Fin de News of the World - Répugnant !

Actualité internationale - L'affaire Murdoch


Selon l'adage, toute fermeture d'un journal est une amputation de la démocratie. C'est vrai dans la majorité des cas, mais certainement pas dans celui qui nous occupe aujourd'hui, soit le News of The World, hebdomadaire britannique appartenant à celui que Tony Blair avait nommé l'homme le plus dangereux au monde: Rupert Murdoch, propriétaire du sérieux Wall Street Journal et du Times de Londres, mais aussi de toute une chaîne de médias, dont Fox TV, qui cultive le champ des ragots quand il ne tisse pas la fibre des émotions les plus viles. Quand on sait ce que News of The World a fait, on ne peut pas échapper au dégoût et au mépris qu'il suscite. Déclinons.
Cela fait maintenant des années que les reporters de ce journal, mais aussi des autres quotidiens britanniques versés dans le jaunisme, ont fait alliance avec des détectives privés pour obtenir, entre autres choses, les entrées dans les messageries téléphoniques de centaines de personnalités politiques ou des affaires, de vedettes du show-biz et des sports. Et ce, pour nourrir évidemment le commerce du pense-petit.
Grâce au journal The Guardian, on vient d'apprendre que, lorsque les stars et starlettes ne sont pas les cibles de leur espionnage, les limiers du caniveau ne se sont pas gênés pour exploiter les malheurs des victimes de crimes de sang, des actes terroristes posés dans le métro de Londres en 2007, ou encore des parents des soldats morts dans les guerres en Irak et en Afghanistan.
Cette propension à l'exploitation des malheurs d'autrui, les uns et les autres l'ont poussée à l'extrémité du territoire du cynisme le plus absolu qui soit. Par exemple, le News avait piraté la boîte vocale d'une jeune fille enlevée, l'avait manipulée de manière à ce que des personnes laissent des messages et, ce faisant, avait entretenu l'espoir des parents de retrouver leur fille vivante mais qui fut évidemment assassinée. Ce scénario de l'abject, ils l'ont répété avec deux autres adolescentes. Parfois avec la connivence des flics. Oui! On sait aujourd'hui que certains de ces derniers ont été payés par Murdoch et ses gnomes.
L'énormité des conséquences afférentes à leur travail de sape est telle qu'elle a monopolisé les débats à la Chambre des communes, Dans le camp du premier ministre conservateur David Cameron, le malaise est d'autant plus profond que celui qui fut son premier directeur des communications, un ex-reporter de News of The World, sera arrêté aujourd'hui pour espionnage. C'est aujourd'hui également que les autorités en matière de communications doivent donner leur avis concernant la proposition d'achat par Murdoch de toutes les actions de BSkyB, la télévision satellite, qu'il ne détient pas encore.
Si le gouvernement contrarie Murdoch sur ce flanc, il est écrit dans le ciel qu'il gommera le soutien qu'il lui a accordé depuis la dernière campagne électorale. Cela étant, il faut espérer qu'une commission formée de parlementaires se penche publiquement sur le comportement d'une chaîne médiatique qui a ajouté, comme l'a si bien souligné The Economist, l'inhumanité à un crime commis par un tiers. Répugnant!


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