États généraux sur la souveraineté: le NMQ pose cinq conditions

États généraux sur la souveraineté


Jocelyn Desjardins, l'instigateur du Nouveau Mouvement pour le Québec.
Photo: Robert Skinner, La Presse


Daphné Cameron La Presse - Les états généraux sur la souveraineté devraient porter sur l'indépendance du Québec et non pas sur les nombreuses dissensions qui déchirent la famille souverainiste. Voilà la première condition posée,lundi , par le Nouveau Mouvement pour le Québec (NMQ) en vue de la réussite de cet exercice.
«La nuance est de taille», a déclaré l'instigateur du NMQ Jocelyn Desjardins lors d'une conférence de presse à Montréal. «La première nous conditionne à travailler à nous unir derrière un projet commun, l'indépendance. La seconde nous incite à étaler nos divisions. Commençons plutôt à discuter de ce que nous sommes capables de faire naître et de construire.»
Il y a une semaine, la chef du Parti québécois (PQ), Pauline Marois, a annoncé qu'elle avait confié au Conseil de la souveraineté du Québec le mandat d'organiser la tenue d'états généraux sur le projet de souveraineté. La chef du PQ a toutefois été catégorique: son parti ne fera aucune concession sa nouvelle stratégie référendaire, la «gouvernance souverainiste». Cette approche, adoptée en avril lors du dernier congrès du PQ, vise à rapatrier des pouvoirs d'Ottawa en attendant la tenue d'un référendum sur la souveraineté «au moment jugé approprié par le gouvernement».
Cette nouvelle stratégie ne fait toutefois pas l'unanimité au sein de la grande famille souverainiste. Elle a d'ailleurs mené la députée Lisette Lapointe à quitter les rangs du parti en juin dernier. Le Nouveau Mouvement du Québec a récemment été créé par des anciens péquistes notamment pour s'opposer au plan de gouvernance souverainiste.
Cinq conditions
Après avoir vivement dénoncé l'inflexibilité de Mme Marois sur la gouvernance souverainiste la semaine dernière, le NMQ est revenu à la charge lundi matin. Par la voix de son porte-parole, Jocelyn Dupuis, il a proposé cinq conditions pour «réussir» la tenue des états généraux.
En plus d'éviter de parler des crises qui ont secoué le mouvement souverainiste au cours des derniers mois, le NMQ souhaite que les états généraux soient ouverts à tous les citoyens, groupes, militants et organisations politiques, sans exception. Ils ne doivent pas, par ailleurs, évacuer aucune question qui touche l'idée de l'indépendance du Québec.
Intergénérationnel
Le Conseil de la souveraineté du Québec, qui est responsable d'organiser les états généraux, est un organisme à but non lucratif qui vise à faire la promotion du projet d'indépendance. Il est présidé par l'ex-syndicaliste Gérald Larose. Ce dernier n'a pas confirmé s'il serait à la tête des états généraux. Le NMQ n'y voit aucun problème. Il souhaite cependant que les états généraux soient coprésidés.
«Le projet d'indépendance n'est pas l'affaire d'une seule génération. Il n'appartient ni aux baby-boomers ni aux jeunes, mais à tous les Québécois. Il apparaît logique de s'assurer que l'un des deux présidents choisis représente ceux qui ont porté le projet d'indépendance jusqu'à maintenant et que l'autre appartienne à la génération qui aura la tâche de le mener à terme dans les années à venir», a affirmé M. Desjardins.
Gérald Larose n'a pas voulu réagir aux conditions posées par le NMQ. «Je suis à l'écoute de toutes les organisations. Je serai disponible pour commenter quand le conseil d'administration (du Conseil de la souveraineté) aura complété sa réflexion. Il tiendra sa séance le 9 septembre prochain», a-t-il précisé dans un bref courriel.
Le NMQ aimerait finalement que le modèle organisationnel de la rencontre s'inspire des États généraux du Canada français, qui se sont déroulés entre 1966 et 1969. Ces rencontres ont été très importantes dans le développement du sentiment d'identité nationale. C'est d'ailleurs lors de la rencontre de 1967, qui s'est tenue à la Place des arts, que des résolutions sur le droit à l'autodétermination des Canadiens français et définissant le Québec comme territoire national du Canada français ont été adoptées par les délégués.
Il n'a pas été possible d'obtenir la réaction du PQ et de sa chef Pauline Marois à propos des conditions posées par le NMQ. Deux porte-parole du PQ n'ont pas rappelé La Presse.


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