Indépendance nationale du Québec 400

400e Chronique

Tribune libre

«L’avenir, tu n’as point à le prévoir mais à le permettre.»

«Le passé est irréparable, mais le présent vous est fournis comme matériaux en vrac aux pieds du bâtisseur et c’est à vous d’en forger l’avenir.»

«Mais ne crois pas que penser le présent soit simple.»


«Mais vient l’heure où le poisson mord et où la ligne résiste.»

«Tu la connais, ta vocation, à ce qu’elle pèse en toi. […]
Et si tu la trahis c’est toi que tu défigures…»
(Infra., Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle, 1936/1948/1958/1961.)

Voilà qu’aujourd’hui, une fois de plus, une nation doit se «permettre» de «forger» son «avenir» (pour reprendre des mots de Saint-Exupéry). Et en effet :
«Viens l’heure où ce que tu voulais dire, tu ne l’as point dit à cause d’un autre mot que tu voulais garder, parce que cela aussi tu voulais le dire, et qu’il se trouve que ces deux vérités te résistent.»

Le temps est venu de voir clair dans les idées soutenues par les souverainistes. Le monde ordinaire attend des explications solides qui ne se limitent pas à un programme de gouvernement quel qu’il soit ou à un simple plan budgétaire vite désuet selon les aléas politiques et la conjoncture économique.
Le travail des indépendantistes québécois doit consister essentiellement à «forger l’avenir». L’ampleur de la tâche est telle que la multiplicité des forces éparpillées n’y parviendront jamais.
« Il n’est jamais que du présent à mettre en ordre. »

« Regarde mes jardins où les jardiniers vont dans l’aube pour créer le printemps, ils ne discutent point sur les pistils ni les corolles : ils sèment des graines. »

L’action exige une préparation. La préparation réclame à son tour la capacité d’échanger. L’échange suppose des interlocuteurs prêts à s’entretenir avec la détermination commune de se comprendre. Que faut-il faire ?
«Sache-le donc, toute création vraie n’est point préjugé sur l’avenir, poursuite de chimère et utopie mais visage nouveau lu dans le présent…»

« …mais sache que ta vérité se fera lentement car elle est naissance d’arbre et non trouvaille d’une formule… »

Qu’il est difficile le chemin critique à suivre qui amènera les Québécois à leur indépendance nationale. Notre « citadelle », celle de demain, doit se construire. L’indépendance et l’interdépendance pourraient nous dégager de la gangue coutumière que nous connaissons.
L’incompréhension du projet national est considérable. D’après mon expérience personnelle, les enjeux sont fondamentalement conceptuels. Il nous faut trouver les mots pour le dire. Pour l’heure, le galimatias historique, politique et économique ne parvient pas à convaincre une majorité solide de Québécois.

« Car la seule invention véritable est de déchiffrer le présent sous ses aspects incohérents et son langage contradictoire. »

Devant l’incontournable indépendance du Québec, il est ridicule d’errer invariablement entre l’indépendance, le souverainisme ou l’annexion permanente. Prendre collectivement position pour le Québec indépendant, c’est reconnaître une fin en soi intelligente, légitime et possible. Sur cette question de la plus haute importance, les Québécois doivent parler d’une seule voix.
En cette nouvelle année 2013, il me semblait plus utile de faire lire quelques pages de Citadelle, cette œuvre posthume d’Antoine de Saint-Exupéry, afin d’impulser un souffle nouveau dans le discours des souverainistes sur l’«empire» qui devrait les habiter, de cet empire qui est à la fois «domaine» d’un groupe humain organisé et «temple» pour toute une société, puis «demeure».
«Tu veux qu’ils s’aiment ? Ne leur jette point le grain du pouvoir à partager. Mais que l’un serve l’autre. Et que l’autre serve l’empire. Alors ils s’aimeront de s’épauler l’un l’autre et de bâtir ensemble.»(Chapitre XV, p. 563.)

« Ô citadelle, ma demeure, je te sauverai des projets de sable, et je t’ornerai de clairons tout autour, pour sonner contre les barbares ! »(Chapitre II, p. 517.)

Citadelle
Chapitres LVI et LVII
LVI
//649// Et c’est le même secret que je t’enseigne. Ton passé tout entier n’est qu’une naissance, de même que, jusqu’aujourd’hui, les événements de l’empire. Et si tu regrettes quelque chose, tu es aussi absurde que celui-là qui regretterait de n’être point né à une autre époque ou petit alors qu’il est grand ou dans une autre contrée et qui puiserait dans ses absurdes rêveries son désespoir de chaque instant. Fou celui qui se ronge les dents sur le passé qui est bloc de granit et révolu. Accepte ce jour comme il t’est donné au lieu de te heurter à l’irréparable. Irréparable n’a point de signification car c’est la marque de tout passé. Et comme il n’est point de but atteint, ni de cycle révolu, ni d’époque achevée, sinon pour les historiens qui t’inventeront ces divisions, comment saurais-tu qu’est à regretter la démarche qui n’a pas encore abouti et qui n’aboutira jamais – car le sens des choses ne réside point dans la provision une fois faite que consomment les sédentaires, mais dans la chaleur de la transformation, de la marche, ou du désir ? Et celui-là qui vient d’être battu et sous le talon de son vainqueur se recompose, je le dis plus victorieux dans sa démarche que celui-là qui jouit de sa victoire d’hier comme un sédentaires de ses provisions, et s’achemine déjà vers la mort.
Alors, me diras-tu, vers quoi dois-je tendre ? Puisque les buts n’ont point de signification. Et je te répondrai ce grand secret qui se cache sous des mots vulgaires et simples que la sagesse peu à peu au long de la vie m’a enseigné : à savoir que préparer l’avenir ce n’est que fonder le présent. Et que ceux-là s’usent dans l’utopie et les démarches de rêve qui poursuivent des images lointaines, fruits de leur invention. Car la seule invention véritable est de déchiffrer le présent sous ses aspects incohérents et son langage contradictoire. Mais si tu te laisses aller aux balivernes que sont tes songes creux concernant l’avenir, tu es semblable à celui-là qui croit pouvoir inventer sa colonne et bâtir des temples nouveaux dans la liberté de sa plume. Car comment rencontrerait-il son ennemi et, ne rencontrant point d’ennemi, par qui serait-il fondé ? Contre qui modèlerait-il //650// sa colonne ? La colonne se fonde à travers les générations, de son usure contre la vie. Ne serait-ce qu’une forme, tu ne l’inventes point mais tu la polis contre l’usage. Et ainsi naissent les grandes œuvres et les empires.
Il n’est jamais que du présent à mettre en ordre. À quoi bon discuter cet héritage ? L’avenir, tu n’as point à le prévoir mais à le permettre.
Et certes tu as du travail quand le présent t’est fourni comme matériaux. Et moi, cet assemblage de moutons, de chèvres, de champs d’orge, de demeures, de montagnes qui sont dans l’instant, je le dis domaine ou empire, j’en tire quelque chose qui n’y était pas et que je dis un et simple, car qui y touchera par l’intelligence le détruira sans l’avoir connu, et ainsi je fonde le présent, de même que l’effort de mes muscles, quand j’accède à la crête, organise le paysage et me fait assister à cette douceur bleue où les villes sont comme des œufs dans les nids des campagnes, ce qui n’est ni plus vrai ni plus faux que les villes vues comme navires ou comme temples, mais autre. Et du sort des hommes il est en mon pouvoir de faire un aliment pour ma sérénité.
Sache-le donc, toute création vraie n’est point préjugé sur l’avenir, poursuite de chimère et utopie, mais visage nouveau lu dans le présent lequel est réserve de matériaux en vrac reçus en héritage, et dont il ne s’agit pour toi ni de te réjouir ni de te plaindre, car simplement comme toi, ils sont, ayant pris naissance.
L’avenir, laisse-le donc comme l’arbre dérouler un à un ses branchages. De présent en présent l’arbre aura grandi et entrera révolu dans sa mort. Ne t’inquiète pas pour mon empire. Depuis qu’ils ont reconnu ce visage dans le disparate des choses, les hommes, depuis que j’ai fait œuvre de sculpteur dans la pierre, j’ai donné, dans la majesté de ma création, un coup de barre à leur destinée. Et dès lors ils iront de victoire en victoire, et dès lors mes chanteurs auront quelque chose à chanter, puisque au lieu de glorifier des dieux morts ils célèbreront simplement la vie.
Regarde mes jardins où les jardiniers vont dans l’aube pour créer le printemps, ils ne discutent point sur les pistils ni les corolles : ils sèment des graines.
Alors vous, les découragés, les malheureux et les vaincus, je vous le dis : vous êtes l’armée d’une victoire ! //651// Car vous commencez dans cet instant et il est beau d’être aussi jeune.
Mais ne crois pas que penser le présent soit simple. Car alors te résiste la matière même dont tu dois faire usage, alors que ne résisteront jamais les inventions sur l’avenir. Et celui-là qui se couche dans le sable aux alentours d’un puits tari et qui déjà s’évapore dans le soleil, comme il marche bien dans son rêve. Et combien lui deviennent faciles les grandes enjambées vers sa délivrance. Comme il est aisé de boire en rêve puisque tes pas t’apportent l’eau comme des esclaves bien huilés et qu’il n’est point de ronces pour te retenir.
Mais aussi cet avenir qui manque d’ennemis ne devient-il point et tu agonises, et le sable crisse entre tes dents, et la palmeraie et le fleuve lourd et les chants des laveuses de linge chavirent lentement dans la mort.
Mais qui marche véritablement s’abîme les chevilles aux pierres, lutte contre les ronces et s’ensanglante les ongles dans les éboulis. Car ils lui sont fournis, tous les échelons de son escalade dont il doit triompher, un à un. Et l’eau, il la crée lentement avec sa chair, avec ses muscles, avec les ampoules de ses paumes, avec les blessures de ses pieds. À brasser les réalités contradictoires il tire l’eau de son désert de pierres à la force de ses poignets, comme le boulanger qui pétrit la pâte la sent peu à peu se durcir, s’augmenter d’une musculature qui lui résiste, se nouer en nœuds qu’il doit rompre, et c’est qu’il commence de créer le pain. Ainsi de ce poète ou de ce sculpteur qui d’abord travaillait le poème ou la pierre dans une liberté ou il se perdait, libre qu’il était de faire sourire ou pleurer son visage, se pencher à droite ou à gauche, et, dans une telle liberté, ne réussissant point à devenir. Mais vient l’heure où le poisson mord et où la ligne résiste. Viens l’heure où ce que tu voulais dire, tu ne l’as point dit à cause d’un autre mot que tu voulais garder, parce que cela aussi tu voulais le dire, et qu’il se trouve que ces deux vérités te résistent. Et tu commences de raturer comme tu commences de pétrir dans ta glaise un sourire qui commence de te défier. Tu ne choisis point l’un ou l’autre, au nom d’une logique verbale, mais tu cherches la clef de voûte de tes vérités contradictoires, car rien n’est à perdre – et tu devines //652// que ton poème se fait ou qu’un visage va surgir de la pierre, car déjà te voilà entouré d’ennemis bien-aimés.
Ainsi n’écoute jamais ceux qui veulent te servir en te conseillant de renoncer à l’une de tes aspirations.
Tu la connais, ta vocation, à ce qu’elle pèse en toi.
Et si tu la trahis c’est toi que tu défigures, mais sache que ta vérité se fera lentement car elle est naissance d’arbre et non trouvaille d’une formule,
car c’est le temps d’abord qui joue un rôle, car il s’agit pour toi de devenir autre et de gravir une montagne difficile.
Car l’être neuf qui est unité dégagée dans le disparate des choses ne s’impose point à toi comme une solution de rébus, mais comme un apaisement des litiges et une guérison des blessures. Et son pouvoir, tu ne le connaîtras qu’une fois qu’il sera devenu.
C’est pourquoi j’ai toujours honoré d’abord pour l’homme, comme des dieux trop oubliés, le silence et la lenteur. [N. B. Notre choix de segmentation de la présentation de ce paragraphe.]
LVII
[…]
//653// Où voyez-vous qu’il y ait lieu de désespérer ? Il n’est jamais que perpétuelle naissance. Et certes il existe, l’irréparable, mais il n’y a rien là qui soit triste ou gai, c’est l’essence même de ce qui fut. Est irréparable ma naissance puisque me voici. Le passé est irréparable, mais le présent vous est fournis comme matériaux en vrac aux pieds du bâtisseur et c’est à vous d’en forger l’avenir.
RÉFÉRENCE :
Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944), Citadelle, Paris, Gallimard, 1961, p. 649-653 (coll. « La Pléiade »).


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1 commentaire

  • Bruno Deshaies Répondre

    20 janvier 2013

    QUÉBEC ET L’IDENTITÉ CULTURELLE
    Qui est Réjan Labrie ?
    Il est né en 1954.http://www.vigile.net/_Labrie-Rejean
    Il a écrit :
    Les utopistes sont-ils de faux amis, de faux nationalistes ? L’indépendance doit servir à fortifier l’enracinement identitaire. Tribune libre de Vigile samedi 12 janvier 2013(2013-01-18 22:05: 580 visites +13 messages
    http://www.vigile.net/Les-utopistes-sont-ils-de-faux
    LES HÔPITAUX, LES GARDERIES, LES PONTS, LES ÉCOLES, TOUT SERA PAREIL DANS 10 ANS. L’indépendance doit être remise à la une des priorités de notre société.
    Tribune libre de Vigile, jeudi 18 octobre 2012. L’indépendance, elle, apportera des solutions à des tas de questions de base. http://www.vigile.net/L-independance-doit-etre-remise-a
    Quelles sont les questions qu’il se pose ?
    «Peut-on imaginer une Catalogne libre, mais sans Catalans dedans ? Peut-on imaginer une Écosse libre, mais sans Écossais dedans?»
    Et un Québec libre sans Québécois, que nous dit-il ?
    «On ne bâtit pas un pays pour imposer un système utopique quelconque, on le bâtit pour les gens qui partagent une identité culturelle collective à léguer en héritage aux générations futures. C’est un geste noble et généreux qui cherche à s’inscrire dans la durée et qui démontre le profond attachement que nous avons envers les nôtres.»
    À la lumière de ces quelques propos, il serait bon de relire cet extrait de Saint-Exupéry :
    « Mais si tu te laisses aller aux balivernes que sont tes songes creux concernant l’avenir, tu es semblable à celui-là qui croit pouvoir inventer sa colonne et bâtir des temples nouveaux dans la liberté de sa plume. Car comment rencontrerait-il son ennemi et, ne rencontrant point d’ennemi, par qui serait-il fondé ? Contre qui modèlerait-il sa colonne ? La colonne se fonde à travers les générations, de son usure contre la vie. Ne serait-ce qu’une forme, tu ne l’inventes point mais tu la polis contre l’usage. Et ainsi naissent les grandes œuvres et les empires. »
    Dans la foulée de cette 400e chronique, j’aimerais signaler plus particulièrement la contribution de ce «Vigiliste» qui aborde la question du Québec dans une perspective qui est rarement exprimée ouvertement. Il n’est pas nécessaire d’être d’accord pleinement avec lui mais il faut croire que la vérité ne peut pas être obligatoirement dans l’œil des Anglo-Québécois ni le vivre ensemble sans l’acceptation de la grandeur de la majorité des Québécois-Français ni, non plus, dans l’idéologie du fédéralisme à tout crin comme une panacée aux problèmes de société.
    « Car l’être neuf qui est unité dégagée dans le disparate des choses ne s’impose point à toi comme une solution de rébus, mais comme un apaisement des litiges et une guérison des blessures. Et son pouvoir, tu ne le connaîtras qu’une fois qu’il sera devenu. » (Supra, Saint-Exupéry)
    Les Québécois-Français devront apprendre que l’indépendance est un bien en soi, que la culture des Canadiens annexés à l’empire britannique est française et qu’elle dure dans le temps.
    Saint-Exupéry écrit :
    «Ton passé tout entier n’est qu’une naissance, de même que, jusqu’aujourd’hui, les événements de l’empire.» (Supra, Saint-Exupéry)
    Ces «événements de l’empire», c’est-à-dire de la vie organisée de la société canadienne sous le régime français,(http://www.rond-point.qc.ca/histoire/massey-03.html) était un exploit de la colonisation française (voir Guy Frégault http://www.fondationlionelgroulx.org/Guy-Fregault-1918-1977.html). Puis, en fin de compte, malgré toutes les lacunes de cette colonisation,(http://www.collectionscanada.gc.ca/cha-shc/008004-119.01-f.php?&b_id=H-3&ps_nbr=1&brws=y&&PHPSESSID=msme64or0u78uoup1edgadkoq3) on trouve finalement une société qui s’installe sur tout le continent en Amérique du Nord. Mais, comme le signalait Maurice Séguin, «c’est petit mais complet». (http://www.rond-point.qc.ca/auteur/livres/nationalismes.html)
    Le Québec d’aujourd’hui est le fruit de cette histoire interrompue en 1760. La France est éliminée et une nouvelle colonisation anglaise débute sur les lieux de naissance des « Canadiens » (français). La «citadelle» édifiée en Nouvelle-France avec l’aide de la Métropole française subira les conséquences très lourdes de cette «défaite fondamentale » qui « prend tout son sens quand la nation vaincue ne peut plus, dans son ensemble ou dans sa majeure partie, retrouver la maîtrise de sa vie (pour toujours ?)» [cf., Chapitre troisième dans Les Normes].
    Les cheminements vers l’annexion, la subordination, la superposition et ultimement l’assimilation sont, pour le dire brutalement, les conséquences de la «défaite fondamentale» pour la nation conquise, ce «qui produit une annexion graduelle où la nation vaincue [le cas de la nation québécoise] devient minoritaire au cours des âges par invasion et consolidation d’une autre nation devenant majoritaire [par ex. : les British Americans du Canada-Anglais]». Les Anglo-Québécois sont les héritiers de la trajectoire suivie par les «vainqueurs» depuis la «défaite» des Canadiens.
    Est-ce que cette défaite est «irréparable»? Est-ce «pour toujours?» comme se le demande Maurice Séguin? Il répond : «C’est avant tout une question de force plutôt qu’une question de justice. Une nation a le «droit» que lui confère sa «force»...».
    Aucun parti politique provincial ou fédéral québécois ne réussira à réaliser l’indépendance nationale du Québec sur les bases de la lutte nationale inscrite dans le cadre réducteur de la politique-domaine-des-rivalités-partisanes. Le défi d’aujourd’hui n’est pas conjoncturel mais structurel. Le renversement de situation exige une cohésion de pensée sur la finalité de l’unité nationale québécoise et une prise de position claire sur l’indépendance et son corollaire, l’interdépendance. L’ouverture sur le monde passe par la présence par soi au monde.