Incarner la démocratie

Tribune libre

Incarner la démocratie
« Des mots, mots, des mots démocratie » : que voilà bien exprimé par cet orfèvre de la langue qu’est Richard Desjardins, ceux qui nous bercent de mots pour nous garder dans un profond sommeil et dans un infantilisme pathétique. Ce que nous croyons être notre démocratie n’est en fait qu’un décor de studio dans lequel ceux qui sont censés nous représenter jouent en permanente au service des mandarins, ou d’un parti politique, ou encore des industriels. Relevons-nous! La position de l’autruche a bien entendu la particularité de tenir la tête éloignée de la lumière, mais cette malencontreuse position met également en péril notre dignité.
À un journaliste venu le visiter sur son île avec lequel il était attablé, Félix aurait eu cette réponse à la fois simple et édifiante. À la question : «Réalisez-vous Monsieur Leclerc que les Québécois vous considèrent comme un grand homme? », il répondit en se levant : « C’est si facile de paraître grand quand tout le monde est assis. » Merci à ceux et celles qui se tiennent debout; à ce page qui rappelle à un premier ministre que son gouvernement même majoritaire est illégitime selon l’esprit même de la démocratie puisque la majorité de la population l’a rejeté. À ces députés qui quittent leur parti afin d’exprimer leur aversion à cette façon de faire de la politique; populiste, électoraliste et bassement partisane qui les empêche de faire leur travail avec dévouement envers le citoyen avec honneur et fierté. À tous ceux et celles qui dénoncent et les autres qui acceptent de payer le prix. Parce qu’il y a un coût. Mais le devoir lui n’a pas de prix. C’est cette petite voix à l’intérieur qui dit : Non, c’est assez!
À ceux qui croient que nous sommes des victimes et que nous ne pouvons rien faire, je dis qu’ils ont raison sur une base individuelle, mais tort au niveau collectif. Un travail colossal a déjà été entrepris. Consultez entre autres les « États généraux sur la réforme des institutions démocratiques » tenus au mois de février 2003 » et dont le texte est disponible sur le site du MDCQ (Mouvement Démocratie et Citoyenneté du Québec) dont les recommandations citoyennes n’ont pas été entendues par nos politiciens, mais qui demeurent toujours pertinentes et sont portées à bout de bras par quelques-uns qui ont décidé de se battre.
Oui, il faut changer notre façon de faire de la politique. Oui, il faut réhabiliter chez nous une véritable démocratie. Mais, nous ne pouvons pas laisser ces décisions dans les mains de ceux qui bénéficient du statu quo. Nous devons le faire nous-mêmes parce que c’est notre devoir de citoyen. Oui, cela demande du travail, de l’implication citoyenne et du courage. Mais, debout la vue est plus belle.


Un simple citoyen
Pierre Roy
Longueuil


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