La France est à vendre. Elle est dépecée et vendue. Dernier épisode en date, jeudi 4 décembre 2014 par l’annonce de la vente d’une grande partie du capital de l’aéroport de Toulouse-Blagnac.
Peut-être faudra-t-il rapidement installer deux nouveaux drapeaux sur le toit de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. En effet, le consortium chinois Symbiose (aéroport de Shenzen, Shandong Hi-Speed Group et le FPAM Group) allié au groupe canadien SNC-Lavalin a mis la main sur 49,99 % du capital de l’aéroport haut-garonnais.
Même si les Chinois pourraient céder ensuite 16 % de leur participation à un investisseur français, cette nouvelle vente s’inscrit dans la suite logique d’un État de moins en moins stratège.
Le ministre de l’Économie Emmanuel Macron (ancien banquier de la banque Rothschild & Cie) tenait cependant à rassurer ses bonnes gens :
« Je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas d’une privatisation mais bien d’une ouverture de capital dans laquelle les collectivités locales et l’État restent majoritaires avec 50,01 % du capital. On ne vend pas l’aéroport, on ne vend pas les pistes ni les bâtiments, qui restent propriété de l’État ».
Mais les participations de l’État s’étiolent et on ne compte plus les entreprises (l’exemple d’Alstom), les infrastructures stratégiques ou encore les monuments historiques vendus à l’étranger (États-Unis, Chine, Japon, Émirats arabes, etc.) pour de l’euro, soit une monnaie de singe puisqu’elle n’est adossée à aucun métal – ni l’or ni l’argent.
Dans son livre « Extreme Money », Satyajit Das révélait l’idée que se faisaient les financiers des aéroports, lieux pourtant hautement stratégiques (autant économiques que politiques) : « Un cadre chez Macquarie 1 avait décrit un aéroport comme n’étant rien d’autre qu’un bien immobilier – un parking et un centre commercial avec quelques pistes autour. Les aéroports sont aussi des monopoles permettant à l’exploitant de gagner beaucoup d’argent avec une concurrence limitée. »
Ainsi, la Chine mettant la main sur l’aéroport de Toulouse-Blagnac n’est que la conséquence logique d’une France qui a perdu le contrôle de sa politique économique et monétaire, de ses frontières. Quand la délocalisation n’est plus possible, la privatisation permet de continuer le dépeçage des infrastructures nationales. Un État qui n’est plus qu’une puissance administrative ressemble davantage à un gérant qu’à une nation indépendante.
Toulouse avait déjà perdu sa base aérienne militaire 101 Toulouse-Francazal, créée en 1934, dissoute le 1er septembre 2009 et dont le détachement air fut fermé le 31 août 2010; l’aéroport était alors passé sous pavillon canadien via la société SNC-Lavalin qui gère aujourd’hui cet aérodrome civil.
Les pans de murs de la « Ville rose » qui font son ossature semblent tomber les uns après les autres.
1 Groupe d’affaires australien de services bancaires, financiers, de conseil, de placement et de gestion de fonds ↩
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