Dommages collatéraux

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«Les mains tachées de sang»





Le président Trump peut continuer de clamer qu’il est solidaire avec le Royaume-Uni après l’attentat de Manchester ou notre premier ministre Trudeau peut s’émouvoir du drame qui a frappé cette jeunesse adolescente, ils en ont pas moins les mains tachées de sang en continuant de vendre des armes à l’Arabie Saoudite et en restant cois devant les imams radicaux largement financés par cette monarchie arabique.


Les dirigeants occidentaux versent des larmes de crocodile lorsqu’un attentat frappe sur le sol d’un pays allié. Il ne faut toutefois pas s’y laisser prendre, car à l’instar de multinationales qui décident en fonction du rapport entre les coûts et les bénéfices, il semble que la perte de quelques vies humaines sur le sol européen ou américain soit bien insignifiante pour ces décideurs gouvernementaux en regard des juteux profits qui découlent de vente d’armements aux dictatures du Golfe. Il est facile d’imaginer que quelques morts sur les territoires occidentaux ne les tracasseront pas longtemps quand ils arrivent si bien à s’accommoder des dizaines de milliers de personnes, pour la plupart de confession musulmane, tuées au Moyen-Orient et en Afrique, sans compter les millions de personnes déplacées de leur territoire.


Malgré les changements de dirigeants, malgré les manifestations et malgré les pétitions, il semble impossible pour les citoyens d’infléchir les politiques de leur gouvernement en matière d’affaires étrangères. La plupart des gens savent que le laxisme des grandes puissances dans le conflit israélo-palestinien est source de tension dans cette région du monde et que ces tensions sont génératrices du terrorisme qui secoue plusieurs pays. Défiant le bon sens, nos leaders occidentaux font preuve de complaisance envers le gouvernement israélien et continuent les salamalecs devant le président Netanyahou,  sioniste invétéré et partisan des colonisations sauvages de la Palestine. Ces mêmes leaders préfèrent tourner le dos à une démocratie émergente en Iran pour pouvoir continuer de se pavaner au bras des monarques du Golfe tout en se prétendant soucieux des droits humains. Dans une telle conjoncture, il est de plus en plus difficile de croire que les 158 soldats canadiens morts en Afghanistan l’ont été pour une juste cause.


Il est encore plus dramatique de constater la paralysie intérieure des États qui peinent à manœuvrer entre les droits humains et la radicalisation d’une certaine frange de citoyens. Les débats autour des accommodements raisonnables, la ribambelle de projets de loi des libéraux en cette matière, la quête identitaire des caquistes et l’épisode de la charte des valeurs des péquistes sont autant d’illustrations de cet embarras à agir chez nous et qui se manifeste sous d’autres formes ailleurs dans le monde. Les prédications violentes d’imams radicaux seraient connues, comme les tendances à la violence de certains citoyens, il semble cependant difficile d’agir avant que l’irréparable soit commis, sous prétexte qu’on ne peut présumer des intentions.


L’opportunisme de nos chefs d’État et l’importance du complexe militaro-industrielle nourriront encore fort longtemps le terrorisme qui ne fait que des victimes innocentes, pendant que les uns se pavanent et les autres s’en mettent plein les poches.
 




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