Du front tout le tour de la tête

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Et le pire, c'est qu'ensuite les Chambres de commerce viennent faire la leçon au gouvernement !






Lundi, Hugo Joncas et Jean-Nicolas Blanchet révélaient que l’Autorité des marchés financiers, qui est censée surveiller l’octroi des contrats publics, ne respecte même pas certaines règles qu’elle est censée faire appliquer.




Par exemple, elle s’est servie d’un rapport du grand cabinet comptable KPMG pour rédiger un appel d’offres pour un contrat pour lequel KPMG était le seul soumissionnaire!




ET LE GAGNANT EST... MOI !




Paraît que cette pratique – dénoncée par la vérificatrice générale dans son dernier rapport – est assez courante au gouvernement.




Voici comment ça fonctionne...




Tu es au ministère XYZ et tu dois remplacer le système informatique?




Tu demandes à une firme de consultants spécialisée dans l’implantation de systèmes informatiques de faire la liste de tout ce dont tu as besoin.




Ensuite, tu prends le rapport de cette­­ firme, et tu rédiges ton appel d’offres de façon à ce que la seule firme­­ capable de soumissionner et de remporter le contrat soit celle-là même­­ qui t’a aidé à rédiger ton appel d’offres!




Hallucinant, non?






C’est ce qu’on appelle être en business !










C’est comme si l’organisateur d’un concours me demandait de rédiger les règles dudit concours, et que j’arrivais en disant :




«Premièrement, le gagnant doit se prénommer Richard. Deuxièmement, son nom de famille doit se terminer par “eau”. Troisièmement, il doit travailler comme chroniqueur au Journal de Montréal et au Journal de Québec. Et quatrièmement, il doit être né en 1961 à Verdun.»




Ensuite, on organise le concours, et qui gagne?




Moi!




C’est ce qu’on appelle être en business­­, non?




Or, paraîtrait que ce genre de pratique­­ est monnaie courante au gouvernement!




LES BONS COMPTES FONT LES BONS AMIS




Non mais, vous imaginez le culot que ça prend pour agir de la sorte?




Et le pire est que ces gens croient que leur gammick ne sera jamais découverte. Que ça va passer comme du beurre dans la poêle...




C’est comme le contrat de 64 millions de dollars que le gouvernement veut octroyer de gré à gré sans passer par un appel d’offres.




«Bof, y a juste une firme informatique capable de faire la job, nous dit-on. Pas besoin d’ouvrir un concours à tout le milieu, ça ne donnera rien...»




Bien tiens. Maudite belle façon de stimuler une concurrence de prix! «On va prendre juste une soumission, c’est tout. On paiera ce que la firme nous dit de payer. De toute façon, ce sont eux, les spécialistes, alors...»




Chaque jour, le gouvernement accorde­­ une pléthore de contrats à des firmes privées. Vous imaginez ce qu’on découvrirait si on épluchait ces contrats l’un après l’autre?




Mais, bof, c’est de l’argent public, alors...




S’il en manque, on aura juste à presser­­ le citron du contribuable encore­­ plus.




Hausser les taxes. Les impôts. Les tarifs.




Et par ici les primes de départ, les dépassements de coûts, les extras, les cadeaux aux amis...




LES FONCTIONNAIRES ET LE PRIVÉ




Notre État souffre d’obésité chronique. Tu donnes un coup de pied dans une plante en pot, et 25 fonctionnaires sortent en courant...




Pourtant, quand il y a un problème à régler, l’État se tourne vers le privé.




On paie aux deux places....




Vous comprenez quelque chose, vous?



 




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