Fonds secret de la SQ largement utilisé

L’ex-directeur général a dû justifier des factures

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La caisse noire de la SQ






Le fonds secret dans lequel un ancien haut gradé de la Sûreté du Québec aurait pigé pour payer un ex-collègue semble avoir déjà eu les allures d’un bar ouvert, tente de démontrer un avocat de la défense.




Séjour dans un club de chasse et pêche, tournoi de golf, réunions dans des hôtels et repas au restaurant. Mario Laprise, l’ex-directeur de la SQ, a lui-même effectué de nombreuses dépenses à l’aide du fonds secret de la police provinciale, a-t-on appris lundi, au procès de Jean Audette.




Ce dernier, qui était directeur général adjoint de la SQ, est accusé de fraude et d’abus de confiance. On lui reproche d’avoir utilisé le fonds secret – notamment destiné à payer des informateurs – pour verser des honoraires de 233 000 $ à un ancien collègue devenu consultant, Denis Despelteau. En 2012, Mario Laprise, alors nº 1 de la SQ, avait demandé la tenue d’une enquête après avoir appris ces allégations d’utilisation douteuse du fonds secret.




Lundi, lors de son contre-interrogatoire, M. Laprise a dû justifier de nombreuses factures payées avec l’argent du fonds secret il y a plus de 20 ans, alors qu’il était responsable d’enquêtes liées au crime organisé. La majeure partie de ces dépenses auraient été effectuées en pleine guerre des motards, ainsi que lors de la vaste opération policière qui a suivi pour contrer les motards criminels, a-t-il expliqué.




«On avait des enjeux de sécurité importants», a-t-il témoigné.




Frais de représentation




La raison qui était évoquée pour obtenir un remboursement du fonds secret était qu’il s’agissait de «frais encourus pour intervenants dans le domaine du crime organisé, d’échange d’informations et de plan stratégique».




Parmi les nombreuses factures qui ont été exhibées lundi par Me Pierre Dupras, de la défense, l’une concernait un tournoi de golf dans les années 1990.




«Il faut comprendre que ça a beaucoup évolué. À cette époque, des officiers de la SQ pouvaient réclamer des frais de représentation», a exposé M. Laprise, ajoutant que c’est à la demande de ses supérieurs que les dépenses ont été remboursées en puisant dans le fonds secret.




D’autres frais concernaient notamment la location et l’achat de véhicules, des formations dans des hôtels et un congrès à Halifax.



 




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