Indépendance: une coquille vide ?

La véritable indépendance, ce serait l'affirmation courageuse d'une différence

Vers la République québécoise

Suite aux dernières élections, les dirigeants du PQ ont semblé ne pas
comprendre que leur défaite traduisait une profonde colère de leur
sympathisant naturels, dont je suis.
Oui il y a de la colère dans ce vote, et je ressens cette colère vis
à vis d'un parti, le Parti Québécois, qui depuis 1976, voilà plus de
trente ans, a été porté au pouvoir par un rêve et nous a fait rêver
d'un pays, mais n'a jamais eu le courage de prendre ce rêve à bras le
corps, de prendre acte des fabuleux momentums qu'à de si nombreuses
reprises, un peuple tout entier, descendant dans les rues, offrait si
généreusement à ses élus !
D'étapisme en "beau risque", de "conditions gagnantes" en "moments
opportuns", avec la consolation qu'il avait quand même un "bon
gouvernement", on ne s'étonnera pas que ce peuple enthousiaste, qui
chantait les victoires, qui pleurait les défaites, fleurdelisé au
vent, en se faisant dire "à la prochaine...", que ce peuple soit
fatigué, déçu, désillusionné, meurtri, et qu'il se sente comme trahi
par ses élus.
Le peuple de ces époques-là a maintenant entre quarante et soixante
dix ans !!! (comme moi)
La souveraineté ?... L'indépendance ?...

À l'intérieur de ces mots, si porteurs de rêves pour un peuple
vaincu, on n'a mis aucun contenu !

Ce sont des coquilles vides...

On ne sait toujours pas, trente ans plus tard, ce que serait ce pays
indépendant...

À quel autre pays il ressemblerait... et faute de modèle proposé, on
continue à ne pas être différent, ou si peu, du reste du Canada, au
point où l'on se demande à quoi bon le quitter...
Si les politiciens, entourés de ces innombrables penseurs,
spécialistes, scientifiques, sociologues, philosophes, artistes,
vieux paysans, pêcheurs, et sages amérindiens, qui forment la
richesse d'un peuple, et le Québec n'en manque pas, avaient
l'humilité de les entendre, ils parviendraient peut-être à sortir de
l'immense solitude où ils se trouvent, au point de ne plus rien
comprendre à ce qui se passe, coincés dans leurs rivalités
électorales, et leurs courts horizons de quatre ans, et définiraient-
ils enfin ce que pourrait être une véritable indépendance, tellement
plus vaste que les limites comptables et les accommodements de tous
ordres...
La véritable indépendance est trop noble pour n'appartenir qu'à un
seul parti.
La véritable indépendance, ce serait l'affirmation courageuse d'une différence.
Ce serait d'oser être le fer de lance, en Amérique du Nord, d'une
société tout aussi vivante et performante que ces sociétés
scandinaves qui nous ressemblent à bien des égards, dont nous parlons
souvent, et que nous admirons toujours, mais de loin... d'un peu trop
loin.
James Dormeyer.
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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    17 avril 2007

    « La véritable indépendance, ce serait l’affirmation courageuse d’une différence.» James Dormeyer
    17 avril 2007 Bruno Deshaies
    Le fait de la « différence » ne suffit pas pour qualifier l'indépendance d'un pays. Il y a ce quelque chose de plus que signifie pour un pays ou un peuple ou une nation d'être « disctinct ». Le Petit Robert définit ce mot en ces termes: « Qui ne se confond pas avec quelque chose d'analogue, de voisin (voir : indépendant, séparé).
    Nous invitons les internautes à lire notre mémoire devant
    La commission Bélanger-Campeau sur l'avenir politique et constitutionnel du Québec dont le titre était le suivant :
    De la DIFFÉRENCE à la DISTINCTION. Nous avons joint à ce mémoire quelques réflexions de RAYMOND ARON sur le thème « SOUVERAINETÉ ET FÉDÉRATION ». Il est curieux de constater que la pensée de Raymond Aron rejoint celle de Maurice Séguin. Ce document mériterait d'être lu sans faute par tous les indépendantistes.

  • Bruno Deshaies Répondre

    17 avril 2007

    17 avril 2007 Bruno Deshaies
    J'aimerais signaler que l'affirmation de la différence ne suffit pas pour faire l'indépendance du Québec. Quand nous voulons parler d'indépendance, il serait mieux de parler d'un pays distinct, car être distinct signifie signifie « qui ne se confond pas avec quelque chose d'analogue, de voisin » (voir indépendant, séparé). J'inviterais les internautes à consulter le texte du mémoire que j'ai déposé à
    La commission Bélanger-Campeau sur l'avenir politique et constitutionnel du Québec
    sous le titre
    De la DIFFÉRENCE à la DISTINCTION. Le mémoire est accompagné d'un DOCUMENT : « RAYMOND ARON : SOUVERAINETÉ ET FÉDÉRATION.» Curieusement, la pensée de Raymond Aron rejoint celle de Maurice Séguin. Un document à lire sans faute.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 avril 2007

    Lisez tout simplement ma chronique du 14 avril 2007 intitulée "Détournement de parti et démission collective des actuels décideurs du Parti québécois face au projet de pays" et vous allez comprendre comment André Boisclair et son équipe se sont moqués avec un cynisme désarmant de la volonté démocratiquement exprimée par les militantes et les militants du Parti québécois lors du XVè Congrès de juin 2005 qui exigeaient que l'élection porte sur le projet de pays que devait préparer les dirigeants du parti.
    Tous ces gens, membres de l'exécutif national, Monique Richard en tête, du caucus des députés, les François Legault, Louise Harel, François Gendron, Agnès Maltais, Diane Lemieux, Nicolas Girard, André Boisclair et al, tous les responsables des instances supérieures du parti, toutes et tous sont responsables de ce gâchis, de ce détournement de parti et de ce mépris souverain envers les militantes et les militants du PQ.
    Honte à vous!
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    13 avril 2007

    Vous avez entièrement raison, Monsieur Dormeyer. Je me suis toujours demandé comment il se faisait que ceux qui ont porté le flambeau de l'indépendance pouvaient être aussi déconnectés de la réalité, Et de manquer d'audace, de créativité, de façon à faire les choses comme nulle part ailleurs.
    Le plus navrant exemple étant évidemment André Boisclair qui ne parlait de souveraineté que du bout des lèvres et qui n'a jamais vu l'écoeurement viscéral des Québécois envers certains accomodements déraisonnables.
    De par sa situation géographique et avec ses ressources immenses en eau, le Québec pourrait être un pays riche, à condition qu'on prenne nos responsabilités, ce qui passe par la souveraineté.
    J'aime encore espérer...

  • David Poulin-Litvak Répondre

    13 avril 2007

    Personnellement, je cois fermement que le problème fondamental reste le projet de pays. Il ne sert à rien de mobiliser les gens autour d'un "projet référendaire", c'est autour d'un projet de pays original qu'il faudrait le faire. L'indépendance sans révolution, ce n'est qu'une indépendance de façade. Comme vous le dites si bien, le Québec doit être le fer de lance d'un projet d'État et de société intéressants, pas seulement pour nous, mais aussi pour le monde. Sans cela, franchement, je le dis, l'indépendance ne vaut pas la peine.
    Regardez les Américains, ils ont changé le monde, non par leur seule indépendance, mais par l'institutionalisation d'un régime, pour l'époque, fort progressiste, beaucoup plus juste. La république américaine est la révolution qui justifiait l'indépendance. L'indépendance indienne, avec notre cousin Gandhi, là aussi, les grands changements sociétaux, et une effervescence spirituelle notable, accompagnaient l'indépendance nationale.
    Quel est donc l'esprit du Québec? Quel est donc le projet du Québec? Voilà les deux questions qui sont au fondement d'un projet de pays. Le Québec province devenu pays ne suffit pas, l'histoire nous lance un défi, nous appelant à nous dépasser, saurons-nous le relever, et porter sur nos épaules une part du destin de l'humanité? Oui, nous le ferons, mais la question ne vient que d'être lancée, relevons le défi d'y trouver des réponses. Relevons le défi de rêver le pays, comme Luther King le sien, relevons le défi de chercher non pas à simplement être, mais à devenir, ce faisant nous avancerons, car le rêve est porteur d'avenir, c'est le germe du devenir.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 avril 2007

    Monsieur Dormeyer, loin de moi l’intention de vous faire un procès, mais force est de constater en vous lisant que vous n’êtes pas indépendantiste puisque vous demandez à être convaincu par un projet de société quelconque pour adhérer à cette idée. Vous êtes donc un tiède qui reproche aux tièdes leur tiédeur. En fait, vous souffrez du syndrome tant répondu parmi nous lequel se traduit par un attentisme aussi démobilisateur que contagieux. Un éteignoir qui reproche aux autres leur peu de feu.
    L’indépendance est l’aboutissement normal de tout peuple qui souhaite atteindre sa maturité. Bien sûr, il peut être intéressant d’y greffer un projet de société, d’ébaucher toutes sortes de scénarios, etc. Mais comme chacun possède sa vision des choses, ce processus de vouloir greffer coûte que coûte une multitude d’annexes explicatives et autant d’attendus, devient, finalement, un moyen dilatoire. Depuis le temps que l’on cherche à définir, redéfinir ce que sera un Québec souverain…
    Les américains, n’ont pas réfléchi un siècle avant de se libérer des anglais : ils savaient que l’indépendance devenait nécessaire ; ils l’ont faite.
    D’autre part, en 2007, dans notre société de plus en plus fractionnée, il est illusoire d’espérer un large consensus sur un projet de société. Plus on voudra définir le pays avec précision, plus il deviendra difficile d’avoir l’adhésion d’une majorité.
    Le seul consensus que nous devons rechercher est celui à faire autour de la nécessité de l’indépendance du Québec.
    La véritable indépendance, ce serait l’affirmation courageuse d’une différence, dites-vous.
    Notre différence, nous l’affirmons chaque jour dans ce que nous sommes, dans nos gestes, dans les moindres de nos actes, dans notre langue et notre culture, dans nos choix politiques. Seul un peuple incertain de sa différence ressentira le besoin de le crier sur les toits. En fait, moins un peuple s’affirme, plus il ressent le besoin de s’afficher. Et c’est bien là notre tendance. Et c’est là, également, une excellente raison pour faire l’indépendance : s’affirmer au lieu de perpétuellement s’afficher.
    Salutation

  • Archives de Vigile Répondre

    13 avril 2007

    L'indépendance, ce n'est pas une coquille vide. Ce sont les péquistes confédéralistes à tout crin qui l'ont vidée de toute substance. L'indépendance, c'est la liberté: ceux qui devaient nous y conduire ont préféré nous enchaîner.
    Depuis 1974 - donc plus de trente ans - que je prêche ce que vous dites. J'ai été victime de railleries (pour ne pas dire plus!) des péquistes confédéralistes, de plus en plus décimés dans un Québec abandonné. Comme vous, je n'ai pas trouvé la source pour m'abreuver. Je suis rentré à la maison, déçu d'un peuple qui se faisait manipuler par des dirigeants politiques de passage, qui aimaient mieux leur chèque de paie que la cause qu'ils dévaient défendre.
    Dommage ! Nous étions quelque chose comme un ...grand peuple!
    Nestor Turcotte - Matane