En raquettes, pour la patrie

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Un nationalisme québécois intégral assume sa nordicité


Mon rapport à notre climat a longtemps ressemblé à celui qu’entretient maladivement Mathieu Bock-Côté.


Le collègue chroniqueur hier, à l’approche de la tempête de l’année (voire du millénaire !), imaginait ce petit dialogue :


– Mathieu, qu’aimes-tu de l’hiver ?


– Qu’un jour, il se termine.


Pour moi aussi, dans ma phase de déni, la neige n’était qu’une sorte de « merde blanche ».


Je fredonnais avec rage, en déneigeant ma voiture, la chanson de Dominique Michel : « J’haïs l’hiver/Maudit hiver/Les dents serrées, les mains gercées, les batteries à terre... »


J’estimais que Charlebois avait raison : « Cartier, Cartier/Ô Jacques Cartier /Si t’avais navigué/À l’envers de l’hiver... »


Patriotisme plus « complet »


Mais ma découverte, il y a moins de 10 ans, des sports « cardio » tels la course d’hiver, le ski de fond, la raquette, etc., m’a réconcilié avec nos longs mois de froid.


Grâce à eux, on prend conscience qu’il n’y a pas de meilleure chaufferette que celle que nous activons à l’intérieur, lorsque nous les pratiquons. En plus, ça met en forme, ça oxygène la tête.


Bref, j’affirme que mon patriotisme est plus complet et authentique que celui de Bock-Côté, car il embrasse avec enthousiasme son aspect climatique. Hé, Mathieu, Vigneault l’a si bien chanté : « Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver ! »


La raquette sur 2 km


Hier matin, donc, lorsque j’ai aperçu la tonne de neige qui était tombée sur la capitale nationale, je fus saisi d’un enthousiasme patriotique (et peut-être aussi carnavalesque), j’ai enfilé mes raquettes de course (oui, ça existe !) et j’ai franchi en 12 minutes les (deux) kilomètres qui me séparent de la colline Parlementaire.


Le Pentathlon des neiges s’en vient et dans les trois sports que je devrai y pratiquer, c’est celui pour lequel je me suis le moins entraîné jusqu’à maintenant.


Rien de mieux que les déplacements entre le boulot et la maison pour y remédier.


Et je me prends à rêver qu’un jour, une ville nordique comme la nôtre aménage des voies patinables, skiables et « raquettables » pour aller au travail.


Qui sait, cela rallierait peut-être les bockcôtistes anti-hiver : car ce serait bon pour le pays ! (Sans rancune, Mathieu !)