Fatima Houda-Pepin pourfend le projet de loi sur la neutralité religieuse de l'État

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Laïcité : le total fiasco des Libéraux


L'ex-députée libérale estime que le projet de loi 62 déposé mercredi par la ministre de la Justice Stéphanie Vallée n'a rien à voir avec la neutralité religieuse, et qu'il est une simple réplique d'un ancien projet de loi libéral mort au feuilleton.



Fatima Houda-Pepin déplore que le projet de loi stipule que les services doivent être donnés à visage découvert pour des raisons de communications et de sécurité.



« Je veux qu'on me dise c'est quoi le lien avec la religion, puisqu'on parle de neutralité religieuse de l'État. C'est une aberration! »
— Fatima Houda-Pepin


Elle estime que le projet de loi n'a en fait de la neutralité religieuse que le titre.



« On chapeaute un projet de loi avec une petite introduction sur la neutralité religieuse pour nous faire accroire que c'est un projet de loi sur le sujet, ce qu'il n'est pas », croit Fatima Houda-Pepin.



Elle dénonce également le fait que le projet de loi n'inscrive pas la neutralité de l'État dans la Charte québécoise des droits et libertés. « C'est finalement l'élément manquant dans l'édifice de la démocratie du Québec », dit-elle.



Une réplique d'un ancien projet de loi?



Fatima Houda-Pepin dit par ailleurs avoir « sursauté » à la lecture du projet de loi du gouvernement Couillard, estimant qu'il est une réplique du projet de loi 94 déposé en 2010 par Kathleen Weil, alors ministre de la Justice, qui traitait d'accommodements raisonnables.



« Ce projet de loi 94 a été taillé en pièces en commission parlementaire, ça en était gênant, à telle enseigne que le gouvernement Charest a décidé de ne plus le rappeler, il est mort au feuilleton », déclare-t-elle. Elle prétend qu'il renaît maintenant « avec des habits neufs ».



Le tchador, une « attaque à l'égalité homme-femme »



D'autre part, Mme Houda-Pepin en veut au gouvernement de permettre le port du tchador, qu'elle considère comme une attaque à l'égalité homme-femme.



« La burqa, le niqab et le tchador, ce sont des tenues vestimentaires archaïques, traditionnelles, imposées aux femmes dans des contextes bien particuliers, et qui sont dégradantes pour la dignité de la femme et qui vont à l'encontre du principe de l'égalité entre les hommes et les femmes. »
— Fatima Houda-Pepin


Par ailleurs, pour Mme Houda-Pepin, tous les employés de l'État en position d'autorité (juges, procureurs, policiers, etc.) devraient être soumis à une neutralité au niveau de leur tenue vestimentaire.



Des propos de son ancien collègue Marc Tanguay, qui se disait prêt à travailler avec une députée portant le tchador, l'avaient fait sortir de ses gonds en 2013, ce qui l'avait poussée à rompre avec son parti sur la question du port des signes religieux.

Quelques semaines plus tard, en janvier 2014, Fatima Houda Pepin avait quitté le caucus libéral en raison de dissensions avec sa formation politique quant au port des signes religieux par les employés de l'État.


Contre le mélange des genres



Et que pense-t-elle du choix du gouvernement Couillard de présenter simultanément ses projets de loi sur la neutralité de l'État et sur la prévention de la radicalisation?



« Moi, je m'insurge contre le fait que l'on puisse confondre les genres, avance-t-elle. La neutralité religieuse de l'État et la laïcité, c'est un débat qui s'inscrit dans la continuité de l'évolution de la société québécoise. »



Fatima Houda Pepin estime que ce débat devrait avoir cours dans la société québécoise, indépendamment des efforts en matière de lutte contre la radicalisation.



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