Droits et Démocratie: manifestation contre «l'ingérence» de Harper

Droits et Démocratie - KAIROS - Développement et Paix

Des manifestants avaient confectionné une marionnette géante représentant le premier ministre Stephen Harper.
Photo: Ivanoh Demers, La Presse

Sylvia Galipeau
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Silvia Galipeau - Une centaine de personnes sont venues manifester ce midi devant les bureaux de Droits et Démocratie, à Montréal, pour dénoncer l'«ingérence» du gouvernement Harper, et surtout revendiquer la nomination d'un président indépendant à la tête de l'organisme de défense des droits humains.
«Nous demandons la tenue d'une enquête indépendante et la nomination d'un président dont l'indépendance et l'expertise sont reconnues», peut-on lire dans une déclaration commune, signée par pas moins de 47 organismes, parmi lesquels la Ligue des droits et libertés, Amnistie internationale-Canada francophone, le Conseil québécois des gais et lesbiennes, et la Fédération des femmes du Québec.
Plusieurs porte-parole des organisations en question étaient d'ailleurs présents à la manifestation pour dénoncer la situation qui incarne, à leurs yeux, la «pointe de l'iceberg» de l'ingérence conservatrice du premier ministre Stephen Harper.
«Ce qu'il faut comprendre, c'est que ce qui se passe à Droits et Démocratie n'est que la pointe de l'iceberg d'une série de mesures partisanes du gouvernement Harper qui travestit les obligations du Canada en matière de défense des droits humains à l'idéologie conservatrice», a signalé Anne Ste-Marie, porte-parole d'Amnistie Internationale.
Rappelons que la crise qui secoue l'organisme depuis plusieurs mois a éclaté au grand jour depuis le décès, en janvier, de son président, Rémy Beauregard. Des administrateurs proches de la droite conservatrice et pro-israélienne ont pris plusieurs décisions controversées (entre autres, ils se sont interrogés à savoir pourquoi il n'y avait pas de juifs au sein des employés, et ont aussi fermé le bureau européen de l'organisation à Genève, sous prétexte que certaines institutions de l'ONU seraient biaisées à l'égard d'Israël). Plusieurs membres dissidents se sont fait remercier, d'autres ont claqué la porte.
C'est dans ce climat de controverse qu'Ottawa a finalement nommé à la tête de l'organisme Gérard Latulippe, un homme par ailleurs reconnu pour ses positions conservatrices au sujet de la peine de mort et du mariage gai.
«Toutes ces tentatives pour bâillonner la critique sont des attaques contre la démocratie. Cela ne devrait pas être toléré!», a dénoncé Warren Allmand, l'ex président de Droits et Démocratie, sous les applaudissements.


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