Les adversaires de PKP ne lui vont pas à la cheville!

Gulliver au pays des Lilliputiens

Tribune libre

Lorsqu'il lui arrive de prendre connaissance des attaques souvent mesquines et généralement de peu d'envergure que lui lancent ses adversaires (pour ne pas dire ses ennemis!), même dans son propre camp, je ne peux m'empêcher de penser que Pierre Karl Péladeau doit parfois se demander, le soir avant de s'endormir, s'il n'aurait pas mieux fait de rester sur ses terres et de profiter tout bonnement de sa fortune, entouré des siens dans le cocon familial, au lieu de se lancer dans cette galère que constitue le monde de la politique partisane, qui risque de lui être davantage préjudiciable que bénéfique.

Les gens d'affaires, c'est connu, préfèrent habituellement « brasser des affaires » en se tenant le plus loin possible des feux de la rampe. Ou encore, ils choisissent d'agir à distance en entretenant des liens privilégiés avec les personnages politiques qu'ils soutiennent (financièrement ou autrement) dans le but évident d'en obtenir des « dividendes » en retour, comme c'est notamment le cas de la puissante famille Desmarais, dont les médias qu'elle contrôle par le truchement de Gesca sont tous ouvertement fédéralistes.

PKP, lui, n'est pas du même calibre. Il a choisi la lumière de l'avant-scène au lieu de l'obscurité des jeux de coulisses. Certes, il peut être dur en affaires. Néanmoins, il n'a pas fait le saut en politique pour « se servir » mais pour servir, comme il l'a lui-même affirmé au moment d'annoncer officiellement, le 30 novembre, qu'il se portait candidat à la direction du Parti québécois : « Si je me lance en politique, c’est parce que j’ai envie de rendre au Québec ce qu’il m’a donné. » (Source : www.facebook.com/notes/pierre-karl-péladeau/discours-de-candidature-30-novembre-2014/309089819285753.) Pas besoin d'avoir la tête à Papineau pour comprendre qu'il a plus à perdre qu'à gagner dans cette aventure qui va l'obliger à rendre désormais des comptes à toute la population plutôt qu'à de simples actionnaires !

Mais il en a vu d'autres, à n'en pas douter, pendant toutes ces années où il a présidé aux destinées de Québecor. Il n'ignore certainement pas que, tant en politique qu'en affaires, « le plaisir de l'un, c'est de voir l'autre se casser le cou », comme le chantait jadis Félix Leclerc. La question est de savoir s'il saura faire la transition entre ces deux mondes et s'adapter aux nouvelles règles du jeu. S'il saura éviter les pièges que ne manqueront pas de lui tendre tous les nabots qui, faute de seulement lui arriver à la cheville, chercheront par tous les moyens à le faire trébucher pour mieux l'enchaîner et l'immobiliser.

Ce serait oublier la double leçon de la fable de La Fontaine « Le Lion et le Rat », dont les conclusions morales sont : « On a souvent besoin d'un plus petit que soi » et « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage ». À en juger d'après l'enthousiasme que PKP suscite sur son passage et la rapidité avec laquelle les « petites gens » lui apportent leur soutien, la première de ces deux conditions est d'ores et déjà remplie. Quant à savoir si notre nouveau « héraut » aura la patience nécessaire pour conduire le peuple québécois vers la terre promise en dépit de tous les « harcèlements » qu'il ne manquera pas de subir en cours de route, il n'y a que lui qui peut répondre à cette question.

Il est néanmoins permis d'espérer qu'il saura canaliser ses énergies et les nôtres sans jamais perdre de vue l'objectif final : libérer le Québec de tous les prédateurs qui l'ont depuis trop longtemps maintenu en cage et exploité sans vergogne!


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