CDPQ

Ingérence politique, dites-vous ?...

PLQ et DBRS deux organisations qui auraient tout intérêt à se garder une petite gêne

Chronique de Jean-Claude Pomerleau

Le PLQ et DBRS sont bien deux organisations qui auraient tout intérêt à se garder une petite gêne lorsqu'il est question d'ingérence à la Caisse de dépôt.
Le désastre financier à la Caisse de dépôt en 2008 est directement attribuable à l’ingérence politique des libéraux (1) et à l'ingérence financière de l'agence de notation DBRS (2)
(1) Le tripotage politique de Jean Charest a commencé par la modification de la Loi sur la gouvernance de la Caisse en 2004 (Loi 78).
Commentaires de Jacques Parizeau sur les conséquences de la Loi 78 : « Jamais le bureau du PM n'a eu autant de pouvoir sur la Caisse », et « On a transformé un fond de pension en fond spéculatif ».
Rappelons que la Caisse a perdu 40 milliards $ en 2008, dont 30 dus à la crise, et 10 à sa surexposition aux produits dérivés (le rendement d'abord). Ainsi, le fameux papier commercial (PCAA non-bancaire) a occasionné une radiation d'actif de 6 milliards (auxquels s’ajoutent des pertes incidentes de 3 milliards : 2008-09). Or la principale agence de notation responsable de ces pertes sur le PCAA non bancaire était nulle autre que ... DBRS :
(2) DBRS : Le tripotage de la note AAA attribuée au papier commercial :
DBRS a été la seule agence de notation à accorder une note AAA au papier commercial (PCAA non-bancaire). Sans cette note, Coventree n'aurait jamais réussi à vendre ce produit toxique à la Caisse de dépôt.
Voici la révélation surprenante (jamais traduite en français) que nous a faite un journaliste du Globe and Mail, dans un commentaire portant sur les responsables du désastre des PCAA (non bancaire) : (…)
« But the one party that wears it more than anyone else is Canada’s DBRS Ltd. While U.S. rating agencies refused to endorse Canadian paper because of the OSFI-created bank loan flaw, DBRS jumped in and gave the notes its highest ratings. Without the DBRS rating, flawed Canadian ABCP would likely never have found a buyer.
Also worthy of question is DBRS’s close relations with ABCP issuers. The firm earned commissions on the notes it rated and wasn’t always quick to share bad news with investors.
It had become such a market booster that it rushed to reassure investors it "has no concerns" about the quality of ABCP issued by Toronto’s Nereus, even though the firm was reeling from a management exodus and legal battle with its parent Coventree Inc. »

Notons que ABCP (Asset-Backed Commercial Paper) est le terme anglais pour PCAA)

.....
Sur le rôle du Coventree Capital Group qui fut a cœur du scandale du PCAA non-bancaire, la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario l'a trouvé coupable d'avoir trompé ses actionnaires et ses clients en octobre 2011. La Caisse fut son principale client et son principal actionnaire; silence radio dans nos médias provinciaux
....
Ingérence politique à la Caisse , s'il y en a deux qui ne devraient jamais apparaitre ensemble sur la place publique pour en parler, c'est bien le PLQ et DBRS.


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2 commentaires

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    16 novembre 2012

    On peut télécharger gratuitement la brochure Agences de notation: au coeur des dérives de la finance au : www.iris-recherche.qc.ca
    (source : http://www.lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=4173 )
    JCPomerleau

  • Lise Pelletier Répondre

    14 novembre 2012

    En effet M.Pomerleau, que le PLQ se garde une petite gêne après nous avoir départi de 40 milliards de la CDP.
    Une commission d'enquête est-elle envisageable avec ce jugement contre Coventree en Ontario ?
    En 2013 ça fera 5 ans, la prescription s'applique-t-elle dans un cas semblable ?
    Raymond Bachand, candidat à la chefferie du PLQ, j'ai lu aujourd'hui dans "le journal de Montréal" qu'um membre du CA de la caisse fait une campage de levée de fonds pour l'appuyer.