Hydro: le futur président veut éviter la controverse

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PKP va s'avancer en terrain miné

Le futur président du conseil d'Hydro-Québec est conscient des questions d'éthique que sa nomination soulève, à commencer par la répartition du plantureux budget publicitaire de la société d'État.
«C'est une des premières questions qu'on a examinées», a indiqué hier le porte-parole de Québecor, Martin Tremblay. M. Péladeau s'engage à faire le nécessaire pour éviter toute controverse, a-t-il dit.
Le principal intéressé s'est refusé à tout commentaire avant le 15 mai, date de son entrée en fonction chez Hydro et une semaine après l'assemblée annuelle de Québecor qui avalisera sa décision de quitter la direction de l'entreprise.
Même délesté de la gestion quotidienne de l'entreprise fondée par son père, Pierre Karl Péladeau restera vice-président du conseil d'administration de Québecor inc., président du conseil de Québecor Média et président du conseil d'administration du Groupe TVA.
De telles responsabilités risquent d'engendrer des conflits d'intérêts, reconnaît son porte-parole. Par exemple sur la couverture des activités d'Hydro-Québec. Une filiale de Québecor, Nurun, s'occupe de la présence d'Hydro-Québec sur l'internet.
«M. Péladeau va garder la distance nécessaire», a assuré son porte-parole.
Les employés
Les syndiqués d'Hydro-Québec ont été avares de commentaires au sujet de la nomination de M. Péladeau. «Nos relations de travail sont bonnes actuellement et on espère qu'elles vont le rester», a dit Maxime Valade, porte-parole des syndicats affiliés au SCFP, qui regroupent 18 000 des 22 000 employés d'Hydro. Ces syndiqués ont appuyé moralement et financièrement les employés de Vidéotron au cours du bras de fer qui les a opposés à Pierre Karl Péladeau en 2002.
Le président de la FTQ
Michel Arsenault, président de la Fédération des travailleurs du Québec, entend suivre de près ce qui se passera chez Hydro-Québec. «J'espère qu'on lui a expliqué qu'il est président du conseil et non responsable des relations de travail», a-t-il dit, rappelant les conflits de travail au Journal de Montréal, au Journal de Québec et chez Vidéotron.
La Fédération professionnelle des journalistes
Le président de la FPJQ, Brian Myles, ne doute pas des compétences de M. Péladeau, mais il estime que sa nomination «entretient une désagréable impression de proximité entre les pouvoirs politique et médiatique». Il craint pour la liberté des journalistes et pour la perception qu'aura le public par rapport à leur travail. La première ministre «aurait dû chercher ailleurs que dans les rangs des patrons de presse» pour combler ce poste névralgique.
Yves Duhaime, ancien ministre
L'ancien ministre des Ressources naturelles et patron d'Hydro-Québec, Yves Duhaime, s'est dit un peu surpris du choix de Pierre Karl Péladeau pour faire équipe avec Thierry Vandal à la tête d'Hydro-Québec. Il ne doute toutefois pas des talents de M. Péladeau. «C'est un homme d'affaires qui a le talent qu'il faut, a-t-il dit. Il va se débrouiller.»
Jour de la Terre
L'organisme Jour de la Terre Québec, par la voix de son porte-parole Pierre Lussier, s'est dit enchanté de la nomination du patron de Québecor. C'est «toute une acquisition pour le gouvernement du Québec et pour son fleuron, Hydro-Québec», a commenté M. Lussier. Selon lui, M. Péladeau «a toujours été dévoué à la cause environnementale et son soutien au Jour de la Terre Québec au fil des années fut constant».


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