Il y a quelques jours, on nous rapportait les paroles que le premier ministre François Legault avait tenues à Sept-Îles, sur les ondes du 94,1, où il déclarait que « la souveraineté n’était plus un projet moderne ». Si, pour beaucoup, il n’y a rien de bien surprenant dans cette déclaration, j’observe toutefois que, contrairement au temps où ses prédécesseurs ne lésinaient sur rien pour nous enlever cette idée de la tête, les paroles de M. Legault n’ont pas du tout le même effet sur les cœurs et les esprits.
Faites ce que je fais, pas ce que je dis
Je conçois parfaitement que l’on puisse être animé par un nationalisme sincère sans préparer pour autant l’indépendance du Québec en cachette. Donc, loin de moi l’idée de verser dans le conspirationnisme et d’affirmer que notre premier ministre utiliserait consciemment le procédé de la psychologie inversée pour ragaillardir le peuple québécois, mais force m’est de remarquer que l’effet est pratiquement le même.
Certes, au premier degré, de telles paroles peuvent décevoir un cœur souverainiste, surtout un cœur qui commence à peine à reprendre confiance en lui, mais remarquez bien comme le premier réflexe qui semble nous venir est justement moins de baisser la tête, comme jadis, que de la relever pour mieux donner tort, de mille manières, à cette idée que la souveraineté du Québec est désormais obsolète.
L’histoire nous le dira
L’histoire nous dira bien assez tôt si le diagnostic de François Legault était le bon. En attendant, chaque fois qu’il fait une sortie de ce genre, je ne peux m’empêcher de sourire calmement avec moi-même, car elle me fait toujours remarquer cette flamme fière qui grandit derrière nos yeux et qui s’entend dans nos voix de plus en plus franches.