Philippe Teisceira-Lessard - La Presse - Les cégépiens et étudiants ne sont pas les seuls à monter le ton dans le débat qui les oppose au gouvernement Charest: des professeurs de cégep et d'université ont décidé de se réunir pour planifier des «gestes symboliques», mettre sur pied des «actions d'éclat» et même discuter de la possibilité d'une «grève enseignante» d'une journée.
Dans un courriel destiné «au plus grand nombre de profs possible» obtenu par La Presse, six enseignants de cégep montréalais invitent leurs collègues à se rassembler pour «prendre part à la lutte» amorcée par les étudiants plutôt que de «simplement appuyer le mouvement».
Philippe de Grosbois, l'un des professeurs à l'origine de l'initiative, explique qu'il ne s'agit pas d'un groupe structuré, mais bien d'un simple forum pour discuter des projets de chacun. L'invitation envoyée par courriel évoque «un espace» permettant de concevoir les «actions et les interventions les plus percutantes possible».
Les professeurs intéressés se sont réunis mardi dernier afin de planifier la suite des choses. M. de Grosbois assure que «plusieurs dizaines» de professeurs se sont déplacés pour l'occasion.
Jean Trudelle, président de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), appuie ses collègues militants. Il a d'ailleurs participé au rassemblement de mardi. «Il y a un grand nombre d'actions qui sont envisagées», a relaté le leader syndical. «C'est de montrer qu'on n'est pas seulement en soutien aux étudiants, qu'on considère que c'est une question sociale de toute première importance.»
M. Trudelle fait valoir que le corps enseignant se sent interpellé par la hausse, car elle touche très directement leur milieu de travail.
Une grève des profs?
Le courriel envoyé par M. de Grosbois et ses collègues met de l'avant la possibilité de déclencher une grève des professeurs d'une journée, le 22 mars prochain. L'ensemble des associations étudiantes a appelé à manifester ce jour-là, 48 heures après le dépôt du budget du ministre des Finances, Raymond Bachand.
Jean Trudelle indique que l'idée a effectivement été soulevée lors de la rencontre de mardi.
Ça a été évoqué comme une idée parmi d'autres. Mais pour l'instant, je crois qu'on n'en est pas là», estime M. Trudelle.
En vertu du Code du travail, une grève d'employés n'est légale que dans le cadre d'un renouvellement de convention collective. Les amendes peuvent atteindre 100dollars pour un employé, 10 000 pour un leader syndical et 50 000 pour un syndicat à chaque jour de grève illégale.
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