La députée de Québec solidaire Catherine Dorion pourrait devoir éviter de porter des t-shirts à l'Assemblée nationale, du moins momentanément. Mardi, le président de l'Assemblée, François Paradis, a appelé les élus à respecter le décorum vestimentaire.
« D'ici à ce que des discussions formelles se tiennent sur la question de la tenue vestimentaire des députés, je compte sur vous pour continuer à respecter la norme observée depuis de nombreuses années », a déclaré M. Paradis avant le début de la période de questions.
En décembre, les élus de Québec solidaire Catherine Dorion et Sol Zanetti avaient fait la manchette en raison de leurs tenues décontractées.
« La norme de tenue de ville est la même que celle observée ailleurs dans plusieurs autres parlements. De même, nous ne sommes pas les seuls à avoir de définition claire par ce qu'on entend par tenue de ville. »
L'usage commande le port d'une tenue de ville pour les députés, soit un veston et une cravate pour les hommes, et d'une tenue sobre et de circonstance pour les femmes.
Consultation des élus
François Paradis a affirmé qu'il n'appartenait pas au président d'imposer « unilatéralement » une décision sur le code vestimentaire et le fonctionnement de l'Assemblée. Il convoquera toutes les formations politiques pour en discuter d'ici le mois d'avril.
« Ce sera seulement à la suite d'une discussion que nous pourrions ou non conclure à la volonté d'apporter des changements au fonctionnement de l'Assemblée », a ajouté M. Paradis.
« Je ne suis pas un commentateur de mode », dit GND
Québec solidaire (QS) a réagi lors d’un point de presse en fin d’après-midi.
« On veut saluer le sens de l’initiative du président », a déclaré Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole et leader parlementaire de QS, ajoutant que la notion de tenue « de circonstances » était floue pour les femmes.
« Les gens qui ont déchiré leurs chemises sur le code vestimentaire, ce ne sont pas les députés de Québec solidaire. »
Jugeant le statu quo « acceptable », M. Nadeau-Dubois ne s’est pas risqué à définir ce qu’était une tenue de ville, pas plus qu’il n’a voulu commenter ce que portaient ses collègues, mardi. Il appelle les membres de sa formation à respecter le décorum, tout en leur laissant le champ libre pour exprimer « leur originalité »
« Je n’ai pas vu comment était habillé mon collègue, je le regarde dans les yeux quand on se parle », a déclaré Gabriel Nadeau-Dubois au sujet de son confrère Sol Zanetti.
« Quelque chose de plus restrictif », demande Sébastien Proulx
Le leader parlementaire du Parti libéral du Québec, Sébastien Proulx a également salué l’appel à la discussion lancé par le président. Disant ne vouloir viser aucun député, il appelle toutefois à un encadrement plus « restrictif ».
« Je considère que nous ne sommes pas dans la description de ce qu'a donné le président de l'Assemblée nationale lorsqu'on porte des jeans et des Docs Martens », conclut M. Proulx.