On se souviendra du tollé de contestations qui suivit la nomination de Mary Simon, issue des premières nations, au poste de gouverneure générale du Canada eu égard à sa méconnaissance du français, l’une des deux langues officielles du pays qu’elle représente auprès de Sa majesté Charles III en tant que commandante en chef du Canada.
Par ailleurs, aux yeux de Justin Trudeau, cette nomination incarnait un pas de plus vers la lente et difficile réconciliation du Canada avec les premières nations, un symbole fort directement identifié à l’identité du gouvernement Trudeau, qui tire son énergie de tels gestes symboliques. Et tout cela, en faisant fi de façon éhontée de son incapacité de tenir un discours cohérent en français.
À titre de dernier écart de conduite envers le français de la part de la plus haute dignitaire du Canada, Mary Simon s’est rendue récemment au Comptoir alimentaire Le Grenier, dans Lévis, pour souligner l’implication des employés et des bénévoles dans l’amélioration de la qualité de vie dans leur communauté. Or à l’exception des salutations d’usage, telles un «bonjour, vous allez bien?», le reste des discussions entre les membres de l’équipe du Grenier et la gouverneure générale s’est déroulé presque exclusivement en anglais.
Sans entrer dans les détails sur la pertinence du poste de gouverneur général au Québec, je suis d’avis que la nomination de Mary Simon à ce poste représente une jambette pernicieuse de la part de Justin Trudeau envers tous les francophones du pays, un scénario rocambolesque digne d’une satire acrimonieuse.
L’intimidation, une arme pernicieuse
La violence à l’école, notamment l’intimidation, est devenue un phénomène pernicieux auquel bon nombre de victimes sont confrontées quotidiennement. On assiste à un afflux d’insultes qui s’adressent souvent à des particularités physiques ou psychologiques et qui envahissent le cerveau de la victime de pensées négatives, pouvant même parfois susciter chez elle des pensées suicidaires, voire une tentative de suicide.
Ainsi en est-il d’Emy Charbonneau, une adolescente de 14 ans, qui a vécu l’intimidation dès la troisième année du primaire dans une école de Saint-Amable, en Montérégie. «Des enfants qui me disaient: “T’es trop grosse, on veut pas jouer avec toi, grosse vache.”Puis, en cinquième, c’était des: “Va te suicider, va te pendre”», raconte la victime.
À ce sujet, une étude menée par l’équipe de la Dre Marie-Claude Geoffroy, chercheuse au CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, révèle que les adolescents victimes d’intimidation constamment pendant deux années scolaires sont cinq fois plus susceptibles d’avoir des idées suicidaires que des adolescents qui ne le sont pas. Actuellement, au Canada, 7,4 % des adolescents âgés de 14 à 15 ans ont sérieusement pensé à se suicider en 2008-2009 et 3,3 % ont tenté de passer à l’acte selon une étude parue dans le Canadian Medical Association Journal en 2014.
Par son témoignage, Emy tient à témoigner de ce qu’elle a vécu pour éveiller les consciences et rappeler les conséquences destructrices de l’intimidation, une intention louable qui décrit admirablement les conséquences perverses de l’intimidation. Par ailleurs, une petite lueur d’espoir pointe à l’horizon, à savoir l’implantation du cours de Culture et citoyenneté québécoise à l’intérieur duquel sont abordées les méfaits de la violence à l’école, une initiative dont il faut souligner la pertinence en ces temps de violence systémique chez les jeunes.
Henri Marineau, Québec
Nomination tendancieuse
Francisation de Mary Simon, un bilan catastrophique
L’intimidation, une arme pernicieuse
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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1 commentaire
François Champoux Répondre
26 septembre 2024Bravo M. Marineau pour ces deux réflexions très justes et pertinentes.
Dans votre premier article, nous ressentons bien une certaine insulte pour ne pas dire une insulte certaine envers les francophones du pays par le gouvernement libéral du Canada; et dans votre seconde réflexion, nous ressentons bien les méfaits de la violence de l'insulte.
L'enseignement de la philosophie et de l'amour, l'art d'aimer aux adolescentes et adolescents devient une nécessité afin de contrebalancer la puissance des réseaux sociaux et d'Internet, et la promotion de la porno, source de violence envers les femmes.
Oui, l'antidote contre la violence doit s'enseigner à l'école, sinon qui le fera adéquatement?
François Champoux, Trois-Rivières