AIDE FINANCIÈRE DE DERNIER RECOURS

Front commun contre Hamad

Le nouveau titulaire du portefeuille de l’Emploi et de la Solidarité sociale fait face aux critiques des partis politiques et du milieu communautaire

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Un autre front commun contre le gouvernement Couillard

« Augmenter l’aide sociale, c’est un minimum vital ! » Des groupes communautaires on fait bloc avec le Parti québécois et Québec solidaire jeudi afin de presser le nouveau ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad, à renoncer aux modifications à l’aide financière de dernier recours annoncées à la fin janvier.

« Il pourrait le faire sans que personne perde la face », a fait valoir le porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, Serge Petitclerc, lors d’un point de presse sur la colline parlementaire.

M. Hamad a hérité du portefeuille de l’Emploi et de la Solidarité sociale dans la foulée du départ d’Yves Bolduc de la vie politique il y a une semaine.

Son prédécesseur, François Blais, avait fait connaître un projet de règlement prévoyant notamment de couper l’aide de dernier recours aux adultes qui s’absentent du Québec pour une période de plus de 15 jours dans un mois, de retrancher les revenus de location de chambres faits par un prestataire, et de revoir à la baisse l’aide versée aux adultes séjournant dans un centre d’intervention en toxicomanie.

« L’aide sociale étant une aide de dernier recours, il est important que celle-ci puisse bénéficier aux personnes qui en ont réellement besoin », avait déclaré M. Blais, y voyant une source d’économies de quelque 15 millions de dollars.

Des «miettes»

« Ces changements sont loin d’améliorer le sort des personnes à l’aide sociale. Ça va surtout faire économiser des miettes au gouvernement », a déploré Roxane Blanchet du Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ) jeudi.

« On vit dans une société qui chouchoute ses animaux de compagnie, mais qui ne se soucie pas assez des gens les plus démunis », a déclaré pour sa part Marie Auger. La prestataire de l’aide sociale relatait avoir loué une chambre dans son appartement à une jeune femme sans emploi jusqu’à ce que son agente d’aide sociale l’avertisse que 125 $ seraient retranchés de l’aide de dernier recours qui lui est versée. « Voter [pour les] libéraux, c’est voter pour l’individualisme parce qu’ils taxent l’entraide », a déploré Mme Auger.

Préjugés

Le projet de modification au règlement d’aide sociale est bourré de « préjugés gros comme un piano », ont dénoncé tour à tour les députés péquistes Harold Lebel et solidaire Manon Massé.

« On retrouve toujours le même vieux préjugé : […] que les personnes assistées sociales sont confortables […] sinon profiteuses, paresseuses », a poursuivi M. Petitclerc.

En allant de l’avant, Sam Hamad s’inscrirait en faux contre l’esprit de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, qui a été adoptée par l’Assemblée nationale en 2002, selon lui. « Non, vivre de l’aide sociale, ce n’est pas le Club Med ! » a-t-il insisté, avant de rejoindre quelques dizaines de militants pour les droits des personnes assistées sociales ayant bravé un froid mordant pour exprimer leur mécontentement à l’égard des politiques d’austérité du gouvernement libéral.

« Votez Sam Hamad pour des coupures de malades ! Votez François Blais pour des coupures sans regret ! » scandaient-ils devant l’Hôtel du parlement.


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