joindre à la majorité. Depuis le temps que nous les invitons à comprendre le beau, le bien et le vrai de la cause du Québec. C’est demander l’impossible diront les sceptiques. Mais non! N’avons-nous pas prouvé que nous, Québécois, pouvons vivre de façon pacifique avec toutes nos minorités? Que tous ces métissages sont richesses?
Le deuxième Equality party qui se fomente actuellement, est-ce une bonne idée? Une loyale intégration de la minorité anglophone ne présenterait-elle pas une meilleure solution?
Oui. Ensemble! En avant! Debout. En marche. Vive le Québec libre!
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