D’entrée de jeu, il m’apparaît sain de spécifier que les jeunes du secondaire ne manifestent pas tous un intérêt pour la lecture, d’où la prudence à faire preuve devant l’initiative de professeurs de français au secondaire eu égard à l’ajout de classiques de la littérature parmi les lectures obligatoires en français.
À cet effet, du temps où j’enseignais le français au secondaire, je commençais toujours l’année scolaire en offrant aux élèves le choix du livre qu’ils souhaitaient lire, conscient que le niveau de lecture des élèves variaient d’un à l’autre, et que certains d’entre eux lisaient peu, voire pas du tout. Et, plus l’année avançait, plus j’élevais mes exigences en les obligeant, par exemple, à lire un roman, et ainsi jusqu’à la dernière étape où ils devaient lire un roman québécois.
«Il faut mettre sur pied, avec des experts en littérature et en pédagogie et avec des enseignants, un répertoire argumenté d’œuvres tirées de la littérature québécoise et universelle, mais assez vaste pour qu’il reste une liberté pédagogique aux profs», lance Lili-Marion Gauvin-Fiset, qui enseigne le français à l’école Joseph-François-Perrault, à Québec.
Personne n’est contre la vertu. Un tel répertoire, quoique très intéressant, risque d’abandonner en chemin certains élèves qui n’ont pas de propension naturelle pour la lecture et de les rebiffer davantage contre ce passe-temps. Je demeure convaincu que ces élèves dévoreront une revue sur leur sport préféré, l’objectif de départ étant de les initier à la lecture, et de les amener progressivement à développer leur goût pour une lecture d’un plus haut niveau.
Notre littérature fait partie intégrante de la culture québécoise. En tant que société responsable, nous nous devons d’initier nos jeunes aux grands auteurs québécois. Encore faut-il développer chez eux une attractivité pour la lecture, laquelle contribuera grandement à susciter chez eux le goût d’aborder les grands auteurs québécois.
Rentrée scolaire perturbée
Les années se suivent et se ressemblent dans le monde de l’éducation. On a assisté à la période COVID aves son lot d’écueils eu égard à l’enseignement virtuel, et maintenant, la pénurie de main d’oeuvre occupe le haut des préoccupations des syndicats à quelques semaines de la rentrée scolaire.
En plus du nombre restreint d’enseignants, les syndicats précisent que la main-d’œuvre est limitée dans les services de garde, chez le personnel de soutien et professionnel. Aux yeux de la présidente de la CSN, Caroline Senneville, il est «difficile d’attirer» mais surtout de «retenir» les personnes qui travaillent dans le milieu de l’éducation.
Conséquemment, les centres de services scolaires en sont arrivés à offrir des postes d’enseignants à du personnel non qualifié, et des postes de suppléants à des élèves de cinquième secondaire qui ont, à toutes fins pratiques, le même âge que les élèves dont ils doivent assumer une surveillance efficace...
La tâche des enseignants est de plus en plus lourde compte tenu, notamment, de la croissance rapide du nombre d’élèves à besoins particuliers alliée à la pénurie de personnels spécialisés pour appuyer les enseignants. Rien pour créer autour de la profession d’enseignant quelque forme d’attractivité, bien au contraire.
C’est le jour de la marmotte. Depuis des décennies, le MEQ connaissait la pénurie annoncée d’enseignants, et rien n’a été fait pour pallier ce tsunami eu égard à la lourdeur de la tâche qui se profilait pour les années à venir. Au contraire, la tâche des enseignants s’est alourdie sans coup férir de la part du MEQ… Et aujourd’hui, c’est toute une génération de jeunes québécois qui subissent les conséquences de ce laxisme éhonté!
Henri Marineau, Québec
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