Alexandre Robillard - Le chef adéquiste Mario Dumont a amorcé son dernier sprint de campagne en affirmant, vendredi, que la réélection d'un gouvernement libéral majoritaire se traduirait par des jours tristes et durs pour la classe moyenne.
Alors qu'un sondage publié vendredi indique que les adéquistes stagnent en troisième position dans les intentions de vote, M. Dumont a affirmé que la fin de semaine qui s'annonce est cruciale pour son parti.
Selon le chef adéquiste, contrairement à ce qui passe habituellement, plusieurs électeurs n'ont pas encore fait leur choix définitif et il espère encore faire des gains.
«La fin de semaine, elle est cruciale, les jours actuels sont très, très importants, d'où l'importance pour nous de redoubler d'ardeur, a-t-il déclaré lors d'un point de presse. Autant pour convaincre les gens du message de changement de l'ADQ, autant pour les mettre en garde contre toutes les cachettes libérales.»
Lors d'un discours prononcé devant des sympathisants, à Berthierville, il a donné l'exemple de l'intention des libéraux de hausser de 20 pour cent les cotisations au régime qui permet aux parents de prendre congé à la naissance de leur enfant.
Selon un reportage publié vendredi par Le Devoir, le gouvernement libéral de Jean Charest a pris cette décision avant le déclenchement des élections et la question n'a pas été abordée durant la campagne en cours.
«La vérité, c'est qu'il y a un paquet de cachettes dont les gens doivent se méfier, des mauvaises nouvelles à venir pour la classe moyenne, a-t-il dit dans la circonscription adéquiste de Berthier. Si Jean Charest est majoritaire, il faut que les gens se le disent, ça va être un mandat triste, dur pour la classe moyenne.»
M. Dumont craint aussi que l'élection d'un gouvernement libéral majoritaire déclenche une vague de nominations partisanes dans les organismes publics.
«Pendant qu'il était minoritaire, M. Charest n'a pas pu faire autant de nominations partisanes qu'il était habitué», a-t-il dit.
M. Dumont s'est défendu de porter un message trop «apocalyptique», affirmant que le terme s'applique plutôt à son adversaire libéral, dont il a critiqué l'immobilisme dans le secteur de la santé.
«Ce qui est apocalyptique, c'est Jean Charest qui dit: «dans les urgences, ça va mal et je vous l'annonce, moi je ne m'engage plus. Ca va continuer à aller mal, il n'y a plus rien à faire'», a dit le chef adéquiste.
M. Dumont a affirmé que son parti avait plutôt une vision «lucide et attristée», ce qui ne l'empêche pas de véhiculer un message d'espoir.
«Nous on porte l'espoir que ça pourrait être autrement, que si on fait les bons choix, il y a assez de capacité dans le Québec pour s'occuper de nos malades, comme de nos élèves», a-t-il dit.
Le plus récent sondage CROP, publié vendredi, indique une légère remontée des troupes adéquistes à 15 pour cent, comparativement à 12 pour cent il y a deux semaines.
Reprenant le mantra que les candidats adéquistes répètent depuis plusieurs jours, M. Dumont a soutenu que, sur le terrain, son parti est en meilleure position que dans les sondages.
Lors d'un déjeuner de sympathisants du député de Berthier, François Benjamin, le chef adéquiste a revisité la fable Le Lièvre et la tortue, de Jean de La Fontaine, pour illustrer que tout n'est pas joué pour l'ADQ, même si les libéraux trônent à 45 pour cent des intentions de vote, devant les péquistes, qui en récoltent 29 pour cent.
Selon lui, le chef libéral Jean Charest est comme le lièvre, trop sûr de l'emporter contre la tortue, beaucoup plus lente que lui.
«Il se pense bon avec son affaire, a-t-il dit alors qu'il prenait la parole. Je me méfierais si j'étais lui. Moi je sers bien des poignées de mains pis je regarde les yeux des gens. Les gens ont vu bien des choses depuis le débat. Les Québécois sont conscients des cachettes qu'ils se sont fait faire.»
Depuis jeudi soir, M. Dumont est dans une tournée intensive qui devrait lui permettre de clore sa campagne, dimanche, après avoir visité 24 circonscriptions en trois jours.
Vendredi, il s'est concentré principalement sur des circonscriptions où des députés adéquistes se représentent.
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