Départ de JM Aussant

Il est temps de tourner la page !

Tribune libre

Les réactions se multiplient sur les médias sociaux suite au fait que Jean-Martin Aussant retourne travailler pour Morgan Stanley à Londres. Soit, il quitte le Québec pour aller travailler. Déjà certains parlaient de trahison lors de sa démission, maintenant les accusations se multiplient avec son départ pour l’Angleterre.
Comment faire court… Jean-Martin Aussant est un homme, avec des qualités et des défauts. Mettre au monde Option nationale est un de ses bons coups, le quitter prématurément en est un moins bon. Si Jean-Martin est excellent pour calculer les chiffres, et le fait que Morgan Stanley le réembauche le prouve, cela ne veut pas dire qu’il ait su mesurer avec précision les répercussions sur sa vie qu’allait avoir la tâche de mettre Option nationale sur pied. Combien de catastrophes sont le résultat d’une bonne intention?
Moi-même, en tant que simple militant de la jeune génération, je néglige ma femme Sabrina et ma fille Maïka plus que je ne le voudrais pour faire avancer une cause qui nous dépasse tous. Je les remercie d’ailleurs pour leur compréhension, mais qu’à cela ne tienne, j’ai séduit ma femme dès le premier rendez-vous en lui parlant politique. Elle savait dans quoi elle s’embarquait! Quant à ma fille, il est plus que temps qu’elle ait son pays!
Quoi qu’il en soit, Jean-Martin est parti, il a quitté Option nationale et pour ma part, j’avais déjà tourné la page lors de sa démission. Certes, il a accouché de l’enfant qu’est Option nationale et certains pourraient prétendre avec une certaine justesse qu’il fuit ses responsabilités. Néanmoins l’enfant demeure. Allons-nous laisser l’enfant mourir parce que son père l’a abandonné? La réponse est non.
Grâce à Jean-Martin, nous avons un véhicule nous permettant de réaliser l’indépendance à notre disposition. Il ne reste plus qu’à l’investir correctement! En tant qu’indépendantistes, allons-nous vraiment cracher sur un parti politique qui a un demi-million de dollars de budget par année pour faire avancer l’indépendance? Une première depuis le référendum de 1995? La réponse est encore non!
Alors qu’une vaste majorité de québécois ignorent encore qui est Jean-Martin Aussant, je crois qu’il n’y a que nous, militants, qui voient en lui un être irremplaçable et cela n’a pas sa place. Aucun être humain ne devrait avoir à porter seul une cause qui le dépasse de loin et il faut une fois pour toutes rompre avec notre attente d’un messie qui fera le travail à notre place!
Certes, le départ de Jean-Martin est une perte, mais son argumentaire économique demeure et son empreinte demeure. C’est une carte de moins dans notre jeu pour convaincre, mais ce n’est pas la fin du monde, ni d’Option nationale.
Pourquoi? Tout simplement parce que trop d’entre nous se retrouveraient orphelins politiques. Option nationale n’est pas seulement le parti de la relève indépendantiste, c’est le parti de la relève tout court! C’est en son sein que les jeunes générations de québécois ont décidé d’investir la politique en premier lieu et où ils feront leur place!
Jean-Martin a profité de sa position et d’une certaine notoriété pour poser le geste que nombre d’entre nous, indépendantistes, rêvions de faire. Créer un nouveau parti pour réaliser l’indépendance du Québec! Le nombre excessif de petits partis et d’organisations indépendantistes qui sont nés au cours des dernières années témoigne de cette soif. Or seul Jean-Martin était dans une position pour réussir et je le remercie pour cela! Maintenant à nous de jouer!
Plusieurs chroniqueurs nous voient déjà morts, mais est-ce nouveau? Dès que l’idée d’Option nationale a été avancée, du jour un jusqu’à aujourd’hui ils ont prédit notre mort. Certes, certains se sont ravisés à l’occasion devant nos prouesses, mais nous n’avons jamais cessé d’être sous-estimés, Jean-Martin ou pas, alors à nous de nous y faire.
Nous avons subi un revers avec le départ de Jean-Martin, mais pour moi il s’agit simplement d’un pas de recul pour faire deux pas en avant dans la bonne direction. Car parlant de direction, n’y avait-il pas de nombreuses critiques à son endroit? Voyons le bon côté des choses, il s’agit d’une occasion en or de corriger le tir à la foi au niveau de la direction et de la chefferie avec une personne qui aura bien mesuré l’ampleur de la tâche avant de se lancer!
Aussi, je sais qu’entre indépendantistes, on a tendance à se battre et à avoir de nombreuses prises de bec, ce qu’on nous reproche souvent. Pourtant, il s’agit là d’un comportement tout à fait naturel. Pour être indépendantiste, il faut avoir une certaine force de caractère et lorsque des individus aux forts caractères se côtoient, il est inévitable que des frictions surviennent.
De l’extérieur, c’est peut-être perçu comme un point faible, car le travail d’équipe est plus difficile, mais dans les faits c’est une grande force, car pour chaque meneur qui tombe au combat, il y en a dix pour prendre la relève! Force qui est secrètement enviée par nos adversaires politiques!
Nous recherchons l’indépendance à l’intérieur même de notre équipe et c’est pourquoi il est impossible de bâtir un système centralisé dans un parti indépendantiste. La décentralisation est un système gagnant qui permettrait un dynamisme sans précédent sur le terrain au sein des forces indépendantistes et j’ose croire que la prochaine direction le comprendra!
Finalement, le départ de Jean-Martin pour Londres n’aurait pas causé tout un émoi n’eût été qu’il fut médiatisé à outrance par nous, militants. Ne serait-il pas plus judicieux au sein d’Option nationale de partager à outrance les idées et les bonnes nouvelles au lieu de donner de l’importance aux moins bonnes en publiant et en publiant de nouveau les attaques à notre endroit?
Présentement, nous semblons être notre pire ennemi sur les médias sociaux, mais vous savez la bonne nouvelle? C’est que ça, c’est quelque chose qu’on peut contrôler en partageant intelligemment ce qui mérite de l’être et en cessant de commenter ce qui n’a pas d’importance.
Agissons sur ce dont nous avons le contrôle et la suite viendra d’elle-même!
Grégory Vézeau
Ex-candidat dans la circonscription d’Abitibi-Ouest

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Grégory Vézeau3 articles

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membre du conseil exécutif du PQ.-Abitibi-Ouest

représentant jeune du comté et du député.





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5 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    16 août 2013

    Regard vers "l'inconnu",
    En effet, les Carrés Rouges ont frappé fort l'an dernier, pour l'égalité des chances. Le mouvement venu de "indignons-nous" a été porté par trois têtes d'affiches parmi les jeunes. Léo, Gabriel et Martine aux entraîné à leur suite une bonne partie des jeunes, mais dans les grandes marches des 22 du mois, il y avait beaucoup de "gris". Les 3 leaders ont été un peu tiédis à la suite des promesses non tenues par un pouvoir émasculé. Et ce qu'on avait cru un réveil massif de la jeunesse au Québec semble maintenant avoir tourné en feu de paille d'individualisme. Les "gris" n'ont pas changé d'idée: le pays qu'ils ont sous les pieds, ils veulent l'officialiser. Mais ils ne pourront pas voter tous seuls: il faut que TOUS les Québécois votent ENSEMBLE, préférablement pour donner le VRAI pouvoir au parti que le ROC qualifie de SEPARATIST! L'idée, c'est de signifier à la PM un ordre catégorique pour qu'elle nous convie à une élection référendaire sur le sujet de l'expulsion de notre territoire de ces faux maîtres qui nous exploitent.

  • François Ricard Répondre

    14 août 2013

    Oui, J-M- Aussant voyait en l'ON le parti de la relève. La place aux jeunes. Bien d'accord. Mais les jeunes ne réussiront pas seuls.
    Les "babyboomers" ont beaucoup fait pour mettre sur pied le Québec inc et faire progresser l'idée de souveraineté. Ils ont essuyé un cuisant échec en 1995, échec qui les a ébranlés.
    Ces "babyboomers" s'en vont maintenant à la retraite. Pour la majorité d'entre eux, ils ont encore la santé, le temps et l'argent. Il faudrait les inciter à mettre l'épaule à la roue pour compléter le beau travail qu'ils avaient commencé.
    Les jeunes et les vieux pourraient faire une troupe du "tonnerre".

  • Stéphane Sauvé Répondre

    14 août 2013

    Je suis d'accord avec vous monsieur Vézeau sur l'esprit et le fond de votre article.
    A partir de là, on fait quoi ?
    ON ne pourra pas percer avec son 500 000$ de budget annuel si il ne se donne pas les moyens de ses ambitions. Convaincre dans le contexte actuel requerra plus qu'une bonne intention.
    Et pour convaincre ca prends des moyens. Et si on a pas ces moyens, il faut alors innover à la "David", et trouver le lance pierre, la bonne pierre, le bon angle d'attaque et visez juste.
    En d'autres termes, ca prends de la vision et beaucoup d'innovation lorsque l'opposant a tant de moyens.
    Je suis prêts à me réembarquer dans l'aventure de ON si son prochain Chef a cette ouverture pour "une autre facon de faire".

  • Archives de Vigile Répondre

    14 août 2013

    Bravo M. Vézeau! Bien dit ! Retroussons nos manches et avançons! Nous avons une patrie à libérer de ce carcan fédéral de merde! Vive la République démocratique du Québec!

  • Marcel Haché Répondre

    14 août 2013

    J’ai bien aimé votre texte Grégory Vézeau.
    Dans tous les partis politiques, il vient un temps où les militants se posent des questions sur la chefferie de leur formation. C’est normal et c’est très sain. Si la chefferie d’un parti n’était jamais questionnée, ce n’est plus à un chef à qui nous aurions affaire, mais à un gourou. Et le parti du gourou serait une secte.
    Tôt ou tard, Option Nationale se serait demandé si JMA était capable de « livrer la marchandise ». Ce n’est pas l’homme qui aurait alors été visé, c’est le chef. Ce sont ses qualités de chef bien davantage que tous les diplômes qu’il détient qui auraient été questionnées. Et cela aurait été parfaitement normal.
    Tôt ou tard, le flair politique de JMA aurait été questionné… et pour une raison fondamentale : l’indépendance ne se fera pas parce que c’est une bonne affaire. Personne n’est assuré de rien à cet égard. Cela n’est d’ailleurs pas si important ni décisif dans cette Cause qui nous dépasse tous, vous avez raison sur ce point, une Cause qui reste malgré tout une affaire de cœur avant d’être une affaire de tête.
    Nous-Nous- n’avons pas besoin d’être rassurés sur les outils qu’il y aurait dans le Coffre. Nous avons besoin de Nous aimer nous-mêmes suffisamment pour Nous donner un Coffre, dont Nous savons pertinemment (même chez les libéraux) que Nous aurions dedans tous les outils. La Question Nationale n’est pas qu’une question d’outils ou de fric… sans quoi l’Indépendance serait acquise depuis longtemps. Et Nous n’avons plus besoin de gourous (non plus que de professeurs), mais Nous aurions bien besoin de chefs qui Nous aiment suffisamment pour Nous présenter l’Indépendance comme un cadeau que Nous méritons, plutôt qu’un deal calculateur et calculé en tous points.
    L’indépendance ne peut survenir que si les indépendantistes sont au Pouvoir du seul État qui Nous reste. O.N. pourrait bien passer son tour la prochaine fois, la dernière fois…