Ottawa a injecté des milliards dans l'énergie nucléaire en Ontario

Des milliards dont le Québec n'a jamais profité

Et personne ne veut acheter les centrales CANDU

Tribune libre

Un autre dossier peut illustrer la profonde injustice du fédéralisme d’Ottawa tel que géré par les ti-zamis de l’université York et autres installées en Ontario.

C’est le dossier de ÉACL, la société d’État Énergie atomique du Canada Limitée ayant son siège à Mississauga en banlieue de Toronto.

En 2002, lorsque ÉACL a fêté ses 50 ans d’existence, le Gouvernement du Canada avait versé 17,5 milliards de $ en subsides et crédits divers à cette société d’État.

En juin 2011, le Gouvernement d’Ottawa a confirmé la vente de la division d’entretien et de développement de nouveaux réacteurs à SNC Lavalin de Montréal au prix de 15 millions $. L’opposition criait à la vente de feu ce qui est certainement le cas.

Dans la perspective du Québec dans le Canada et considérant qu’il existe 20 réacteurs CANDU en Ontario et un seul au Québec (d’ailleurs, ce réacteur G-2 est fermé depuis le 28 décembre 2012) et un dernier au Nouveau-Brunswick, on constate que c’est 1/22 des réacteurs qui est au Québec, mais c’est encore moins que cela dont a profité le Québec en retombées économiques parce environ 25 emplois sur 1500 de ÉACL étaient localisés à Bécancour et Trois-Rivières. Au surplus, il n’est pas certain que ces 25 employés, résidant hors Québec, payaient aucun impôt sur leurs revenus au Québec.

Au surplus, le réacteur G-2 a fonctionné durant 29 années entre octobre 1983 et décembre 2012 et l’analyse comptable de la seule comparaison des frais d’exploitation annuels versus les revenus des ventes d’électricité se solde par un bénéfice nul. Si on ajoute à ce ZÉRO de revenus les immobilisations d’ajout, les coûts de gestion des déchets nucléaires et les coûts de déclassement-démantèlement, on est devant une opération déficitaire par plusieurs milliards.

Le Québec a payé sa quote part des 17,5 G$ entre 1952 et 2002 pour le maintien et le développement de ÉACL. En plus, il continue de payer pour une technologie déficitaire qui laisse au moins 2500 tonnes de déchets nucléaires hautement contaminés qu’il faut continuer de surveiller à nos frais ( imaginer tous les risques associés à l’exploitation d’un réacteur CANDU6) C’est ce qu’on appelle se faire avoir au trognon et la liste continue à l’infini. VLQL

Entre 2002 et 2011, le Gouvernement d’Ottawa a injecté un autre 2,5 G$ dans ÉACL, subventions qui ont profité surtout à l’Ontario dont on verra jamais la couleur au Québec.


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3 commentaires

  • Louis Champagne Répondre

    23 juin 2014

    Loin de moi l’idée de contester votre analyse, il est vrai que l’Ontario a été à peu près la seule bénéficiaire des retombées financières du nucléaire au Canada. Mais imputer au seul fédéral la présence de centrales nucléaires au Québec est pousser le bouchon un peu loin. En fait, en tout respect, ça ne correspond pas à ce qui s’est passé.
    Revenons donc un peu en arrière. Quand Robert Bourassa a promis 100,000 jobs en 1970, il comptait sur les chantiers de la Baie James et sur les retombées industrielles de son projet pour y arriver. L’opposition, dirigée en cela par nul autre que Jacques Parizeau, réclamait plutôt la construction de centrales nucléaires le long de la vallée du Saint-Laurent. Et elle en réclamait plusieurs. Vous allez trouver ça dans le programme du PQ de l’époque. La logique ? Si c’était bon pour la France, ce devait être bon pour le Québec ! C’est la seule erreur admise par Jacques Parizeau de toute sa carrière. Imiter les Français sans se poser trop de questions n’est pas toujours une bonne idée, ce qui est ou semble bon pour la France ne l’est pas nécessairement au Québec.
    L’énergie nucléaire et surtout l’industrie nucléaire n’ont plus la cote. Mais si je me souviens bien, même le protocole de Kyoto acceptait des centrales nucléaires pour remplacer les centrales fonctionnant aux carburants fossiles (charbon, huile ou gaz) pour diminuer les émissions de GES.
    C’est quand même le PQ qui a fermé Gentilly II, et qui, malheureusement, en a payé le prix politique. Il a été incapable d’en faire porter le chapeau à Jean Charest, qui promettait de la garder ouverte, et a même autorisé, sinon obligé Hydro à acheter du matériel inutile pour ces centaines de millions. Je ne comprends pas la gestion politique de la fermeture de cette centrale. Les Mauriciens n’ont pas voté pour le PQ, qu’ils croient responsables de ce gâchis. Il n’aurait pourtant pas été bien difficile de mettre sur la sellette le vrai responsable, Jean Charest. Au lieu d'annoncer brutalement la fermeture de Gentilly, on aurait pu faire une commission parlementaire qui aurait fait voir la turpitude électoraliste de Jean Charest, qui a coûté des millions. Comme quoi, pour gagner une élection, rien ne pouvait arrêter le fidèle serviteur de Paul Desmarais.
    Et c’est sous un gouvernement de René Lévesque que fut arrêté par Hydro-Québec le projet Gentilly III, qui marquait le début de la fin de l’aventure du nucléaire au Québec.
    Louia Champagne

  • François A. Lachapelle Répondre

    20 juin 2014

    Le vigilien Carmichael a raison de souligner qu'il existe en terre du Québec deux réacteurs nucléaires "de puissance" voisins l'un de l'autre sur le même terrain situé en bordure du fleuve St-Laurent sur sa rive droite, juste à l'est du Parc industriel de Bécancour.
    La qualificatif "de puissance" est pour rappeler qu'il existe d'autres réacteurs nucléaires au Québec comme le réacteur nucléaire de Polytechnique pour fin d'enseignement et de formation.
    Il s'agit des réacteurs Gentilly-1 ( 250 MW ) et Gentilly-2 ( 635 MW ), l'abréviation MW pour mégawatt ou million de watts. Afin de comprendre le poids relatif de G-2 dans le panier de toutes les centrales de production d'électricité d'Hydro-Québec, selon les chiffres contenus à la page 120 du Rapport annuel 2012, la puissance installée du parc d'H.-Q. est de 35 829 MW.
    Le 635 MW de G-2 représenterait 1,8 % du parc total. Heureusement, G-2, réacteur en fin de vie, a été fermé le 28 décembre 2012.
    Pour ce qui est de G-1, comme l'a précisé Monsieur Carmichael, il n'a jamais produit d'électricité sur une base commerciale. C'est un réacteur expérimental dont le réacteur était refroidi à l'eau ordinaire tirée du fleuve St-Laurent, expérience guidée par des raisons d'économie qui ont conduit à un cul-de-sac technologique. Les réacteurs CANDU6 comme G-2 sont refroidis à l'eau lourde ( H3O ) plus dispendieuse que l'eau ordinaire. L'eau lourde joue un rôle très important comme amortisseur de neutrons dans la fission de l'atome de l'uranium 235.
    G-1 était un jouet dangereux pour ingénieurs "apprentis-sorciers". Puisque le nucléaire civil est un héritage "empoisonné" du nucléaire militaire, il n'est pas surprenant que le nucléaire civil pose plus de questions qu'il n'a de réponses.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 juin 2014

    Ce dossier est fort intéressant. Toutefois, il faudrait le travailler un peu plus afin de le rendre à l'épreuve de la désinformation fédéraliste.
    Par exemple, ceux-ci seront ravis de discréditer votre dossier en signalant qu'il n'y a pas une centrale au Québec, mais deux. Une simple erreur de 50%! Même si cette deuxième centrale n'a jamais servi, il a bien fallu la construire, et en assumer les coûts.
    Il y a aussi le dossier de la rénovation de la centrale de point Lepreau au N.B, qui est un véritable gouffre financier. Cela donne un aperçu des coûts faramineux qui seront engendrés pour la rénovation des centrales en Ontario. On rejoint ici ce texte de Richard le Hir.