Dossier noir Val-Jalbert : la face cachée de la transparence péquiste

Tribune libre

Pendant que la Commission Charbonneau enquête sur les agissements des firmes d’ingénierie et que l’on se questionne sur l’intégrité de nos élus, le chantier en cours pour la construction de la petite centrale hydroélectrique de 16 MW sur le site du Village historique de Val-Jalbert, au Lac St-Jean, passe sous les radars médiatiques, dans l’indifférence des Québécois et des Québécoises.
Pendant que notre première ministre, Pauline Marois, se targue de vouloir laver plus blanc que blanc en matière d’éthique et de transparence, le projet de Val-Jalbert (qu’elle a personnellement autorisé, en décembrehttp://www.lapresse.ca/actualites/politique-quebecoise/201212/03/01-4600128-la-minicentrale-de-val-jalbert-se-fera-vite-dit-marois.php), est en voie de devenir un dossier noir pour son gouvernement, une épine profondément accrochée à son pied.
Sur le site du chantier, on peut maintenant recevoir la propagande gratuite des promoteurs en visitant un petit kiosque baptisé « info mini-centrale ». Depuis le 1er juin, les touristes ont droit à des explications fournies par des employés bien dressés, au sujet des mesures d’atténuation des impacts occasionnés par les travaux, à des justifications bancales du projet sur les plans économiques et environnementaux, à de beaux panneaux montrant la future centrale, « modèle » de développement régional, et la future « chute à piton », qui sera artificialisée avec un débit fixe de 7 mètres/cube par secondehttp://www.letoiledulac.com/Actualit%C3%A9s/2013-05-30/article-3265376/Visite-au-coeur-de-la-minicentrale-de-ValJalbert/1.
Évidemment, rien sur ce qui se trame depuis plusieurs mois derrière cette belle façade !
Ce dossier noir du gouvernement Marois contient des irrégularités qui contreviennent aux lois et règles administratives en vigueur dans la gestion des appels d’offres (fractionnement des contrats en lot de 25 000 $, attribution de contrats de gré à gré, absence de publication officielle sur internet), ainsi que des apparences de conflits d’intérêts. Elles ont fait l’objet de plaintes auprès du Commissaire aux plaintes au ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du Territoire (MAMROT) http://tvanouvelles.ca/lcn/economie/archives/2013/04/20130430-192901.html http://www.sosvaljalbert.com/val-jalbert-1000000-dirregularites-par-le-promoteur-une-a-les-la-suite-de-lautre/.
Ce dernier a été saisi de toutes les preuves documentées, mais n’a pas répondu aux arguments évoqués autrement que par un avertissement sans conséquence pour les promoteurs, et il a refusé de dévoiler publiquement le contenu de son rapporthttp://fondationrivieres.org/2013/05/01/val-jalbert-suivi-des-plaintes-au-mamrot/.
Comment le ministre Gaudreault et sa cheffe peuvent-ils justifier cette absence de transparence ?
Val-Jalbert, c’est aussi une question d’atteinte à la démocratie
Ce dossier noir, c’est :
• La censure sur internet par la Corporation du Village historique de Val-Jalbert;
• Du « profilage régional » de la part du député péquiste de Roberval, Denis Trottier, concernant les résultats d’une pétition déposée à l’Assemblée nationale et signée par tous les Québécoishttp://denistrottier.org/communique/val-jalbert-471-petitionnaires-de-la-region-sur-5448 http://www.letoiledulac.com/Actualites/2013-02-21/article-3182035/Selon-Denis-Trottier,-seulement-471-signataires-viennent-de-la-region/1 ;
• Une poursuite-baîllon totalisant 50 000 $ intentée contre le créateur d’un site internet satirique http://www.sosvaljalbert.com/poursuite-baillon-poursuite-de-35000-contre-le-createur-du-site-web-parodique-sosvaljalbert-com/
• http://www.sosvaljalbert.com/site-internet-satirique-valjalbert-ca-la-cour-exige-lidentification-des-responsables/et cinq opposants au projet qui se sont enchaînés au téléphérique du site, alors que les dommages matériels ont été causés par la SQ qui tentait de les déloger de forcehttp://www.radio-canada.ca/regions/saguenay-lac/2013/04/08/002-val-jalbert-ouiatchouan-centrale.shtml;
• Le saccage par des « forces occultes » d’un campement de vigie Blancs-Autochtones installé sur un terrain privé appartenant à des opposants, près de l’entrée du site de Val-Jalbert.
• Le saccage d’écriteaux décrivant la non-acceptabilité sociale du projet. Ces écriteaux furent plantés sur la glace du Lac St-Jean (c’est public la glace du Lac St-Jean !!!), à l’occasion d’un événement chapeauté par la Chambre de Commerce de Roberval, pro-centrale.
• Des manoeuvres de diversionhttp://www.lapresse.ca/le-quotidien/actualites/201303/26/01-4635089-aucune-accusation-ne-sera-portee.php et du dénigrement public de la part du Préfet Généreux http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/saguenay/archives/2013/02/20130220-134817.html, des chroniqueurs http://www.lapresse.ca/le-quotidien/progres-dimanche/201302/25/01-4625187-un-dossier-contamine-jusqua-los.php http://www.letoiledulac.com/Actualites/2013-01-10/article-3154184/Centrale-a-Val-Jalbert-%3A-la-Fondation-Rivieres-replique-a-Bernard-Genereux/1et de l’éditorialiste en chef des principaux journaux régionaux appartenant à Power Gesca (Le Quotidien et Progrès-Dimanche).
Tout ça, sans que personne ose voir et dénoncer ce gouvernement qui ignore et cautionne de tels gestes.

La SQ à la rescousse de la « démocratie » régionale
Le 12 février dernier, lors de la séance du conseil des maires de la MRC Domaine-du-Roy, le préfet Bernard Généreux, ex-candidat péquiste le 4 septembre, promoteur en chef du projet de centrale et président de la Fédération Québécoise des Municipalités (FQM), puissant lobby de la petite hydraulique partout dans les régions du Québec, a limité à son strict minimum le droit de parole du public.
Seules 10 personnes ont pu traverser le cordon de policiers de la Sureté du Québec appelés en renfort devant l’Hôtel de Ville de Roberval. Sept voitures auto-patrouilles et deux « paniers à salades » ont été mobilisés pour contenir une trentaine de citoyens locaux et de membres de la communauté Ilnue de Masteuiatsh. Tous pacifiques, malgré ce qu’en ont rapporté les médias http://www.radio-canada.ca/regions/saguenay-lac/2013/02/13/001-manifestation-opposants-val-jalbert.shtml. Du jamais vu dans cette municipalité !
Le 7 mai, dans sa réponse à ces citoyens, qui ont porté une plainte officielle pour atteinte aux droits démocratiques fondamentaux, le même bureau du Commissaire aux plaintes du MAMROT, écrit :
« Dans le présent cas, il ressort de notre analyse (NDLR : après un seul coup de fil au Préfet ?) qu’aucune décision du conseil (NDLR : on ne parle pas ici de résolution écrite) n’avait pour objectif d’empêcher les citoyens de participer à la séance du conseil des maires de la MRC Domaine-du-Roy. Nous retenons plutôt de la situation que la Sureté du Québec est intervenue afin d’assurer la sécurité des personnes présente, et ainsi limiter à 10 le nombre de personnes du public qui pouvaient assister à la séance
Le Conseil est composé de 14 personnes, incluant le Préfet Généreux. « Assurer la sécurité » de qui ? Poser la question, c’est y répondre. Belle façon d’étouffer un débat…
La « cassette » à Ouellet
Plusieurs autres irrégularités ont été soulevées dans la gestion gouvernementale elle-même, ce qui démontre que les arguments de la « cassette » de la ministre Martine Ouellet, à l’effet que tout dans ce dossier était décidé sous les Libéraux, sont faux.
Au nom de tous ses collègues qui pratiquent l’omerta, Martine Ouellet a eu pour mission de « couvrir » la décision de Marois.
Parmi ces irrégularités :
• Non-respect de l’avis du Conseil du patrimoine culturel du Québec demandant de rehausser le débit minimal, mentionnant que l’acceptabilité sociale (critère obligatoire pour qu’un projet soit admissible au Programme de petites centrales au ministère des Ressources naturelles) est insuffisante, et qu’il existe un possible conflit d’intérêts de la MRC avec la nouvelle Loi sur le patrimoine culturelhttp://www.radio-canada.ca/regions/saguenay-lac/2013/01/19/001-val_jalbert-conseil-patrimoine.shtml http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/369727/val-jalbert-quebec-a-ignore-deux-avis-du-conseil-du-patrimoine
• Décret gouvernemental émis sans avoir l’autorisation du ministre de la Culture et des Communications, Maka Kotto;
• Avalisation du rapport du BAPE, complaisant envers le promoteur, rédigé par un ex-collaborateur libéral, malgré une forte majorité de mémoires CONTRE le projet;
• Non-respect de plusieurs recommandations de la Commission d’enquête Doyon sur les programmes de petites centrales, dont celle du respect de normes environnementales en matière de débits ;
• Non-respect de l’opinion publique exprimée dans deux sondages scientifiques, dont le dernier (Léger/Marketing) indiquant que 61% de la population régionale souhaite l’abandon ou un moratoire sur le projethttp://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/371481/le-projet-de-val-jalbert-divise-la-region;
• Absence de consultation de la communauté ilnue de Masteuiatsh;
• Non-rentabilité pour la population québécoise, car ce projet occasionnerait à Hydro-Québec des pertes annuelles de 4M$, soit 80M$ pour la durée du contrat.
Si vous aller vous promener du côté du Village historique de Val-Jalbert cet été, n’oubliez pas qu’il n’y a pas que la lune qui possède une face cachée…
Pierre Leclerc
Membre de la Coalition pour la sauvegarde de la Ouiatchouan à Val-Jalbert


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4 commentaires

  • Lise Reid Répondre

    14 juin 2013

    Sylvain Racine.
    Pas de différence...sauf la corruption quand même.

  • Grarlam Répondre

    13 juin 2013

    Sylvain Racine
    Du pareil au même.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juin 2013

    Comme disait Shakespeare dans Macbeth
    Power corrupts and absolute power corrupts absolutely.
    L' avarice du pouvoir a toujours raison des meilleures intentions.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juin 2013

    PQ et PLQ, quelle, concrètement, quelle est la différence?