Idlib: les informations sur l’attaque chimique sont arrivées bien avant la frappe

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Une opération médiatique entièrement programmée

Les premières informations sur l’attaque chimique du 4 avril ont commencé à affluer quelques heures avant la frappe réalisée par les Forces aériennes syriennes, selon le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem.
Les premières informations faisant état d’une attaque chimique sont arrivées quelques heures avant que l’aviation syrienne ne réalise le 4 avril sa première frappe sur un entrepôt de munitions du groupe terroriste Front al-Nosra, a déclaré ce jeudi le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, lors d’une conférence de presse à Damas.

« L’annonce de ce qui s’est passé à Khan Cheikhoun [dans la province d'Idlib, ndlr] est arrivée à 6h00, alors que la première frappe des Forces aériennes syriennes sur un entrepôt de munitions du groupe terroriste Front al-Nosra, contenant des armes chimiques, a été effectuée à 11h30 », a expliqué le ministre.

La coalition nationale syrienne a fait état, mardi, de 80 morts et de 200 blessés dans une attaque chimique à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib, imputant cette attaque aux forces gouvernementales syriennes. Le commandement de l'armée syrienne a rejeté les accusations et a reporté la responsabilité sur les djihadistes et leurs protecteurs.
Le ministère russe de la Défense a communiqué que l'aviation syrienne avait attaqué à Khan Cheikhoun un entrepôt de munitions des terroristes contenant des arsenaux d'armes chimiques destinés à des combattants en Irak. Une enquête sur l'incident a été ouverte par l'Onu et l'OIAC, mais aucune de ces deux organisations n'a publié de conclusions sur les coupables éventuels.
Précédemment le président syrien Bachar el-Assad avait déclaré que le gouvernement syrien n'avait utilisé aucune arme de destruction massive, arme chimique comprise, contre son peuple. Il a rappelé qu'en 2013 Damas avait donné son accord au démantèlement de ses armes chimiques et qu'à l'heure actuelle il ne disposait pas de stocks de ces armes.
La Syrie a adhéré à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques après une vaste attaque chimique en août 2013 dans la Ghouta, banlieue orientale de Damas. Cette démarche résultait d'un accord entre la Russie et les États-Unis sur la destruction des armes chimiques syriennes sous le contrôle de l'OIAC et a permis d'éviter une ingérence militaire des États-Unis en Syrie.
Les stocks d'armes chimiques ont été évacués de Syrie.
En août 2014, la destruction en Méditerranée des armes chimiques les plus mortelles possédées par Damas avait été annoncée. Dans un communiqué, le président Barack Obama avait lui-même assuré que les armes avaient été détruites par « des professionnels civils et militaires en utilisant un mécanisme américain unique en son genre ».
En janvier 2016, l'OIAC avait annoncé la destruction totale des arsenaux chimiques syriens. En 2013, le prix Nobel de la paix a été décerné à l'OIAC pour le désarmement chimique de la Syrie.


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