Écosse souveraine ?

Écosse et indépendance



ÉDIMBOURG - À l'occasion du dernier scrutin de l'époque Tony Blair, la politique du premier ministre britannique, sur le départ, risque d'être sanctionnée aujourd'hui lors des élections locales. Un scrutin dont l'un des enjeux est la montée en puissance des indépendantistes du Parti national écossais (SNP), qui pourraient ravir la majorité au Labour au parlement d'Édimbourg.
L'Écosse marque cette semaine le 300e anniversaire de l'Acte d'Union, par lequel les royaumes d'Angleterre et d'Écosse s'allièrent, acte de la naissance du Royaume-Uni. Mais à l'heure de cet anniversaire, les électeurs écossais s'apprêtent à octroyer une victoire retentissante à un parti désireux de démanteler cette union.
Ironie du sort, alors que l'Écossais Gordon Brown s'apprête à prendre la succession de Tony Blair à Downing Street, sa province natale pourrait échapper au contrôle travailliste... Le ministre des Finances a mis en garde contre une éventuelle sécession, jugeant qu'elle marginaliserait l'Écosse sur la scène internationale et aboutirait à une faillite économique.
Le SNP s'est engagé à organiser un référendum sur l'indépendance d'ici 2010, et rêve d'une réussite économique semblable à celles de la Norvège ou de l'Irlande. Avec l'indépendance, l'Écosse pourrait contrôler les lucratives réserves de pétrole et de gaz dans la mer du Nord.
Le SNP a aussi promis une réduction draconienne des impôts sur les entreprises. Objectif : attirer les investisseurs étrangers.
Reste que la province est à la traîne derrière l'Angleterre et dépend lourdement des subventions publiques. Ce serait en outre une humiliation de taille pour le Labour, même si Écossais et Anglais se détestent cordialement...
Le divorce aura-t-il lieu en cas de victoire des "Nats"?
Rien n'est moins sûr. Et certainement pas dans l'immédiat. Moins d'un tiers des Écossais sont ainsi favorables à une séparation. Et les militants du SNP reconnaissent eux-mêmes que l'hostilité des électeurs à l'égard du premier ministre joue en leur faveur.


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