Le scandale des téléphones piratés provoque la disparition du «News of The World»

Actualité internationale - L'affaire Murdoch


La Presse canadienne - Espionner des célébrités, la famille royale ou des hommes politiques, passe encore, mais s’en prendre à une fillette tuée, des familles de soldats tombés en Afghanistan ou de victimes d’attentats, c’en est trop. Le tabloïd britannique «News of The World», au coeur du scandale des téléphones piratés, paraîtra pour la dernière fois dimanche, après 168 ans d’existence.
James Murdoch, responsable Europe du groupe News International et fils du magnat des médias anglo-saxon Rupert Murdoch, propriétaire du titre, vient d'annoncer la fin de l’hebdomadaire à sensation, qui a perdu tout prestige ainsi que des dizaines d’annonceurs publicitaires.
M. Murdoch fils a précisé dans une note au personnel du «News of The World» que toutes les recettes de la dernière édition, qui ne comporterait aucune publicité, seraient reversées à «des bonnes oeuvres». «Même si nous ne pourrons jamais effacer la détresse qui a été causée», souligne-t-il.
Ni les salariés du journal, qui s’écoulait à près de trois millions d’exemplaires, ni les spécialistes des médias britanniques ne s’attendaient à cette décision brutale. News International a précisé qu’environ 200 personnes allaient perdre leur emploi, mais certaines pourraient être reclassées au sein du groupe, selon la porte-parole, Daisy Dunlop.
Déjà en 2007, un journaliste du «News of The World» et un détective privé employé par le tabloïd avaient fait de la prison pour avoir piraté les téléphones portables. Le tabloïd, qui a avoué avoir espionné des hommes politiques, personnalités, vedettes du cinéma et employés ou membres de la famille royale pour publier des informations croustillantes, a versé de grosses sommes à certaines de ses victimes pour s’en tirer.
Mais les révélations des derniers jours ont soulevé l’indignation générale en Grande-Bretagne et porté le coup de grâce: le journal à scandale est accusé d’avoir compromis l’enquête sur la disparition puis le meurtre d’une jeune fille de 13 ans, et d’avoir espionné les messageries téléphoniques de proches des victimes des attentats de 2005 à Londres ou de soldats tués en Afghanistan. La police a dit qu’elle étudiait les cas de 4000 victimes potentielles de telles violations de leur vie privée.
James Murdoch a déclaré que si les accusations étaient avérées, «c’était inhumain et n’avait aucune place dans notre groupe». «Une bonne rédaction a mal tourné à cause de gens malfaisants et cela n’a pas été complètement compris ou sanctionné de façon adéquate», a-t-il ajouté.
La porte-parole de News International a démenti les rumeurs selon lesquelles le «Sun», qui paraît du lundi au samedi, reprendrait immédiatement le créneau dominical du «News of The World». «Ce n’est pas vrai pour le moment», a-t-elle seulement dit.


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