Des élections avant Noël? Les libéraux en état d'alerte

La perspective d'une récession douloureuse qui frapperait le Québec le printemps prochain reste un argument lourd en faveur d'élections rapides.

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Élection Québec - 8 décembre 2008


L'organisation libérale provinciale trépigne d'impatience et n'attend plus qu'un signe de Jean Charest pour se lancer en campagne électorale. Mais le premier ministre va attendre les résultats des élections fédérales avant de prendre sa décision.
Les associations locales libérales ont le mandat d'identifier des espaces susceptibles d'être transformés en locaux de campagne. Il doivent trouver aussi les responsables de l'organisation et se tenir prêts pour le déclenchement des élections québécoises avant les Fêtes, a indiqué un membre de l'exécutif du PLQ.
Le Directeur général des élections, sur la base des informations publiques publiées par les médias dit-on, a d'ailleurs déjà enclenché le processus de la formation des scrutateurs. On a même réservé de l'espace dans les médias pour un jour du scrutin potentiel le 24 novembre. Il s'agit de la date la plus hâtive possible, qui suppose que Jean Charest se rende voir le lieutenant-gouverneur moins de trois jours après la fin du sommet de la Francophonie, le 19 octobre. Les lundis 1er et 8 décembre sont aussi des dates fréquemment évoquées.
Une décision après le 14 octobre
Le premier ministre Charest prendra sa décision après que seront connus les résultats des élections fédérales, a précisé un organisateur. La descente récente des conservateurs dans les sondages risque de refroidir ses ardeurs - si Stephen Harper revient minoritaire aux Communes, M. Charest pourrait difficilement réclamer un mandat renouvelé pour barrer la route à un gouvernement central devenu trop fort.
Pour l'heure, le premier ministre Charest cherche un maximum de visibilité. Il a récupéré hier une annonce que devait faire seule Line Beauchamp, titulaire de l'Environnement, sur la mise en place de six nouvelles aires protégées dans le Nord québécois.
Au caucus de Victoriaville, il y a deux semaines, M. Charest avait rappelé qu'il avait demandé au parti d'avoir réglé le choix d'un candidat dans 100 circonscriptions au Québec avant la fin de l'année. Étrangement, au PLQ, le directeur des communications, Michel Rochette, refusait cette semaine de faire le point sur le nombre des mises en candidature réalisées ou prévues, une information normalement du domaine public qui, par le passé, se trouvait même sur le site web du parti.
Selon les informations obtenues par La Presse, dans plus de 85 circonscriptions sur 125, le PLQ aurait déjà réglé la question de la candidature. L'ADQ et le PQ sont loin derrière au chapitre du choix des candidats. Cette fois, on ne se préoccupe guère de dénicher des « vedettes » dans les circonscriptions : déjà quelques grosses prises des dernières élections générales se morfondent encore comme simples députés et n'ont pas eu leur chance d'accéder à un Conseil des ministres réduit.
La crainte d'une récession
La perspective d'une récession douloureuse qui frapperait le Québec le printemps prochain reste un argument lourd en faveur d'élections rapides. À partir de décembre prochain, Jean Charest ne pourra plus dire que le taux de chômage au Québec « est le plus bas depuis 20 ans », illustre-t-on. Au gouvernement, on travaille à un énoncé économique plus costaud que la prévisible synthèse des opérations financières attendue de la ministre Monique Jérôme-Forget.
Un gouvernement Harper minoritaire serait une sérieuse mise en garde, une « lumière jaune » pour Jean Charest qui, comme le premier ministre fédéral, se retrouverait à déclencher lui-même des élections sans y être forcé par les partis de l'opposition.
En attendant, l'organisation libérale fait des gestes pour conserver des coudées franches au cas où les troupes seraient précipitées en campagne après le sommet de la Francophonie. On a signalé à la société Orléans de ne pas trop vite reconvertir en bus conventionnels les autocars qui reviendront de la campagne fédérale.
L'ADQ a de son côté carrément pris une option pour s'assurer qu'elle aura les véhicules nécessaires pour une éventuelle campagne.
Dans la structure du PLQ, il est acquis que Michel Bissonnette, l'ancien président des jeunes libéraux, revenu l'an dernier comme conseiller bénévole auprès du PLQ, sera responsable de la campagne électorale. Au dernier conseil général, Pierre Saulnier, le rédacteur habituel des programmes électoraux du PLQ est réapparu : il a quitté ses fonctions de sous-ministre adjoint aux Finances pour revenir au cabinet du premier ministre Charest.


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