Il y a eu, dans l'histoire du Québec, d'excellents cinéastes et réalisateurs. On n'a qu'à penser à Michel Brault, Pierre Perrault, Gilles Groulx, Claude Jutra, Gilles Carle, Denys Arcand, Pierre Falardeau, André Forcier, Frédéric Back, etc.
Dans les dernières années, on a vu s'élever Philippe Falardeau, J-F Pouliot, Robert Lepage, J-M Vallée, Bernard Émond, Charles Binamé, et encore...
Or, mon attention aujourd'hui se porte sur un connard. Il a réalisé La Loi du cochon, Nez rouge, Le dernier tunnel, Le survenant et Bon cop bad cop. Il s'agit d'Éric Canuel.
Cet homme, à mon avis, représente l'identité même du Québécois moyen soumis au système culturel americano-canadian. Son premier long métrage en français, La loi du cochon, était plutôt intéressant. Pour le reste, c'est du niaisage, en plus des séries anglophones qu'il a réalisées, telle « Big Wolf on Campus » !
Dernièrement, Canuel a signé un contrat avec une grosse boîte cinématographique de Los Angeles. Autrement dit, il a vendu son talent aux Américains, car pour lui, c'est plus important de faire de l'argent et des gros films que de faire rayonner sa culture dans le monde. Déjà millionnaire, Canuel a dit qu'il « n'espérait pas, mais qu'il allait tourner un gros film américain ». La belle confiance à la Celine de fuir sa patrie pour réaliser un archifilm superficiel, avec des pow pow, des explosions et des « effets spéciaux ». Ce réalisateur représente véritablement l'attrait du Québécois moyen pour le spectaculaire, le « cash » et le faux prestige d'Hollywood. Honte à lui!
Alors qu'il est en train de travailler sur Bon cop bad cop 2, une multitude d'excellents réalisateurs québécois et fiers de l'être se heurtent au mur financier de Téléfilm Canada et de la SODEC. N'est-ce pas une preuve irréductible que la société québécoise se fait flouer par ce sensationnalisme et cette soumission ultra-américaine du cinéma sans profondeur que servent sans considérations artistiques les tenants du développement culturel? Est-ce que la culture et la société québécoise devraient se sentir représentées par le Cirque du soleil, Bon cop bad cop et « Celine Dion » avec un accent anglophone?
Le cinéma québécois a fière allure. Malheureusement, Éric Canuel représente le peu d'avenir et de représentativité de celui-ci en s'aliénant à l'idée de produire de gros films millionnaires, polluants les ondes de leur facile superficialité, et qui plus est, aux États-Unis; comme quoi le cinéma québécois n'a pas fini d'en baver!
«J'aimerais tourner un film dans le genre Pirate des Caraïbes, pour faire vibrer mon coeur d'enfant » qu'a dit Canuel, sans même se rendre compte qu'il est lui-même un pirate pour la culture de sa nation. Son coeur d'enfant, nous sommes en mesure de le comprendre par le manque de créativité et de maturité qu'il laisse entrevoir.
Le Québec ne doit pas endosser un talent comme le sien. Talent s'il en est, ça fait pitié de voir un réalisateur québécois dont la crédibilité n'est plus à faire, se mettre à dos le destin sublime de son pays pour des considérations économiques et spectaculaires. Encore une fois, honte à lui!
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
22 décembre 2006D'ailleurs, je ne sais pas si je suis seul à avoir ressenti ça, mais à voir RDI en faire la propagande à outrance, lors de la première, et d'annoncer en grande pompe Bon Cop Bad Cop en soulignant Canuel dire que c'est la réconciliation des deux solitudes, j'ai tout de suite su que je ne paierais jamais de mon gré pour voir ce film là.
Mais sinon, on ne sait même plus reconnaître les imposteurs... mais quelle stratégie que de fondre l'idendité québécoise à la canadian!
Vous n'y verrai que du feu!
Silence on tourne...